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04/04/2018

« Tout a commencé en 2002, un 17 septembre. Avec les paramilitaires par ici c'était très laid. Et depuis 2012, un 11 décembre, ont commencé les actions légales. », raconte un des membres de la communauté d'El Guayabo et de Bellaunion (Municipalité de Puerto Wilches, Département du Santander) qui le 13 décembre dernier ont été expulsé par la force de leurs terres.

13 janvier 2018 - Colombia Informa

Ce 12 janvier, les deux communautés ont commencé un processus d'assemblée, appuyé par la Coordination nationale agraire et par la Commission de partenariats du Sud de Bolivar, du Sud et du Centre de Cesar, duquel est sorti comme décision de retourner sur les terres quitté par la force le 13 décembre. Vers 11h du matin une centaine de personnes reprenaient les terrains avec la demande unanime de « TERRE, TERRE! ».

Au mois de décembre dernier, une soixantaine de familles environ sont restées sans habitations et sans terres à travailler pour vivre. En janvier, les voisins d'autres régions comme la Costa Caribe, le Centre Oriental, le Sud de Bolivar, le Cesar et le Sud de Cesar se sont joints au mouvement de revendication de récupération de la terre comme démonstration de solidarité.

« L'agence des terres avait dit qu'ils ne pouvaient pas nous expulser jusqu'à ce que soit clarifier les titres de propriété de ces terres. Ce sont des terrains vagues que nous occupons depuis plus de 40 ans. Toutefois, le 13 décembre 2017, ils sont venus pour nous expulser. Il n'y pas de garantie. Aujourd'hui la stratégie est différente, moins violente. Cependant c'est la même : nous tirer de nos terres où nous sommes nés et où nous avons grandi », dit un membre de la communauté.

Depuis 1977, les communautés ont commencé avec l'Institut colombien pour la réforme agraire (Incora) les procédures pour les titres de ces terres en friche et ainsi pouvoir faire reconnaître leurs droits sur ces terres.

En 2002, Rodrigo Lopez Henao, un propriétaire terrien qui se déclara déplacé par la guérilla, est arrivé avec des actions illégales et légales pour réclamer ses sites. L'Union nationale des victimes n'inclut pas Lopez Henao dans son registre de victimes. Une centaine de personnes ont pris possession du domaine de San Felipe occupé par les ouvriers de monsieur Rodrigo Lopez Henao, celui qui a depuis 2002 mis de l'avant des procédures légales et illégales pour expulser les familles victimes qui ont plus de 40 ans de possession de ces terres.

La communauté présente à cette reprise de terres exige la présence immédiate des autorités de contrôle nationales, régionales et internationales. Elle a communiqué avec les bureaux de l'ONU et avec la Défense nationale, à ceux à qui elle doit livrer les occupants du domaine qui ont été évacués du site avec leurs affaires (entre autres il y avait un fusil de 28 balles, une arme peu commune pour garder le bétail).

El Guayabo : Cette communauté doit son nom à une époque où « les hommes prenant un verre » , allaient « lever le coude » le samedi soir à l’extérieur du village et revenaient  le dimanche pour leur « guayabo » (gueule de bois). Ses fondateurs coupaient et vendaient le bois pour la construction des bateaux qui naviguaient par le fleuve Magdalena. La cocasserie de son nom est présente dans le rire de cette communauté qui devant un processus d'expulsion ne perd pas la force ni l'espoir.

Voir aussi : “Tierra ! Tierra ! ”, récupération de terres dans le Magdalena

Traduit de Colombia Informa, Comunidad El Guayabo retorna a sus tierras

 

 

 

 

 

Auteur.trice
PASC