Aller au contenu principal
28/09/2016

Les travailleurs miniers de Segovia et Remedios sont en grève depuis une semaine, avec le soutien des commerçants et des camioneurs, en lien avec la présence de la multinationale Zandor Capital qui exploite l'or dans ces municipalités. Samedi dernier, le 24 septembre 2016, il y a eu des affrontements entre les manifestant.es et l'escouade anti-émeute, faisant 11 blessés. Depuis, des négociations sont en cours. Retour sur le contexte de lutte face à cette entreprise...

 

Les habitants des municipalités minières de Segovia et de Remedios rendent la vie difficile à une puissante multinationale d’exploitation orifère. Cela fait plus de 150 ans que ces deux municipalités sont opprimées par la compagnie Frontino Gold Mine, installée de 1852 à 2011 à Segovia. Elle fut liquidée en 2011 après 35 ans de déficits financiers et ses titres miniers furent cédés à la multinationale canadienne Gran Colombia Gold pour 380 mille millions de pesos, une fois que les fonds de retraites de près de 2 milles travailleurs furent éliminés. L’entreprise canadienne, représentée par Zandor Capital, menace de faire disparaitre la classe ouvrière des deux municipalités qui œuvre traditionnellement dans le domaine minier.

Parler de Segovia ou de Remedios, ces deux municipalités du Nord-Est du département d’Antioquia, c’est parler d’or, de mineurs et de galeries souterraines. « Presque l’entièreté de leur économie tourne autour de l’exploitation minière, de la livraison, de l’achat et de la vente, des bars, des discothèques,  des bordels,  ce qui génère assez d’argent pour suivre le rythme de la culture ségovienne[1]. Parler de ces municipalités, c’est aussi parler de siècles d’extraction qui n’a pas contribué à un développement réel de cette sous-région, dans laquelle près de 38% de la population vit dans la pauvreté et 45% dans la misère[2].

La région, abandonnée de l’État pendant des décennies et sujette à une présence militaire de base -pour protéger les intérêts étrangers et violenter les habitants- a fait l’objet, à plusieurs reprises, d’intenses vagues de violence et de violation des droits humains de la population, que ce soit par les paramilitaires ou par la guérilla. Cependant, ces deux municipalités ont réussi à surmonter ces épreuves pour transformer leurs situations. Organisés en coopérative, les habitants ont su améliorer les conditions de travail des emplois miniers, garantir une sécurité sociale et offrir des possibilités de formation, notamment en faisant la promotion du modèle de petite minière écoresponsable, en optimisant et rationalisant l’extraction des métaux et en créant des mécanismes d’exploration technique des gisements minéraux. Malgré ces progrès, la légalisation de ce type d'exploitation minière est encore en attente, puisque seulement 35 mines ont réussi à officialiser leurs opérations, contre 160 titres miniers manquant.

Il est important de souligner que les problèmes de la région sont en majorité liés à la privatisation et la monopolisation des ressources du sous-sol, ce qui se produit non seulement dans le département d’Antioquia mais aussi à la grandeur du pays. Zandor Capital, filiale de la multinationale Gran Colombia Gold, secondée par les institutions étatiques, tente d’exterminer une classe ouvrière qui devient persécutée et criminalisée.
 

Zandor Capital S.A : La terreur des petits producteurs miniers

Le journal Desdeabajo a discuté avec Eliober Castañeda, un leader minier et représentant légal à la Table Minière de Segovia et de Remedios. Il nous a parlé de la situation ouvrière des mineurs de cette région, et des motifs pour lesquels ils décidèrent de cesser leurs activités depuis novembre de l’année passée. Les discussions avec la multinationale et le gouvernement du département se poursuivent, comme se maintien aussi la position des petits producteurs miniers.

« La problématique de Segovia et de Remedios a commencé lorsque la multinationale Zandor Capital s’est installée dans la région au milieu de l’année 2011, en cherchant à déplacer tous les petits producteurs miniers. Elle est arrivée en disant qu’elle investirait dans le milieu social des deux municipalités, mais jusqu’à ce jour, tout ce qu’elle a annoncé s’est avéré être un mensonge. C’est pour cette raison que nous avons vu la nécessité de réaliser plusieurs manifestations dans les mois de septembre et octobre, et finalement nous avons décidé le 5 novembre 2015, avec toute la communauté de Segovia et de Remedios, de nous unir et de débuter officiellement la grève ».

