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07/06/2012

Les prisonniers politiques de la prison de Palo Gordo en Girón Santander, annoncent que plus de 754 prisonniers, incluant prisonniers politiques et de droits communs, entament une grève de la faim à durée indeterminée, tandis que les autres détenus poursuivront d'autres moyens de désobéissance civile, comme refuser de porter l'uniforme ou de se faire compter par la garde. Ces mesures sont prises afin d'exiger des garanties de respect des droits fondamentaux des détenus.  Les prisonniers politiques annoncent qu'ils poursuivront la grève et les désobéissances jusqu'à ce que le gouvernement national, via le ministère de la justice, et que la direction générale de l'Institut national des pénitenciers forment une commission de négociateurs pour proposer des mécanismes de sorties de la crise de droits humains vécue dans la prison . 

 

Comuniqué public: La population carcérale du pénitencier de haute et moyenne sécurité de Girón Santander informe l'opinion publique nationale et internationale, les organisations sociales, de défenses de droits humains, les institutions ainsi que nos familles et nos proches qu'à 00:00 heure aujourd'hui, 5 juin 2012, nous nous déclarons en grève de la faim et désobéissance civile pour une durée indeterminée. La situation de santé, la surpolulation dans la prison et les conditions de vie dans la prison nous ont amenés à prendre de telles mesures.

Les enjeux de services de santé sont un problème à caractère national depuis que l'entreprise CAPRECOM EPS fournit les services à l'ensemble des détenu-e-s. Dans notre cas, cela fait deux mois que CAPRECOM n'offre simplement plus de services. En ce qui concerne la qualité de ces services, nous n'avons pas de service de dentiste, ou de medecin sur place, la pharmacie ne possède pas les médicaments nécessaires en cas de maladie ou d'accident, ce qui met à risque la vie de centaines de détenu-e-s à travers le pays. 

En ce moment, seulement dans cette prison, 3 détenus sont en phase terminal de cancer, 9 sont séropositifs et plus de 200 ont besoin de traitements psychiatriques.

Le problème de la surpopulation s'élève à plus de 10% de détenus en trop et le service de distribution interne des produits de première nécessité n'est plus fonctionnel depuis 2 ans. Pour toutes ces raisons, nous maintiendrons notre grève de la faim et nos moyens de désobéissance pacifique jusqu'à ce que le gouvernement national, via le ministère de la justice, et la direction générale de l'Institut national des pénitenciers forment une commission de négociateurs pour proposer des mécanismes de sorties de la crise de droits humains vécue dans la prison.

Nous invitons les organisations sociales et populaires, de défenses des droits humains et les organes de contrôle nationaux à nous appuyer en envoyant des dénonciations pour défendre nos droits à la santé et à la vie.

“Nous les prisonniers de Colombie avons perdu notre liberté mais pas notre dignité, ni nos droits "

Prisión Palo Gordo – Girón Santander - 5 Juin 2012 .

 

Le 8 juin 2012, 14h00.

Le comité pour les droits humains des 10 pavillons du centre pénitencier de Palo Gordo, de Giron dans le département de Santander en Colombie annonce que le 8 juin 2012 à 14h00 les prisonniers qui participaient activement à la grève de la faim et à la désobéissance civile non-violente ont décidé collectivement de mettre fin à leur lutte pour les raisons qui suivent.

Au cours d'une réunion avec le Secrétaire de l'intérieur du gouvernement de Santander, le directeur de la prison Modelo de Bucaramanga, le directeur régional des prisons, le directeur de la prison des femmes de Chimita, ainsi qu'avec le vice-ministre de la justice, entre autres, le comité de prisonniers a été informé que l'entente avec CAPRECOM qui est en vigueur à ce jour avec les prisons du pays sera révoquée et que l'entreprise mettra fin à ses services de soins de santé le 20 juillet 2012.

Suivant cette date, le comité pour les droits humains des prisonniers pourra prendre part activement au choix d'une nouvelle entreprise pour les soins de santé aux prisonniers.

Nous espérons que cette entente sera appliquée au pied de la lettre et que la situation grave et pénible dont souffrent actuellement les prisonniers et prisonnières du pays, en lien avec les soins de santé, se verra améliorée.

Nous exigeons un traitement digne dans les prisons colombiennes!



Comité pour les droits humains

Pénitencier de Palo Gordo, Girón, Santander

8 juin 2012