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13/04/2014

La septième édition du Forum Mondial Urbain des Nations Unies convie ces jours-ci à Medellin, les entrepreneurs et les maires des différentes villes du monde qui se disent préoccupés par la « l’équité urbaine », à un tel point qu’ils disent vouloir l’utiliser à titre de principale thématique de l’événement. Cependant, les exclus des villes ont été mis à l’écart de la rencontre et ont créé, par le biais d’une centaine d’organisations urbaines, le Forum Social Urbain Alternatif et Populaire dans la même ville. Ainsi deux perspectives antagonistes du concept de ville sont présentées selon deux modèles de société opposés.


Plus de 2500 délégués-es d’organisations populaires urbaines de Cali, Bogotá, Barranquiilla, Neiva, Cúcuta, Manizales, Popayán, Bucaramanga y Medellin ont convergé-e-s vers le Théâtre Commandant Camilo Torres de l’Université d'Antioquia pour le début du Forum Alternatif. Lors de l’ouverture, ces dernièrs-ères ont reçu l’appui d’organisations internationales, étudiantes, paysannes et politiques, entre autres la Coordinadora de Movimientos Sociales de Colombia (COMOSOC), ), el Congreso de los Pueblos, Marcha Patriótica, Unión Patriótica, la Alianza Internacional de los Habitantes et des délégations de l’Équateur et de l’Argentine.

Deux perspectives de ville, deux modèles de société opposés

Le Septième Forum Mondial Urbain, organisé par ONU-Habitat, est considéré comme étant le plus grand événement institutionnel sur la question du développement durable. Selon les organisateurs, ils cherchent à identifier et à examiner les conséquences de la rapide urbanisation ainsi que son impact sur l’économie, la politique, l’environnement et la vie sociale, en prenant comme exemple la ville de Medellin. Cela dit, les organisations qui soulèvent les besoins des quartiers populaires et qui mènent les luttes contre l’exclusion ne croient pas aux bonnes intentions d'un événement qui convie les entrepreneurs, les politiciens et intellectuels, mais croient plutôt qu’il exclut des modèles actuels de développement le tissu social populaire et critique.

Selon le Programme d'HabitatHumains des Nations Unies (ONU- Hábitat), 78% de la population du monde vit en zones urbaines. Ceci représente près de 3 600 millions de personnes. C’est au sein de ce groupe que l’on retrouve le plus d’inégalités sociales. La Colombie est au deuxième rang des pays ayant le plus d'iniquités en Amérique latine. Medellín, qui est la ville où se tient cette semaine le Forum officiel de l’ONU Hábitat, est le leader du Top 10 des inégalité sociales, devançant d'autres grandes capitales du monde comme Séoul, Melbourne et Montréal. L’emplacement de l’événement tente de vouloir faire reconnaître le processus de « rénovation urbaine » promue par les classes dominantes et qui est appliqué à la capitale d’Antioquia. Le Forum Alternatif est donc né pour construire un autre modèle de ville, et ce, en fonction des intérêts populaires.

Le professeur de l’Université Nationale de Colombie, Carlos Torres, est l’un des plus importants spécialistes sur la problématique urbaine et a été l’un des participants sur le panel d'ouverture du Forum, celui qui exposait les différentes stratégies sorties de crises que les secteurs populaires dans les villes souhaitent développer pour en sortir. En entrevue avec Colombia Informa, il a exprimé l'objectif du Forum alternatif :

C.I. Pourquoi la problématique urbaine prend-t-elle tant d’importance dans l’actualité?

Prof. Carlos Torres : L’importance de la thématique de l’urbanité comporte deux faits significatifs. Le premier ne se situe pas seulement en Colombie, mais dans le monde entier, la majorité de la population vit dans les villes. Dans le monde, on compte 50% de la population qui y vit. En Colombie, depuis quelques années, plus de 75% des habitants vivaient dans les villes. Le deuxième élément est que les villes vont continuer à grossir, et dans un avenir prochain, il y aura beaucoup plus de monde qu’il y en a aujourd’hui. Définir le futur des villes comme nous les voulons est donc fondamental. Mais parler des villes que nous voulons, ce n’est pas seulement parler des édifices; comme des rues, les avenues, les espaces publics, mais aussi comment nous voulons que les sociétés urbaines se matérialisent dans la ville. En termes économiques, politiques, sociales, environnementales, en termes de biens et services pour arriver à une qualité de vie meilleure pour tous les êtres humains.


C.I. Quel est l’objectif de ce Forum?

C. T. L’importance de ce Forum Social Urbain, Alternatif et Populaire est fondamentale puisqu'il permet un espace de rencontre de processus, dynamiques et mouvements qui travaillent dans les villes et qui n’ont pas l’habitude de se réunir Dans un deuxième temps, il est important caril permet de voir que les problèmes d’une ville ne sont pas différents de ceux d’une autre . Ces problèmes sont communs et on se doit d’agir de manière collective face à ceux-ci. Le troisième objectif, est de mettre sur pied un agenda de travail collectif qui impliquera ces éléments transversaux de toutes les villes,, nous permettant d’avoir une série de propositions alternatives . Et le quatrième c'est de mettre en place un mécanisme de coordination pour pouvoir continuer à travailler. On ne peut pas attendre 10 ou 20 ans pour se rencontrer á nouveau Nous devons construire des formes alternatives de travail, en réseaux, , et pour cela, la création d’un agenda commun est fondamentale, non pour mettre sur pied une organisation sinon pour créer des éléments communs de travail pour se mobiliser.

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Le Forum Alternatif durera quatre jours dans la Ciudad Universitaria de l’Université de Antioquia. Les différentes tables de travail portent sur les thématiques suivantes : Habitat et services publics, santé, éducation et ville, résistance artistico-culturelle, la diversité et la dissidence sexuelle et relation entre territoires urbains et ruraux.

« Dans ce contexte, on remarque que l'on traverse de nouvelles étapes dans la confrontation des politiques globales qui s'insèrent dans les réseaux de l'économie internationale où des modèles néolibéraux sont imposés dans les villes, et ce, à l'encontre des administrations locales, ce qui privilégie les intérêts du grand capital au détriment des besoins de la population. », analyse la Corporation Sociale Nuevo dia, qui développe des activités communautaires et des ateliers de formation sur les Droits Humains dans les quartiers populaires de la ville. En tant que membre du Congreso de los Pueblos, ils invitent a se joindre auForum pour débatret et définirdes perspectives de travail communes: «  Ce sera un espace qui permettra de projeter de nouvelles pistes de réflexion pour les processus misant sur l'articulation et la lutte sociale dans les villes, pour penser aux alternatives et possibilités de construction de ville, qui garantissent réellement une vie digne.

Traduction libre

http://colombiainforma.info/index.php/multi-category/territorios2/1290-las-ciudades-seguiran-creciendo-es-fundamental-construir-una-agenda-comun-y-movilizar


Nota Relacionada: Fotorreportaje. se instaló Foro Urbano Alternativo

Auteur.trice
Colombia Informa