De plus, le leader syndical explique : « Nous avons débuté la grève parce qu’alors que nous avions passé plus d’un an à chercher des ententes entre la multinationale et l’Agence Nationale des Mines, ce même gouvernement et cette même multinationale ont commencé à émettre des ordonnances pour fermer les mines les plus vieilles et les plus importante de notre municipalité ».
 

Le gouvernement et la multinationale se moquent de nous

« En lien avec notre protestation, nous avons été convoqués le 8 novembre à Bogotá pour une réunion avec la procureur Piedad Angarita, María Consuelo Araújo qui est à la tête de la multinationale, la vice-ministre des Mines de cette époque, la docteure María Isabel Ulloa et la docteure Mónica Grand, représentante de la politique gouvernementale Formalización Minera. Évidemment, nous avons assisté à la réunion avec le Comité exécutif et le maire sortant, ainsi que le maire nouvellement élu. Nous nous sommes présentés au bureau du Procureur Général de la Nation, même s’ils nous ont dit qu’ils ne nous recevraient pas », raconte Monsieur Eliober.

« Effectivement, ils ne nous ont pas laissés entrer, mais nous sommes restés devant l’entrée de l’édifice. Nous avons salué la docteur María Isabel Ulloa qui a réussi à entrer, sans que nous ayons ce privilège. Une vraie blague », dénonce-t-il. 

Il continue : « Nous disons que c’est une blague parce que nous sommes resté là-bas jusqu’à ce que commence la réunion, environ à 2h30 de l’après-midi, et qu’elle se termine, à 5h; durant la dernière heure, ils ont laissé entrer deux de nos représentants, dont le représentant légal de la société mutuelle El Cogote, Dioni Ramírez, qui parla au nom du président de la Table Minière. Quand nous sommes entré, nous avons vu que la réunion était terminée et nous avons vu avec inquiétude les flatteries des représentants du gouvernement aux représentants de la multinationale. Ils étaient totalement biaisés. Quand nous sommes entrés, ils cherchaient un responsable des manifestions qui avaient eu lieu à Segovia, et ils souhaitaient que nous signions le procès-verbal qu’ils avaient fait; nous ne l’avons pas signé ».
 

À la recherche d’une solution 

Du temps perdu. « Nous sommes donc rentrés sans avoir participé à cette réunion, et nous avons informé la municipalité de ce qui s’était passé; la grève, par conséquent, continua son cours. La multinationale, souhaitant désespérément la fin de nos activités, commença à rechercher des individus pouvant jouer le rôle d’intermédiaire entre le peuple et Zandor. C’est à ce moment qu’ils contactèrent le colonel Arnulfo Traslaviña à la date du 10 novembre. C’est lui qui fit le pont et qui contacta le général Leonardo Pinto Morales. Ils organisèrent une réunion pour le 11 novembre à 10h du matin avec le Bataillon Spécial Énergétique-Routier n°8. À cette occasion, nous présentâmes une liste de revendications dans laquelle nous exigions que la multinationale cesse les embuches administratives contre les petits producteurs miniers, c’est-à-dire qu’elle ne ferme pas les mines », raconte M. Eliober.

Il ajouta : « le Général Pinto s’est entretenu avec María Consuelo Araújo, qui se prononça dans courriel en confirmant qu’elle était disposée à s’asseoir pour dialoguer avec les petits producteurs miniers. Ils se sont engagés à ne pas utiliser leurs protections administratives durant les négociations et la procureure Piedad Angarita annonça qu’il n’y aurait pas d’actions disciplinaires entreprises contre le maire ».

La bonne volonté n’est pas suffisante. « Le 11 novembre nous avons commencé à négocier, et pendant ce temps, la multinationale commença à attaquer les petits producteurs miniers en menaçant de les poursuivre judiciairement. Nous avons fait des dénonciations respectives et nous avons observé ceci : tandis que nous respections le calendrier, au contraire la multinationale manqua des réunions à plusieurs reprises ».

