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17/10/2007
L’Association pour la promotion sociale alternative MINGA, la Fondation Progresar et le Comité d’intégration sociale du Catatumbo CISCA dénoncent devant la communauté nationale et internationale l’aggravement de la crise de droits humains dans la région Catatumbo, département de Norte de Santander, résultat des atrocités commises par des présumés membres de la force publique contre les communautés paysannes. Selon la dénonciation des leaders communautaires et des familles des victimes, des membres de l’armée nationale seraient liés à des exécutions extrajudiciaires sur des personnes protégées, qu’ils rapportent comme des supposés guerilleros morts lors d’actions de combat armé.

FAITS 1. Le vendredi 5 octobre, dans le hameau nommé La Colombiana, à la frontière du Venezuela, on rapporte la mort de monsieur Carmen José Solano, qui était sorti de sa maison jusqu’à la paroisse de El Cruce en territoire vénézuelien. 2. Le 9 octobre, de présumés membres de l’armée sont arrivés à une ferme de La Bogotana, zone connue comme Bobalí, et là ils ont détenus monsieur José Eliécer Ortega Bonet, qui serait mort. Selon le témoignage des voisins, ils ont demandé aux membres de l’armée qu’ile leur redonnent le corps, mais ceux-ci ont nié la mort et ont affirmé que ce qu’ils transportaient dans la forêt étaient des bombes. 3. Le 9 octobre, des membres de l’armée sont entrés dans la maison de monsieur Carlos Daniel Martínez Ortega, à Caracol, entre San Calixto et El Tarra. Au matin du jour suivant, il y eut des coups de feu et postérieurement le paysan mentionné apparu comme mort. 4. Le 10 octobre, sont morts le jeune de 14 ans Carlos Daniel Martínez Ortega et monsieur Albeiro Amaya Montejo, qui étaient sortis de leurs maisons à El Rosario pour se diriger vers Puerto Catatumbo. Selon les témoignages, lorsque les victimes marchaient dans la zone rurale, l’armée a simulé un combat et ils sont morts là. Toutes ces victimes ont été transférées en hélicoptère par des unités militaires jusqu’à Ocaña et Cúcuta, où leurs familles devaient les réclamer, et où ont les a informé qu’ils étaient des guerrilleros morts au combat. En accord avec les témoignages des familles, toutes les victimes étaient des paysans travailleurs et affiliés à la junte d’action communale, loin des activités des groupes de guérilla. Également, ils ont témoigné que sur ces sites n’avaient pas lieu des affrontaments armés avec la guérilla. C’est important de signaler que ce ne sont pas les premiers cas dénoncés par les commuanutés du Catatumbo. Il y a déjà plus de 20 personnes mortes dans des circonstances similaires dans la dernière année, cas qui ont été analysés dans la récente Mission internationale d’observation sur les exécutions extrajudiciaires et l’impunité en Colombie.

Devant ces faits, nous demandons : - Au gouvernement national, de protéger la population civile du Catatumbo et d’apporter une assistance humanitaire d’urgence aux familles des victimes; - À la Fiscalía et à la Procuraduría, d’ouvrir des enquêtes pénales et disciplinaires pour les faits dénoncés ; - À la Defensoría del Pueblo, d’accompagner les communautés du Catatumbo ; - À la force publique, de respecter et de protéger la population civile, de respecter les normes du Droits international humanitaire et de garantir que ces violations de droits humains ne vont pas se répéter. Également, nous solicitons les organisations nationales et internationales de droits humains d’accompagner les communautés du Catatumbo dans cette nouvelle étape de violations de droits humains qu’elles vivent.

Bogotá, 12 octobre 2007