L'urgence pénitentiaire doit être déclaré inmediatement ( COVID 19)

20/03/2020

Instituto Nacional Penitenciario y Carcelario INPEC (pénitentiaire)
Gouvernement National de Colombie
Defensoría del pueblo
Procureur General

Aujourd’hui nous sommes devant une urgence qui transcende les frontières et les barreaux. Nous dénonçons la situation que traversent les 120 000 personnes privées de liberté dans le pays. Les conditions sanitaires quotidiennes sont inexistantes. Ils n’ont aucun personnel médical ni médicaments, et encore moins de protocole de prévention ou de soin face à la propagation du COVID-19. La seule mesure imposée par l’État a été celle de suspendre les visites. Conscient·e·s de la situation, plusieurs personnes privées de liberté ont exercé des pressions sur l’INPEC [la pénitentiaire] pour qu’ils utilisent des masques, des gants, du gel antibactérien et des mesures de base mais la pénitentiaire a répondu par la répression et de la désinformation en faisant croire que les personnes privées de liberté sont simplement hostiles à la suspension des visites, alors que ce qu’exige le mouvement national carcéral est :

1. Déclarer au niveau national l’urgence pénitentiaire.

2. Permettre d’autres types de peines privatives de liberté, hors les murs, pour les femmes enceintes et allaitantes, les personnes syndiquées (non-condamnées) et les personnes âgées pour décongestionner les prisons et éviter des risques de santé pour les personnes vulnérables.

3. Déclarer le casernement des gardiens de prison sur lesquels il n’y a aucun contrôle des espaces qu'ils transitent entre l'interieur et l’extérieur des prisons ; c’est-à-dire d’opter pour des mesures de prévention et d’hygiène nécessaires pour rentrer dans les centres.

4. Garantir l’accompagnement du personnel de santé de l’État, à leur tête le ministère de la santé.

5. Garantir le ravitaillement des épiceries en prison avec des produits non périssables qui complètent la déficience nutritionnelle en prison.

Nous nous joignons à l’appel lancé au gouvernement et à la direction des prisons pour que des actions réelles soient menées pouvant répondre aux attentes de ces personnes et à la solidarité du peuple colombien pour nous rapprocher en cherchant le bien commun, pour nous permettre de faire front, supporter et dépasser l’urgence mondiale que nous traversons.

Pour conclure, nous nous joignons à l’appel des familles, des ami·e·s et à tous les centres pénitentiaires du pays à participer à un « cacerolazo » national [une manifestation de bruits avec des casseroles depuis les balcons] le samedi 21 mars 2020 à 21h heure locale [soit 3 h du mat en france].

Nous ajoutons le communiqué du mouvement national carcéral MNC du 18 mars 2020.

Devant l’alerte sanitaire de ces derniers jours, liée à la pandémie du Coronavirus ; les personnes privées de liberté faisons entendre notre voix contre les politiques et les actions peu efficaces lancées par la direction pénitentiaire (INPEC) et les centres pénitentiaires en Colombie.

C’est important de rappeler que le système pénitentiaire colombien vit dans la précarité, avec au niveau national 53 % de surpopulation carcérale. Et où les prisonniers et prisonnières n’ont pas de conditions dignes pour survivre. Systématiquement, la pénitentiaire avec les gardiens et gardiennes de prison ont ignoré constamment les ordres judiciaires qui sont depuis 1998 en état d’échec dénommés « états des failles constitutionnelles » des prisons.

L’infrastructure étant insuffisante pour la quantité de personnes, les problèmes sanitaires s’aggravent comme :

-le manque de ravitaillement d’eau 24h sur 24

-la propagation de moustiques [tropicaux], de vermines, de rats…

-le manque de conditions environnementales

les misérables conditions d’espace pour les espaces communs.

Mais aussi la violation des droits humains transparaît dans la piètre alimentation et l’absence de compléments pour y remédier qui pourrait nous être envoyés par la pénitentiaire. Ainsi, les protéines et les valeurs nutritionnelles sont largement insuffisantes pour se défendre contre les maladies.

De plus, ce n’est pas une exception dans le pays, le système de santé pour les personnes privées de liberté s’est totalement effondré, non pas il y a quelques jours mais des années en arrière. Car les espaces de santé en prison ne répondent pas adéquatement aux besoins contre les infections, les maladies chroniques, les virus, les lésions physiques et psychologiques pouvant affecter les prisonniers et prisonnières. Et ce à cause du manque de personnel médical, de médicaments, de la mauvaise disposition des gardiens.

Cette crise peut se voir aujourd’hui alors que des dénonciations sont faites dans différentes prisons du pays comme la prison pour femmes de Pedregal (medellin) et d’autres : de Buen Pastor (bogota), la picota (bogota) et jamundi (cali) dans lesquelles, devant l’urgence d’un confinement préventif les gardiens ont permis l’entrée et la sortie de travailleurs. Les mêmes gardiens devraient d’ailleurs être sectorisés.

Cette situation implique un risque pour la santé de toutes les personnes privées de liberté.

C’est pourquoi le mouvement national des prisons propose :

1. Déclarer au niveau national l’urgence pénitentiaire.

2. Permettre d’autres types de peines privatives de liberté, hors les murs, pour les femmes enceintes et allaitantes, les personnes syndiquées et les personnes âgées pour décongestionner les prisons et éviter des risques de santé pour ces personnes vulnérables.

3. Déclarer le casernement des gardiens de prison sur lesquels il n’y a aucun contrôle des espaces qui transitent vers l’extérieur des prisons ; c’est-à-dire d’opter pour des mesures de prévention et d’hygiène nécessaires pour rentrer dans les centres.

4. Garantir l’accompagnement du personnel de santé de l’État, à leur tête le ministère de la santé.

5. Garantir le ravitaillement des épiceries en prison avec des produits non périssables qui complètent la déficience nutritionnelle de ce qui peut être donné en prison.

L’incarcéré·e est la personne qui ne lutte pas !!

Mouvement national carcéral

18 mars 2020

Afin de pouvoir faire parvenir votre lettre aux centres penitencier veuillez copier et coller les addresse si dessous, dans votre email/courriel:

Source

Organisations colombiennes

Par courriel: info-at-pasc.ca

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