Il dénonce : « Dernièrement, l’entreprise nous offre des propositions nuisibles qui amènent à la faillite le travailleur minier, ce qui nous empêche de les accepter. La même procureure nous met de la pression pour que nous signions ces propositions. Le 15 juin, Piedad Angarita a émis un ordonnance afin que le maire ferme la mine El Cogote -une des mines les plus importantes pour la municipalité- qui a plus de 40 ans d’exploitation, qui se conforme pleinement aux exigences de la loi concernant les obligations parafiscales et de laquelle dépendent plus de 500 travailleurs à qui elle offre salaires, sécurité sociale et prestations. De plus, existent les entreprises Sociedad Minera San Nicolás, Sociedad Minera El Chocho et Sociedad Minera Pique Rubí, des mines biens organisées qui répondent aux exigences de l’État ».
 

Combien coute l’exploitation de l’or?

À Ségovia et Remedios, la seule économie existante depuis toujours est celle des mines. « Lorsque Frontino Gold Mine était présente, elle avait ses travailleurs, mais n’avait pas la capacité (ni Zandor aujourd’hui) d’employer toute la population des municipalités. Cette population n’est pas contractée, elle est dédiée à la minière informelle, elle travaille les gisements et les exploite, sans que cela ne crée aucune problème », dit M. Eliober, qui possédait une petite mine et qui a dû payer une redevance de location à la mine d'or Frontino, entre 200 et 500 mille pesos par mois ; en retour, elle offrait des conseils aux petits producteurs miniers.

Quelle est le problème aujourd’hui? « Il  est arrivé une multinationale -qui semble vouloir mettre fin à la minière traditionnelle- qui s’est mise à offrir aux petits producteurs miniers des contrats d’opération selon lesquels ils pouvaient travailler "légalement". Ces contrats étaient d’une durée d’un an sans aucune garantie de renouvellement, alors qu’il s’agissait de mine avec plus de 30 ou 40 ans d’années de production ». Une des positions présentées dans la liste de revendication de la grève du 5 novembre était qu’avec ces contrats, la petite minière ne pourra même pas récupérer son investissement. « L’activité minière est couteuse, pour cette raison nous exigeons que Zandor Capital offre de meilleurs contrats ou nous laisse travailler les mines, qu’elle fasse des concessions avec le petit producteur minier ».

Il ajouta que la multinationale voulait s’accaparer de 60 à 70% de la production des petites mines, sans investir un seul peso ; « [...] il ne resterait au petit producteur minier que 30 à 40% pour payer ses impôts, ses salaires, et tout le reste, jusqu’à ce qu’il fasse faillite. Nous avons décomposé et analysé le modèle économique que propose l’entreprise, et ce modèle signifie des gains uniquement pour elle et une perte totale pour le petit producteur minier. Pour cette raison, à Segovia nous disons : Nous ne voulons pas de la multinationale. Nous savons qu’il y a eu un accord au niveau mondial selon lequel les multinationales sont assujetties à une licence sociale si elles veulent exploiter dans les communautés traditionnelles, particulièrement dans les municipalités qui sont clairement minières, et c’est pour cela que nous luttons ».
 

Modèle économique: la paupérisation du travail dans la mine

Le modèle auquel fait référence la multinationale définit les couts reliés à l’extraction de l’or. « Nous comptons sur des "étables" ou des "usines de transformations", qui représentent l’argent nécessaire pour extraire la terre de la mine et la transformer pour en obtenir l’or ». Selon M. Castañeda, tout ce que veut la multinationale est que toute la matière extraite des galeries sous-terraines par les petits producteurs -100% de cette production- soit amenée à la compagnie pour qu’elle puisse la transformer, mais il n’y a aucune garantie que la quantité d’or obtenue dans ce processus soit celle réellement annoncée par Zandor. Par exemple : si en 8 jours, la chaine de petits producteurs miniers recueille pour 10 millions de pesos réalisés par la transformation en or de leur production, dans ces même 8 jours de travail, avec la même quantité de production, la multinationale pourrait nous donner seulement 3 ou 4 millions de pesos.

