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15/05/2013

Ce constat découle de l’étude réalisée par la Uniciencia Bucaramanga (Corporation Universitaire de Science et Développement), «Politique Minière et Énergétique : Analyse du cas de Pacific Rubiales ». L’auteur de l’étude, l’analyste économique Mario Alejando Valencia, affirme que en dépit du fait que la base des profits de Pacific Rubiales provident de l'extraction du pétrole et du gaz des Colombiens, une partie importante de ses profits proviennent de la spéculation financière sur laquelle la Colombie ne reçoit aucun dollar.

Cette étude démontre que la croissance organique du nombre d'actions en circulation émises par Pacific Rubiales constitue un droit exclusif à produire de la richesse que ne peut pas contrôler l'État et, pire encore, percevoir aucun type de bénéfice économique. En ce sens, la compagnie aurait réalisé entre 2009 et 2012 une augmentation de ses profits passant de 2. 455 millions de dollars, soit 4.5 billions de pesos, pendant que les bénéfices nets dans cette même période auraient seulement égalé à 1,214 millions, soit 2.2 billions, affirme l'étude.

L'auteur ajoute qu'étant donné que la Pacific Rubiales est inscrite à la Bourse de Toronto, et qu’on retrouve son siège social au Canada, l'État colombien ne peut légalement surveiller et contrôler les événements qui ont à voir avec l'émission d'actions de la société, selon la Grande finance de la Colombie.

De plus, le recherche de la Uniciencia démontre comment la Pacific Rubiales pourrait être en train de réaliser des activités économiques avec des entreprises connexes et ce, hors du contrôle de l'État colombien et au détriment des impôts que doit payer la compagnie. Certaines de ces entreprises appartiennent aux mêmes actionnaires de la Pacific Rubiales tels Ronald Pantin, Serafino Iacono, José Francisco Arata y Miguel Angel de la Campa.

Selon l'auteur, des entreprises telles que Taribo Holdings,  Rose Holdings, Golden Loricera Holdings et Cua Cua Investment, sont probablement des entreprises de façade, c'est-à-dire des entreprises dont le rôle n'est pas d'accomplir aucune fonction, mais plutôt de servir de façade aux transactions économiques entre entreprises reliées, pratique qui au niveau de ce secteur, a déjà été dénoncé par la DIAN. Entre le 10 janvier et le 4 février 2013, certains directeurs et administrateurs ont obtenus des revenus de 53 millions de dollars, de par l'émission et la vente d'actions entre la Pacific Rubiales et ces entreprises.

Les pensions des Colombiens entre les mains de la Pacific Rubiales

L'étude de Uniciencia démontre aussi l'importante contribution des fonds de pensions colombiens dans les actions de l'entreprise pétrolière. Selon Valencia, les fonds de pension détiennent plus de 45 millions d'actions de Pacific Rubiales, comme: Grupo Aval (Horizonte y Porvenir) = 18 917 301 actions ; Grupo Empresarial Antioqueño (Protección) = 18.663.518 actions, Colpatria (Colfondos) = 4.939.051 actions et Skandia = 3.264.921 actions , pour une valeur totale de près de 1 000 millions de dollars. L'auteur soulève que pour les travailleurs colombiens, c'est une situation risquée puisqu'une partie de leurs futures pensions est placée dans les titres boursiers volatiles d'une entreprise qui a pour principale source de richesse le « campo Rubiales », dont le contrat d'exploitation se termine en 2016. L’auteur se demande si le contrat d’exploitation ne se renouvelle pas, que va-t-il se passer avec la valeur des actions de la Pacific Rubiales ? Est-ce une autre manière de faire pression sur l'État, avec les épargnes des Colombiens, afin qu'il renouvelle le contrat ?, conclut-il.

Finalement, le document démontre que l'extraordinaire croissance de Pacific Rubiales n'est pas exclusivement basée par sa connaissance technique, mais plutôt par ses mouvements financiers, ses manoeuvres politiques et de par l'obéissance de l'État face au capital étranger. Le cas de la Pacfic Rubiales est un exemple pouvant illustrer comment, au milieu d'un scénario de sécurisation des investissements,les grandes entreprises du secteur minéro-énergétique ont rencontré en Colombie un paradis pour développer leurs activités, dans des conditions qu'ils ne rencontreraient pas à aucun un autre endroit de la planète.

Mario Alejandro Valencia est un économiste ayant une maîtrise en « Gouvernement et Politiques publiques.» Il est conseiller de la Uniciencia, analyste économique de Cedetrabajo, conjointement avec les académiciens Diego Otero, Amylkar Acosta, Alvaro Pardo, Guillermo Rudas et José Roberto Acosta. Ils ont créé le Réseau pour Justice Tributaire en Colombie, chargé de faire le suivi de la contribution des grandes entreprises nationales et étrangères en matière fiscale.

Bogotá, 10 Mai 2013

Auteur.trice
Justicia Tributaria