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28/06/2006

Les avertissements, intimidations, et pressions des unités militaires de la Brigade XVII et des agents de police, des entrepreneurs et des civils armés contre les habitants de la Zone Humanitaire du Curvaradó ont été fréquents depuis le milieu du mois d’avril quand les paysans et paysannes retournèrent dans le Curvaradó après 10 ans de déplacement forcé. Le même type de pressions s’est déroulé contre ceux et celles qui ont inicié la première Zone de Réserve dans le village de Cetino, lieu illégalement ensemencé de palme africaine par les entreprises palmicultrices depuis 2001.

Les militaires ont invité les paysans et paysannes à négocier avec les entrepreneurs privés, en affirmant que les afrodescendantEs et les métisses sont responsables de la violence. “Quand vont partir les accompaganteurs et les internationales, il va y avoir des massacres.” Ils ont aussi ajouté que les paysans et paysannes devraient arrêter de couper la palme africaine, que c’était très dangereux, qu’ils devraient plutôt négocier avec les palmiculteurs et arrêter de se plaindre aux États-Unis.

À ces avertissements, provenant de militaires, s’ajoute l’interdiction de circuler librement de la part des entreprises privées qui empêchèrent l’utilisation de la plate-forme permettant de traverser la rivière Curvaradó. Il y a aussi eu plusieurs abus policiers lors de situations de contrôle à l’intérieur de la Zone Humanitaire et diverses stratégies paramilitaires d’intidimation et de contrôle contre des paysanNEs métisses et afrodescendantEs qui affirment leur droit légal et légitime à la récupération des terres et à l’autodétermination.

Au milieu des pressions et de la tentative des entrepreneurs de lever les travailleurs contre les organisations d’accompagnement nationales et internationales, auxquelles on attribue les pertes d’emplois qui seront générées, s’ajoute la mobilisation de personnes déplacées pour retourner dans de nouveaux lieux de peuplement où elles vont travailler dans la palme africaine et recevront des tuiles et du bois pour la construction de petits villages.

À Belen de Bajira et dans le Curvaradó, on ne voit pas les effets de la démobilisation. Au contraire, le quotidien de cette région réflète les mêmes routines de contrôle paramilitaire sous couvert, et ce, au beau milieu d’une présence institutionnelle. Également, les familles qui participent au programme de familles “gardiennes de forêts” ont dénoncé qu’elles furent trompées et que leur a été substitués de force 600 000 pesos de leur financement. Cette somme d’argent devait aller à l’organisation CORDESVIDA à laquelle participent des afrodescendantEs, métisses et démobilisés. La destination et l’usage de cette somme d’argent déviée ne fût en aucun cas mentionné.