Reprise des semences, récolte de la palme.
Nous allons entrer à El Tesoro (ZH) et à El Limón (ZB) où plusieurs réclament les terres”, dit un ex-paramilitaire.
RÉSUMÉ
Les menaces d’incursions de type paramilitaire dans les zones humanitaires et les zones de biodiversité dans le Curvaradó et le Jiguamiandó se font par de nouvelles tactiques militaires de contrôle de la population par les entreprises. Dans cette phase de la stratégie paramilitaire qui est de toute évidence un projet de l’État, on forme à partir du personnel militaire des groupes organisés de civils armés, tels des services de sécurité privés, et des groupes organisés de civils munis de radios et de pistolets qui accomplissent des tâches de connivence avec les instances policières. Ces groupes organisés militent pour la sauvegarde des intérêts des entreprises. Mais ils connaisent bien aussi les agissements des “Aguilas Negras” (Aigles Noirs), puisque ce sont eux-mêmes qui font partie de ces groupes. Aujourd’hui, l’apparition sous le nouveau nom “Aguilas Negras” de groupes organisés armés paramilitaires, et leur prétention d’effectuer des opérations dans les zones humanitaires d’El Tesoro et de Caño Claro dans le Curvaradó, dans les zones humanitaires de Nueva Esperanza et de Pueblo Nuevo dans le Jiguamiandó, ainsi que dans les cinq zones de biodiversité dans le Curvaradó reflètent l’inexistence d`une démobilisation réelle. Cette présence permanente de “civils” armés, partie intégrante de la stratégie paramilitaire, a agi dans le passé sous le nom d’“Autodefensas Campesinas de Córdoba y Urabá” (Autodéfenses paysannes de Córdoba et d’Urabá), puis sous le nom de “Bloc Elmer Cárdenas”. Aujourd´hui, elle agit sous le nom de “Caminantes” (Marcheurs) et d’“Aguilas Negras”, s’assurant ainsi de demeurer impunis tout en poursuivant l’appropriation illégale des terres et l’imposition d’un modèle de production et de relations sociales associés à l’agroindustrie de la palme. Entretemps, les autorités institutionnelles, par l’entremise de la Brigade 17 de l’armée nationale, des institutions policières et des secteurs d’autorité civile, déplorent l’arrivée de ces nouveaux groupes, mais dans les faits demeurent complices et tolérantes face aux nouvelles mesures de contrôle et de destruction de la vie humaine. Et jusqu’au gouvernement central, qui par l’adoption précipitée des résolutions floues du 5 et du 6 décembre 2006, comme les résolutions 2658 et 2672 de l’INCODER (Institut colombien de développement rural) au sujet des délimitations dans le Curvaradó et le Jiguamiandó, encourage l’expansion, la replantation et la récolte du fruit de la palme qui ont recommencé depuis janvier 2007 malgré les « menaces » des “Aguilas Negras” ainsi que le contrôle des zones par des groupes de sécurité privés, malgré la présence de la Brigade 17 de l’armée nationale et de la police de Belén de Bajirá. Bref, on se moque des personnes victimes d’une persécution systématique. C’est une preuve de l’instauration de l’État de Fait comme État de Droit. C’est de la moquerie, du cynisme et de l’impunité.
SOLLICITUDES
Nous invitons à la solidarité nationale et internationale. Nous invitons les églises et organismes humanitaires à écrire:
Au Vice-président FRANCISCO SANTOS Consejería Presidencial de Derechos Humanos Calle 7 No 6-54 Piso 3 Santa Fe de Bogotá, D. C. Telefax: +57.1.337.1351 Mailto: fsantos@presidencia.gov.co Programa Presidencial de Derechos Humanos y DIH Mailto: rdh@presidencia.gov.co En exigant que soit adoptées des mesures de prévention mises en place de façon transparente, efficace et réelle pour contrer les groupes “Aguilas Negras” qui sont présents dans le centre urbain de Belén de Bajirá, dans les propriétés à la sortie de Belén de Bajirá en direction de Mutatá et entre Playa Roja, Curvaradó et Riosucio.
Au Ministre de l’agriculture Andres Felipe Arias e- mail: ministro@minagricultura.gov.co Teléfonos (571) 3423602 ext.302 – 302 y 3341199 De recevoir à son bureau les déléguéEs des Zones humanitaires et des Zones de biodiversité du Curvaradó afin qu’ils puissent apporter les preuves au sujet de l’exclusion de la propriété de plusieurs terres, qui ne figurent pas aux résolutions; Convenir des mécanismes et formalités nécessaires pour obtenir une délimitation réelle avec des garanties pour protéger les droits des Afrocolombiens et des Métis.
Au Procureur Général de la Nation, EDGARDO MAYA VILLAZON Procuraduría General de la Nación Carrera 5 n. 15-80 Santa Fe de Bogotá Tel-fax: +57.1.342.9723, +57.1.281.7531 Nommer une commission spéciale de procureurs pour recueillir de manière urgente les témoignages, les preuves au sujet des agissements irréguliers des entreprises, les constats de non-respect des dispositions relatives à la protection de l’environnement et de la loi 70 au sujet des communautés noires, les constats d’omission d’intervention des agents de l’État lors d’actes illégaux ou encore leur participation à ces actes.
Au Fiscal General de la Nación, MARIO IGUARAN ARANA Diagonal 22 B n. 52-01 Santa Fe de Bogotá Tel fax: +57.1.570.2022 Mailto:contacto@fiscalia.gov.co Mailto:denuncie@fiscalia.gov.co Envoyer de façon urgente une commission spéciale de procureurs pour recueillir directement les preuves de la nouvelle tactique paramilitaire qui est de connivence avec les stratégies entrepreneuriales.
À la société civile des États-Unis, Exiger des Sénateurs de n’approuver aucun traité quelconque avec la Colombie, à moins: -que soit restaurées de façon prompte, opportune et efficace les propriétés collectives dans le Curvaradó, dans le Jiguamiandó et de La Balsa dans le Cacarica. -que cesse l’achat de produits dérivés de l’huile de palme qui est transformée en Colombie, en particulier, les produits transformés à Mutatá. -que soit respecté de façon absolue, totale et transparente le droit qu’ont les peuples indigènes et afrocolombiens d’être consultés.
Bogotá, Colombie, 9 février 2007 COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ
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