Offusqué, M. Eliober décrivit les abus de Zandor Capital. « Le petit producteur minier doit investir pour ouvrir une galerie sous-terraine, pour acheter de la dynamite, pour les machines de pompage, de forage et pour la machinerie lourde, en plus de payer pour l'énergie. Le 30% offert par Zandor ne couvre pas tous ces frais. D’autres compagnies minières, tel la Société Minière Quintana -qui a aussi fait des contrats ou sous-contrats avec les petits producteurs miniers en tant que propriétaire du titre minier- exige entre 8 et 10% et le producteur peut transformer sa production à l’endroit de son souhait, ce qui n’est pas possible avec Zandor qui impose son modèle économique et qui, dans le meilleur des scénarios, exige 60% de l’or extrait. Ce sont ces conditions qui ont conduit à la faillite plusieurs associations minière de la région », conclut-il.

M. Eliober regarde avec des yeux qui dénotent son inconfort. Son malaise est évident. Il contient son trouble et continue : « Les associations minières, en général, sont composés de 10 ou 15 personnes qui investissent autour de 500 millions de pesos pour débuter l’exploitation. Ça peut prendre 2 à 3 ans au mineur pour atteindre son but sans que la multinationale ne s’oppose à son travail. Une fois qu’il trouve le minerai, la multinationale apparait avec ses garanties administratives dans le seul but de saisir la mine jusqu’alors travaillée par l’association. Cette multinationale ne fait pas de proposition d’investissement, ne prête pas d’équipement, ne réalise pas d’apport technologique, et au contraire, s’approprie notre travail ».
 

Contamination 

Une des préoccupations les plus importantes pour la petite et la moyenne minière concerne les sources hydrauliques des deux municipalités, comme l’indique M. Eliober. « Regardez comme ils ont pollués nos municipalités. Des camions transportent de la boue déjà transformée et contaminée avec du cyanure et la déchargent dans les rivières. Nous avons déposé des plaintes avec photos et vidéos au gouvernement et ils n’ont rien fait, si ce n’est que de culpabiliser le petit producteur minier qui est celui qui aurait contaminé les rivières, alors que c’est complètement faux. Nous avons des preuves de la pollution occasionnée par cette multinationale dans un ruisseau de la municipalité qui se nomme La Cianurada, ainsi que pour le ruisseau San Pedro qui est à Remedios. Cela représente au moins deux ruisseaux dans lesquels Zandor Capital déverse de la boue contaminée avec du cyanure ».

Il continue : « Ça fait deux ans qu’ils ont sorti des études démontrant que le mercure était très polluant. Une des compagnies minières a inventé un appareil que nous nommons "cornue". Cet appareil permet de récupérer 95% du mercure utilisé pour éviter qu’il se retrouve dans les rivières. C’est donc nous, les petits producteurs miniers, qui ont apporté et commencé à travailler avec des énergies propres. Ici, c’est Zandor Capital qui est la source principale de la contamination de l’environnement ». 

 

Il n’y a pas d’appui pour le petit producteur minier

L’État fait de grandes erreurs dans sa gestion des titres miniers. « Le titre le plus important est celui qu’obtient une entreprise étrangère alors qu’il n’y a aucune opportunité pour le petit producteur minier d’obtenir un titre minier. Il y a environ 7 ans, ils voulaient formaliser les mines les plus vieilles, comme ce fut mon cas avec la Société Minera Los Placitos. Nous avons présenté alors la documentation pour accréditer plus de 30 ans d’expérience, et alors qu’ils nous avaient promis une concession, ces mêmes fonctionnaires nous ont dit "il faut payer tant de millions pour pouvoir gérer votre société ici". Il y a un grand problème de corruption en lien avec l’octroi de titres, qui est permis par le monopole de ces multinationales, parce que celles-ci offrent beaucoup d’argent aux fonctionnaires sous la table et ça marche ».

