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30/04/2007
I 82- Intimidation au leader communautaire EUSTAQUIO POLO, infiltration entrepreneuriale à l’intérieur de l’Incoder, préparation de la coupe forestière dans le Jiguamiando, effets néfastes des pesticides de la palme sur la santé des femmes, repeuplement à Andalucia et El Guamo.


Rappel Le projet agroindustriel de palme implanté de manière illégale sur le Territoire collectif des communautés afrocolombiennes du Curvarado et du Jiguamiando compte sur l’appui militaire de la Brigade 17 de l’armée nationale et des groupes paramilitaires. De plus, les palmiculteurs usent de stratégies « légales » en tentant d’établir des « alliances stratégiques » avec les communautés pour que celles-ci participent dans la culture de la palme.


Résumé Des unités militaires de la Brigade 17 continuent d’appuyer les agissement illégaux des palmiculteurs, bénéficiant des actions criminelles de type paramilitaire commises depuis 1996. Les récents évènements survenus dans le Jiguamiando et le Curvarado le corroborent. La possibilité de dommages irréparables à la vie et l’intégrité personnelle d’afrodescendants et métis, la destruction environnementale dans le Jiguamiando et l’infiltration et influence des compagnies au sein de l’Incoder (Institut colombien de développement rural) pour légaliser l’illégalité le confirment. La Brigade 17 appuie la démarcation de plus de 2000 hectares de forêts vierges à l’intérieur du Territoire collectif du Jiguamiando. Cette action militaire ignore les droits territoriaux des Afrocolombiens, l’illégalité du « business » réalisé par les palmiculteurs, la résolution 039 du Défenseur du peuple, la directive 08 du Procureur général de la Nation, les mesures de la Cour interaméricaine de droits humains et les observations de l’Organisation internationale du travail de mars dernier (voir DeVer 357 http://pasc.ca/spip.php?article169). Ces agissements sur la propriété ont été motivés par GABRIEL JAIME SIERRA. Dans la dernière semaine de mars, les négociations frauduleuses signées par un représentant légal des communautés avec les entreprises qui se sont appropriées des terres collectives par l’action paramilitaire, a donné lieu à des pressions sur les habitants du Conseil communautaire d’El Guamo. Le leader communautaire d’El Guamo, EUSTAQUIO POLO a été intimidé par la Brigade 17 pour s’être objecté au développement de l’agroindustrie illégale au sein du Territoire du Curvarado. On craint pour sa vie et son intégrité personnelle suite aux avertissements des militaires. Également, des membres de la communauté ont été bloqués dans leur libre circulation et ont été stigmatisés pour s’être exprimées contre les projets agroindustriels prévus à El Guamo. Le « business » n’a aucun fondement de légalité et légitimité, il est cimenté dans la destruction environnementale, la négation du droit de consultation et des actions frauduleuses et criminelles. De fait, on a prétendu légaliser l’action illégale en substituant MARIA LIGIA CHAVERRA comme Représentante légale des communautés par MANUEL MOYA LARA, qui représentait les intérêts des para-palmiculteurs. Le silence institutionnel est absolu devant les agissements irréguliers. L’utilisation des pesticides de haute concentration chimique pour la protection de la palme affecte les conditions de santé des femmes de la Zone humanitaire de Caño Claro Andalucia, de même qu’elle empoisonne les eaux de la rivière Caño Claro et affecte les espèces aquatiques et l’alimentation des Afrocolombiens. Le 13 avril passé, a été commencé le processus de délimitation défini par l’Incoder à travers deux résolutions (Voir DeVer 328 http://pasc.ca/spip.php?article122) , qui prétendent reconnaître la propriété individuelle de 211 titres qui concernent près de 7892 hectares à l’intérieur du Territoire collectif, qui assurément coïncident avec les plantations illégales de palme. Le jour précédent, après la réunion informative ouverte à toutes les personnes concernées, à Belén de Bajirá, dans l’après-midi, un fonctionnaire de l’Incoder, avec des palmiculteurs et le faux Représentant légal, ont défini des démarches qui permettraient que « les investissements des entreprises ne se perdent pas et que des alliances stratégiques soient réalisées ». Les niveaux de corruption et d’infiltration des entrepreneurs sont évidents. La réunion et les accords ici mentionnées enlèvent toute légitimité et légalité à l’action de l’Incoder. Le processus de délimitation est vicié par l’absence du Procureur général de la Nation et en particulier par l’ignorance de la Représentante légale LIGIA MARIA CHAVERRA et de la voix et de la participation active des membres des Conseils communautaires du Curvarado.

