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19/09/2011

«Les dénonciations ont été persistentes, et ont été réalisées pour mettre en évidence la présence et l'avancement des paramilitaires dans la plus grande partie du Sur de Bolivar. Il était question d'alerter les gouvernements au niveau national et départemental en les informant des lieux desquels opèrent ces groupes, soit dans les municipalités de Tiquisio et Montecristo, dans les chemins de Malena, Quebrada del medio, Tagual, Pincho, Tenche et dans les environs. Il y a eu plus de 40 assassinats, un massacre et beaucoup de déplacements forcés. Les communautés se sont mobilisées pour exiger la présence du gouvernement national, MAIS LE GOUVERNEMENT NATIONAL N'A RIEN FAIT POUR EMPÊCHER CES CRIMES ODIEUX.»

 

Des graffitis apparaîssent dans la zone d'exploitation minière

 

Les organisations signataires de ce document dénoncent devant la communauté nationale et internationale les événements graves qui continuent de se présenter dans les communautés du Sur de Bolivar, sans que le gouvernement national n'ait pris les moyens nécessaires pour retenir cet avancement paramilitaire.

 

LES FAITS

 

  1. Le jour du 15 septembre 2011, l'école de Mina Caribe de la municipalité de Morales a été trouvée, au matin, peinte de graffitis qui, selon les habitants du canton, disaient: “fuera sapos no los queremos” (dehors les délateurs, nous n'en voulons pas). Ces messages apparaissaient signés avec les lettres AUC (Autodéfenses unies de Colombie, nom désignant les groupes paramilitaires du pays). Les témoins affirment également qu'ils ont pu voir des traces de bottes apparement militaires autour de l'école.

  1. De plus, selon les dénonciations reçues des communautés, des groupes d'hommes armés qui n'affichaient pas l'organisation à laquelle ils appartenaient ont été observés sur le chemin qui relie les cantons de Mina Caribe et de San Luquitas depuis cette même date, le 15 septembre 2011 .

  1. Les transports publics et particuliers ont été suspendus, à cause des fortes craintes qu'occasionnent les menaces et la présence d'hommes armés sur le territoire.

  1. Nous lançons l'alerte en regard des risques que courent plusieurs leaders agrominiers du Sur de Bolívar, en particulier monsieur MIGUEL ANAYA HOYOS du Fiscal de la Federación Agrominera. Des commentaires et des rumeurs ont intentionnellement été faits au sein des populations, rumeurs selon lesquelles MIGUEL ANAYA sera assassiné.

  1. Il faut souligner que dans le secteur de la zone minière existe une forte présence militaire. Plusieurs unités militaires s'y rejoignent, entre autres le Batallón de Selva No. 48, dont la base est située à 15 minutes de marche du canton de San Pedro Frío. Ce bataillon patrouille toute la zone de manière permanente, y compris les cantons de San Luquitas et Mina Caribe. Cette unité militaire patrouille accompagnée de démobilisés et de personnel cagoulé et armé.

 

QUELQUES ANTÉCÉDENTS IMMÉDIATS

 

Le jour du 17 août 2011, une vingtaine d'hommes en uniformes fortement armés qui se sont identifiés comme paramilitaires des Águilas Negras, sont entrés dans le site Casa de Zinc, une zone rurale de la municipalité de Montecristo où ils ont retenu, torturé et assassiné 3 personnes, laissant une blessure profonde au sein de la communauté. Très près des lieux du massacre, il y avait présence du Bataillon d'infanterie No. 4 Gr. Antonio Nariño, inscrit à la Deuxième Brigade de l'armée nationale, dont le siège est situé à Malambo Atlántico.

 

Les paramilitaires ont menacé, durant le massacre, qu'ils reprendraient le contrôle du Sur de Bolívar et qu'ils visiteraient plusieurs communautés afin d'y commettre des crimes.

 

La situation courante de l'année 2011 est alarmante, plus de 40 assassinats ont été commis et les menaces et les harcèlements se sont multipliés à l'égard des organisations communautaires et de leurs leaders. La présence et le contrôle militaire, économique et de milieux sociaux importants des paramilitaires se sont étendus publiquement et de façon ouverte.

 

De plus, les actions de l'insurrection se sont faites plus présentes, agravant ainsi la situation des communautés. Le 28 août 2011, une forte explosion a eu lieu dans le canton de San Pedro Frío de la municipalité de Santa Rosa del Sur, sur le chemin qui relie ce canton au hameau Mina Chelín. Bien qu'il n'y ait eu aucune victime, une maison a été endommagée superficiellement. La FARC s'est attribuée les faits, annonçant que cette explosion serait la première d'une série d'actions lamentables.

 

La machinerie lourde d'excavation continue son passage dévastateur, causant des dommages environnementaux, sociaux et économiques sévères et irréversibles qui détruisent lentement notre territoire.

 

Devant cette situation grave, du 1er au 9 septembre derniers, les habitants du Sur de Bolívar ont réalisé des actions de protestation dans la municipalité d'Arenal pour réclâmer la convocation immédiate d'une table de dialogue sur la situation du sur de Bolívar par le gouvernement national. La présence de représentants du gouvernement était attendue; ils s'étaient engagés à être présents, mais n'ont pas tenu parole, fidèles à leurs habitudes. Le rassemblement de protestataires a été victime de harcèlements de la part de la police, de l'armée et des paramilitaires.
 

 

Pour tout ce qui a été indiqué précédemment, nous exigeons:

 

  1. Que le gouvernement national convoque de manière immédiate une table de dialogue concernant le Sur de Bolívar.

  1. Combattre et retenir les avancées paramilitaires dans la région du del Sur de Bolívar

  1. Protéger la vie et l'intégrité des populations du Sur de Bolívar.

  1. Appliquer immédiatement les mesures préventives ordonnées par la Comission Interaméricaine des Droits Humains à l'égard des leaders et membres de la Fédération Agrominière du Sur de Bolívar.

  1. Faire des recherches sur tous et toutes les fonctionnaires et les membres des forces militaires dont les actions et les omissions ont permis que les paramilitaires avancent et qu'ils continuent de commettre des crimes au sein des populations.

 

Signataires: FEDERACIÓN AGROMINERA DEL SUR DE BOLÍVAR – FEDEAGROMISBOL COMISIÓN DE INTERLOCUCIÓN DEL SUR DE BOLÍVAR CORPORACIÓN SEMBRAR ASOCIACIÓN NOMADESC COORCOORDINADOR NACIONAL AGRARIO – CNA RED DE HERMANDAD Y SOLIDARIDAD – COLOMBIA CAMPAÑA NACIONAL E INTERNACIONAL CONTRA EL DESPOJO