 À Segovia et à Remedios, les mineurs ont toujours été prêts à travailler légalement. « Quelle est notre douleur? Ce qui nous a le plus affecté, c’est quand le Président a déclaré la guerre aux minières criminelles. Il a pratiquement déclaré au peuple qu’il ne faisait pas de différence entre les minières criminelles et les minières informelles, car dès qu’ils commencèrent à s’attaquer aux minières criminelles, ils se sont attaqués aux petits producteurs miniers qui étaient ici-même dans les villages. Les délinquants quant à eux nous menaient la vie dure ; toux ceux qui ont voulu nous tuer l’ont fait. Le gouvernement dit qu’il veut mettre fin aux minières criminelles, mais il fait tout le contraire en écrasant le peuple ».

« Ce n’est pas la faute des petits producteurs miniers s’il arrive des groupes armés sur le territoire, leur mettant un fusil sur la tempe et leur disant "donne-moi tant de millions ou je te tue". Que fait le petit producteur minier dans de telles circonstances? Il n’a pas le choix. Certains ont dit "moi je ne donnerai pas un peso à personne", et ils ont été tués. Qu’a fait le gouvernement pour  nous protéger? », lance-t-il, sans attendre de réponse.
 

Criminalisation du travail minier

Zandor Capital, en tant que propriétaire du titre minier qui englobe les deux municipaliés, s’est attitré des pouvoirs qui surpassent ceux attribués par la loi. « L’argumentaire de Zandor Capital est qu’ils ont acheté ce titre de Frontin Gold Mine, qu’ils sont propriétaires de la terre et du sous-sol, et qu’ils sont protégés par le RPP-140. Nous n’avons pas l’appui du gouvernement ; la vice-ministre María Isabel Ulloa et le ministère des affaires intérieures ont été assez effrontés pour dire que cette multinationale était devenue comme un État. Nous avançons que c’est le peuple qui est l’État et que la formalisation du travail minier à Segovia et à Remedios doit être le travail de l’État et non celui d’une multinationale, comme c’est présentement le cas », raconte M. Eliober.

Il spécifie qu’« il faut reconnaitre que les titres dans les deux municipalités ne sont pas tous la propriété de Zandor. Il y a aussi des petits producteurs miniers qui sont propriétaires, mais Zandor s’approprie ces titres et exploite des mines qui ne lui appartiennent pas. Nous recueillons les dénonciations à cet égard mais l’État ne fait rien. De la même manière, le gouvernement nous dit "vous êtes un petit producteur, vous êtes un criminel". Il nous envoie en prison, nous persécute et nous retire nos mines. Les mineurs de Segovia et de Remedios sont des travailleurs miniers traditionnels, il n’y a pas d’autres activités économiques dans la région. Ici, il n’y a pas de bétails, pas de café, nous ne savons pas planter le manioc. Ici, nous savons ouvrir des trous, avancer de 30, 40, 100, 200 mètres sous terre, extraire le minerai et sortir l’or, voilà ce que nous savons faire ».

Même si les organisations des petits producteurs miniers reconnaissent toujours l’importance d’opter pour le dialogue et de participer dans la vie politique, M. Eliober dénonce que « les autorités ne nous respectent pas, ou nous écrasent, comme c’est arrivé suite à la réunion ratée à Bogotá en novembre, lorsqu’ils ont envoyé l’escouade anti-émeute à Segovia. Il y avait tous ces policiers et ces soldats qui nous criaient que la guerre venait d’arriver à Segovia. Comment expliquer que la force publique arrive de telle façon dans la municipalité ? Voilà ce qui cause tant de souffrances aux municipalités de Segovia et de Remedios, et c’est pour cela que nous réaffirmons : nous sommes prêts à combattre, et nous ne nous laisserons pas déposséder de notre gagne-pain au profit d’une multinationale. Nous ne le permettrons pas, voilà ce que dit le peuple » conclut-il.
 

Références

1 Segovia entre riqueza y pobreza. Claudia Yaneth Amézquita. Universidad de Antioquia. 2010
2 Socavón: Tierra adentro. Sostenible. Revista Semana. 2014

 

Auteur.trice
Daniel Vargas