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02/08/2021

Les agressions de l'État contre la grève nationale se poursuivent - Communiqué public 

Nous, les organisations sociales, populaires et communautaires, les personnes et les entités soussignées, rejetons les agressions systématiques contre la population qui, pacifiquement et avec dignité, a manifesté lors des différentes journées qui ont eu lieu dans le cadre de la Grève Nationale, qui a débuté le 28 avril. Nous dénonçons les meurtres, les actes arbitraires, les accusations, les persécutions et les poursuites qui se produisent dans plusieurs territoires du Valle del Cauca et, en particulier les événements du 31 juillet dernier lorsque 18 manifestants ont été arrêtés, en plus des détentions qui se sont produits au cours des trois derniers mois.

Ces événements surviennent dans un contexte de crise profonde du respect des droits humains et de persécution croissante de la part du gouvernement d'Iván Duque : les arrestations de dirigeant.e.s et de jeunes à Barranquilla, à Bucaramanga et dans le sud de Huila, le meurtre de manifestants dans la ville de Cali et du dirigeant communautaire Oswaldo Pérez dans le Sud de Bolivar.


Les faits :

Le 30 juillet 2021, dès les premières heures, des organes officiels de l'État, en particulier des agents du corps de police de la SIJIN, ont effectué des descentes arbitraires dans les municipalités de Bugalagrande, Andalucía et dans la ville de Cali, à la suite desquelles 18 personnes ont été détenues de manière irrégulière, répondant au nom de Cristian David Granada Sánchez ; Epifanío Domínguez Bolaños ; Héctor Fabio Peña Cardona ; Jhon David Castilla ; Jhon Fredy Caicedo ; Jhonatan Sabogal ; Jorge Luis Gordillo ; Jorge Miguel Vásquez ; Juan Sebastián Aguirre Ospina ; Kafina Reyes Varela ; Miguel Ángel González Vélez ; Pedro Pablo Mesa ; Víctor Tascón ; Walter Pachea ; Jerlinson González ; Álvaro José Ramos et Brendy Daniela Idrobo.


La grande majorité de ces personnes sont des habitants de Bugalagrande, jeunes, sans emploi, travailleurs indépendants ou coupeurs de canne, et sont également affiliés au Syndicat national des travailleurs du système agroalimentaire - Sinaltrainal -. Les charges retenues contre les détenus sont l'enlèvement simple, la torture et le vol aggravé, pour des actes présumés commis lors des manifestations dans le cadre de la grève nationale.


Au cours de la procédure arbitraire de perquisition, des dommages matériels considérables ont été causés aux propriétés et aux biens des détenus, ainsi que des intimidations et des agressions psychologiques à leurs familles et amis. 

Lors de l'audience visant à légaliser les perquisitions et les arrestations, qui s'est tenue au siège de la police de Tuluá aux premières heures du matin, le 31 juillet 2021, des situations arbitraires se sont produites qui démontrent le manque d'indépendance et d'objectivité de l'appareil administratif de la justice, le manque de garanties procédurales pour les détenus : à 11 h 50, la juge chargé de la procédure judiciaire a décidé de suspendre l'audience, obligeant les avocats représentant et défendant les accusés, qui sont présents physiquement et à distance dans la procédure judiciaire, à quitter les lieux, le tout sous l'argument de devoir discuter de questions confidentielles avec le bureau du procureur général et le bureau du Ministère public, ce qui constitue clairement une violation flagrante de la procédure régulière. Après 20 minutes, c'est-à-dire à 12h10, à la demande de la juge elle-même, les avocats ont été invités à revenir dans la salle d'audience pour reprendre l'audition.


Demandes

Nous exigeons que l'État colombien cesse la persécution et les agressions systématiques contre les personnes qui manifestent de manière pacifique et digne depuis le 28 avril ; qu'il mette fin aux assassinats des dirigeant.e.s qui défendent les territoires et leurs communautés ; et qu'il ne poursuive pas ceux qui exercent le droit fondamental à la protestation sociale. 

Nous demandons aux organisations de la communauté internationale de continuer à rapporter ce qui se passe dans le pays et ses régions, de dénoncer les actions arbitraires et les violations des droits humains commises par les gouvernements nationaux, départementaux et locaux, et d'exiger que l'État colombien respecte l'exercice libre et souverain du droit de protestation sociale. Dans ce cas particulier, garantir le respect de la vie et de l'intégrité des personnes détenues, ainsi que les garanties de procédure et judiciaires, comme le prévoit le cadre normatif national et international.

Auteur.trice
Colectivo