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07/04/2012

La poursuite des opérations paramilitaires se maintient au Curvarado, les menaces et plans d'action du secteur impressarial prennent forme contre les membres des conseils communautaires. Récemment, Raúl Palacio, membre du conseil communautaire de Caracolí au Curvaradó a été victime de harcèlement par deux hommes appartenant à un groupe paramilitaire.

Dans la région, les opérations paramilitaires de contrôle social et territoriale se sont ouvertement maintenues suite à l'assassinat de Manuel Ruíz et son fils Samir. Des habitants de Mutatá ont révélé à une délégation internationale que l’assassinat de Manuel était une embuscade. Le lieu où il a rechargé son téléphone cellulaire appartient à Dinar Goez. Ce commerçant local a été indiqué par plusieurs personnes comme étant en lien avec le paramilitarisme à Mutatá. Parmi les auteurs du crime de Manuel et son fils se trouvaient les paramilitaires connus sous le nom de « Pablo » et « El Gomelo » qui, suite aux pressions internationales, ont dû se déplacer vers une autre région. Selon un informateur, l’assassinat de Manuel et Samir a été ordonné par des entrepreneurs de la région voulant s'approprier les terres du conseil communautaire d'Apartadocito afin développer l'industrie agroalimentaire.

Une commission humanitaire a constaté que la propriété de Manuel et sa famille est entourée par des terres occupées de mauvaise foi par des entrepreneurs qui oeuvrent déjà dans le domaine agroalimentaire. Les entrepreneurs, dont plusieurs sont en lien avec les structures paramilitaires, se sont réunis il y a quelques jours, suite à l'assassinat de Manuel et Samir. Étaient présents, Ramiro Quintero, Antonio Lopera, Rodrigo Mejía, Darío Montoya, William Ramírez y Eliseo Cantero. Ceux-ci ont déterminé que les membres des conseils communautaires du Curvaradó, plus précisément les habitants des Zones Humanitaires, représentaient un danger. Il a été décidé de prendre des actions contre ces espaces puisqu'ils mettent en danger le progrès de la région et sont un repère à guérrilleros.

De plus, les opérations illégales de culture de coca se maintiennent ainsi que l'approvisionnement en matériel et produits pour transformer la cocaïne, et ce, sans aucune intervention de la force publique qui est témoin privilégier. Dans la région où se poursuit le conflit armé interne, la prétendu restitution des terres est sérieusement menacée par l'attitude impressariale et le développement d'opérations criminelles et l'État colombien refuse d'affronter la racine du problème.

Depuis leur déplacement, la famille Ruíz a reçu une attention humanitaire absolument précaire ainsi que des mesures de protection inefficace. Aujourd'hui, 45 leaders du Curvaradó y Jiguamiandó continuent à recevoir des menaces paramilitaires sans bénéficier d'une protection adéquater et efficace de la part de l'État.

Bogotá, D.C. 3 avril 2012 Comisión Intereclesial de Justicia y Paz Traduction PASC.

Auteur.trice
justicia y paz