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14/12/2012

Environs 800 personnes provenant des différentes zones d'exploitation minière de Caldas et Risaralda se sont donné rendez-vous hier pour faire entendre leur mécontentement face à l'administration du département et dénoncer les abus des grandes entreprises minières présentes dans la région.

(…)

“ L'exploitation minière à grande échelle ne paie pas de redevances. Elle signe la fin des peuples et de leur souveraineté.” 

“Nous exigeons un traitement digne pour les travailleurs miniers indépendants” sont quelques uns des slogans entonnés hier par les travailleurs mobilisés.

La principale plainte de ces travailleurs - qui disent n'avoir aucune autre source de revenus que celle offerte par la petite exploitation minière artisanale – concerne leur expulsion des mines souterraines par les entreprises multinationales. Les travailleurs invoquent la tradition minière régionale de plus de 400 ans pour affirmer leur droit d'exploiter les ressources du sous-sol de leur municipalité.

 

Les travailleurs exigent un cadre légal qui leur permettrait de travailler “comme nous l'avons fait historiquement”, rappelent-ils. “Ils nous disent que l'exploitation minière artisanale représente un risque grave mais les pires accidents ont lieu dans les méga exploitations minières, sans parler des problèmes respiratoires [pour les travailleurs de ces grandes exploitations]” mentionne Héctor Agudelo, minier de Marmato qui a élevé ses dix enfants grâce à son travail dans les mines artisanales et dont le revenu est maintenant menacé par les expulsions. “La situation dans les mines est très dure. Les compagnies minières veulent contrôler le village entier. Ils nous traitent comme des délinquents”, dénonce Arnold Enrique Lourido de Marmato.

 

Dans une lettre envoyée au Journal La Patria par l'entreprise Gran Colombia Gold à laquelle les travailleurs atribuent la responsabilité des expulsions, la compagnie canadienne affirme que ces terres lui appartiennent. “Gran Colombia Gold développe ses activité exclusivement dans les zones où elle détient les titres sur les concessions minières et dans aucun autre territoire. Nous n'avons pas de terrains abandonnés. Nous exercons une présence permanente dans toutes les zones pour lequelles nous détenons les titres miniers.”

 

Photo : Crédit Martha Elena Monroy | LA PATRIA

 

Article original (en espagnol) : Mineros de Caldas y Risaralda marcharon para exigir derecho al trabajo, La Patria, 13 décembre 2012.

 

Traduction : PASC

 

Pour en savoir plus :

Le minerai d’or, poule aux œufs d’or des habitants de Marmato ?, Avocats Sans Frontières, mars 2012.

À Marmato, les minières canadiennes entendent raser le village pour ouvrir une mine d'or à ciel ouvert, PASC, juin 2011

 

 

Auteur.trice
La Patria