Sollicitudes urgentes - Au Viceprésident FRANCISCO SANTOS, * Adopter des mesures de protection des membres du Conseil communautaire du Curvarado, en particulier de ceux d’El Guamo, et d’un de ses représentants EUSTAQUIO POLO, et la destitution des militaires de la Brigade 17 qui l’ont menacé et intimidé. * Adopter des mesures de purge de la Brigade 17 qui opère dans Llano Rico et de toute sa stratégie d’intelligence qui met en risque les habitants de la région. * Affronter les structures illégales qui protègent les actions des palmiculteurs dans El Guamo à travers de Palmado et du faux représentant légal MANUEL MOYA LARA. * Adopter les mesures nécessaires pour l’application de l’ « Observation individuelle du cas des communautés afrodescendantes du Curvarado et du Jiguamiando » émise par la Commission d’experts en application des conventions et recommendations de l’Organisation internationale du travail, en relation avec la Convention 169, émise en mars passé, qui contient entre autre formulations, la suivant: « contre toute intrusion non autorisée dans les terres des peuples concernés ou de tout usage non autorisé de celles-ci par des personnes étrangères à eux ». * Ordonner via les entités correspondantes la cessation immédiate de la préparation de nouveaux territoires pour l’ensemencement de palme et d’autres projets agroindustriels questionnables en légalité et légitimité, et qui sont promus par GABRIEL JAIME SIERRA et protégés par la Brigade 17. * Intervenir sur l’entreprise Extratora Bajirá S.A. de Mutatá pour son ignorance des décisions des organismes de contrôle et sa participation dans la négation des droits à la Vie et au Territoire des Afrocolombiens. - Au Ministre de l’Agriculture ANDRES FELIPE ARIAS * Remplir ses déclarations quant à la dévolution de 15 milles hectares de terre aux afrodescendants. * Ordonner une enquête immédiate sur les fonctionnaires de l’Incoder qui se trouvent a Belén de Bajirá, en particulier PATRICIA ECHAVARRIA pour ses agissements contre le droit, en contravention des dispositions internationales comme le droit à la consultation et l’abus de ses fonctions, et lui retirer tout type de responsabilité dans la région face au problème du Curvarado et du Jiguamiando. * Appliquer des mesures conduisant à la cessation de la préparation de territoires pour l’ensemencement de palme et l’extraction des fruits de la palme. * Informer sur le paiement de crédits de la part de FINAGRO pour l’ensemencement de palme dans le Curvarado et si ceux-ci continuent initier des actions judiciaires et de contrôle interne contre qui leur donne lieu. - Au Ministre de l’Intérieur, CARLOS HOLGUIN SARDI * Intervenir afin que cessent les agissement illégaux au nom des représentants légaux des Conseils communautaires, qui vont à l’encontre des dispositions de la loi 70 et des obligations de l’État en regard du Droit international. * Intervenir face à la signature d’accord entre les entrepreneurs et les communautés qui vont à l’encontre des droits collectifs, et le bien suprême de la vie comme peuples tribales et le bien suprême de l’environnement comme patrimoine de l’humanité - Au Ministre de l’Environnement JUAN LOZANO * Réaliser directement dans son bureau la réunion avec des délégués des communautés pour traiter de ses initiatives de protection et de récupération environnemental, les effets causés par l’utilisation de pesticides dans l’agroindustrie de la palme qui affecte la vie humaine, la flore et la faune qui a réussi à survivre à la coupe forestière et l’assèchement des eaux. * Intervenir par le contrôle interne sur les entités environnementales qui auraient autorisé l’amplification de la préparation des terres pour l’agroindustrie à Buenavista, à Las Menas, à Bella Flor Remacho et Caño Seco, comme le soutient l’entrepreneur GABRIEL JAIME SIERRA. - Au Fiscal général de la Nation MARIO IGUARAN ARANA * Permettre une rencontre d’évaluation sur les avancées des recherches sur l’appropriation illégale de terres, la protection de diverses preuves et pour connaître le nom du nouveau fiscal délégué devant la cour pour coordonner l’enquête. - Au Prcureur general de la Nation, EDGARDO MAYA VILLAZON, Dépêcher de manière urgente une commission de procureurs pour : * Intervenir sur le douteux processus de délimitation qui a déjà commencé, de manière à protéger les droits des Afrocolombiens. * Collecter les témoignages et les preuves quant à la responsabilité d’agents étatiques dans l’ensemencement et l’extension de l’extraction de la palme, les dommages environnementaux et les agissements illégaux des palmiculteurs. - Au Défenseur national du peuple, VOLMAR PEREZ * Intervenir directement dans le processus de délimitation via ses fonctionnaires.

Bogotá, 27 avril 2007 COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ Traduction: PASC