Aller au contenu principal
26/01/2016

23 janvier. Colombia Informa. - Le jeudi 21 janvier à 19h30, plusieurs hélicoptères des forces de l’ordre ont atterri dans le village de Platillos, du district de Maracaibo, municipalité Hacari, dans la région du Nord de Santander. Des membres de l'armée, un informateur et des gens identifiés avec des brassards du CTI (Corps Techniques d'Investigation) du Procureur de la nation ont débarqué des hélicoptères. Ils on arrêté trois agriculteurs de la région sans donner aucun motif pour leur arrestation.

 

Vendredi dernier, les organisations sociales ont fait connaître une dénonciation sur les faits. "Dans l'opération, ils ont perquisitionné le domicile d'Albeiro Quintero, qui opère en tant que procureur de la Conseil d'action communale. Avec lui se trouvait sa femme et ses enfants, ainsi que trois travailleurs de la ferme dont deux identifiés comme Eimer Butista, Secrétaire du Conseil d'action communale et Heider Quintero, membre du Conseil d'action communale de cette communauté ", assure le document signé par diverses organisations agricoles et sociales tel que le Coordinador Nacional Agrario, le Congreso de los Pueblos, la Campaña Somos Dignidad et l’Equipo Jurídico Pueblos, entre autre.

Irrégularités

Une leader sociale de la région a déclaré que, après l'arrestation de Albeiro Quintero et des deux autres paysans, ils ont exigés à l'épouse du leader communautaire de leur remettre un coffre (caleta), sous la menace de prendre ses filles. Dans la confusion, les forces de sécurité ont fouillé la maison et pris 7 millions de pesos (soit, environ 3000$ canadiens) , ainsi qu'un livre recueillant les données budgetaires du Conseil d'action communale. Ils se sont aussi emparés de l'argent que la femme d'Albeiro Quintero avait pu sauver pour ses filles à partir du Fond de Subsidus des Familles en Action.

"Ils ont amené la plaque de la moto d'Albeiro Quintero, les documents de propriété de sa voiture et ils ont endommagé les biens de la maison", affirma la source, qui a également signalé que les agriculteurs ne savaient pas la raison de leur arrestation, mais seulement qu'ils seraient emmenés à la ville de Cucuta où ils seraient interrogés.

La plainte et l’affirmation de la leader de Maracaibo confirment que dans le groupe des agresseurs se trouvait un informateur, qui a signalé la supposition de l'existence de la «caleta».

Il a également été déclaré dans la dénonciation que les détenus sont des leaders sociaux et communautaires: «Ils sont dédiés à ce domaine et sont membres du Conseil d'action communale. Ils ne sont liés à aucun type d'activité illégale".

"L’État doit se responsabiliser"

Pour le porte-parole du Congrès des Peuples (Congreso de los Pueblos), Jimmy Moreno, ces évènements sont dus à des politiques gouvernementales de longues dates dans les territoires. "Avec les arrestations ils prétendent continuer la criminalisation du mouvement social. Depuis l'année dernière, les menaces, les meurtres, le confinement des communautés, les violations des droits humains et du droit international humanitaire n’ont pas cessé».

Moreno a déclaré que les actions des forces de l’ordre illustrent une étape d’approfondissement du modèle néolibéral. Il indique que l'intimidation avec laquelle l'État tente d'arrêter la mobilisation, préoccupe le Congrès des Peuples. Cette intimidation va de paire avec une « reparamilitarisation » des territoires, résultant en une stratégie de guerre aux conflits sociaux: "Nous rejetons ces actes et la persécution et nous nous inquiétons du fait qu’ils se produisent au milieu d'un processus de paix, plutôt que d'écouter les gens, ils veu;lent les faire taire. Certes, nous exigeons des garanties, le respect de la vie, le droit de s’organiser et de penser différemment. Sans ces conditions, il n’y aura pas de paix et sans changements profonds non plus", a déclaré le leader.

Enfin, il a rappelé qu'il ya quelques jours on commémorait le premier anniversaire de la mort de son collègue Carlos Alberto Pedraza, qui a été assassiné en janvier 2015: "Dans ce cas, il n’y a toujours pas de clarification des faits et l'État doit assumer la responsabilité pour cela", a-t-il dit.

Le mécontentement populaire s'accentue

Les évènements de Hacari surviennent au coeur de l'indignation du peuple colombien par les mesures que le gouvernement de Santos a entrepris ces derniers mois, les accords non tenus avec les secteurs de l'agriculture, des doutes sur le processus de paix, la vente du générateur d'énergie ISAGEN, entre autres frustrations.

Divers secteurs de la société ont appelé à des mobilisationss. La centrale syndicale des travailleurs Unis (CUT) a appelés à sortir dans les rues en février, alors que de plus en plus on appelle à une grève nationale à la mi-année.