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08/06/2017

Face à la crise sociale et au non respect des accords par le gouvernement : nous déclarons une grève générale nationale

Le gouvernement de Juan Manuel Santos ne respecte pas les accords et fait la sourde oreille quant aux demandes et revendications des communautés. Les phrases préférées de Santos sont qu'il n'y a pas de ressources ou que les infrastuctures et plans sont déjà mis en œuvre. Cependant, dans les régions rurales et dans les villes, la faim fait rage, les jeunes vivent de l'insécurité au niveau de l’emploi, les territoires continuent d’être livrés aux monopoles transnationaux, alors qu'on emprisonne, assassine et déplace les leaders sociaux.

Fatigués et poussés aux limites inhumaines de la misère, les peuples du Pacifique colombien sont sortis avec dignité dans les rues, et dans un exercice de participation directe ont opté pour les derniers moyens possibles: la grève, la mobilisation et la protestation sociale. La réponse du gouvernement est l'inaction et la répression. Plus de 300 personnes ont été victimes de la répression étatique, certaines blessées par des armes à feu, d'autres par des coups ou les gaz toxiques jetés par l'ESMAD.

Dans le Chocó, les peuples aussi se sont levés en rébellion et suite à 17 jours de grève au total, ont réussi à attirer l'attention du gouvernement. Celui-ci a fait des promesses d'investissement dans les routes, l'eau, l'énergie, les hôpitaux, entraînant une baisse temporaire de la mobilisation. Toutefois, au sein des communautés, la confiance n’est pas au rendez-vous.

Les fonctionnaires de l'État et le corps enseignant ont présenté de modestes demandes, pour tenter de récupérer les salaires des travailleur.e.s et les investissements dans la santé et l'éducation - ce à quoi le gouvernement Santos répond de nouveau "qu’il n’y a pas de ressources".

À Barrancabermeja, les travailleur.e.s et les communautés exigent le renforcement de la raffinerie (l'unique source de travail de la région du Magdalena Medio). Le gouvernement n'écoute rien.

Dans les villages et les villes, les communautés mettent de l'avant des exercices de participation directe avec des consultations environnementales et pour la révocation de mauvais gouvernements, comme c'est le cas à Bogota. Avec des astuces et des complications légales, les autorités établies tentent de discréditer cet exercice de souveraineté et de démocratie.

Le Congrès des Peuples (Congreso de los Pueblos) considère que les éléments réellement manquants sont:  la volonté et la souveraineté. La voracité du capitalisme au niveau national et à l’étranger, à laquelle les gouvernements répondent, ne laisse pas la place à l'investissement social, ni pour créer des emplois dignes, ni pour protéger l'eau et les páramos (écosystèmes fragiles), ni pour redonner la dignité, ni pour répondre aux demandes du Sommet agraire (Cumbre Agraria), ni même pour respecter les accords de paix conclus avec les guérillas. Santos parle de paix pendant qu'il fait la guerre à la protestation sociale. Il y a une profonde contradiction en ce moment où d'amples secteurs de la société avancent sur les chemins de transformations sociales et économiques, sur les chemins de la paix.

Nous saluons et prenons parties aux côtés des luttes du Pacifique, du corps enseignant, des fonctionnaires, du peuple de Barranca, des luttes contre l’exploitation et le déplacement forcé causé par l’exploitation minière à grande échelle. Nous saluons également les efforst du Comando Nacional Unitario et de la Coordination des organisations sociales de donner aux luttes une intention d’unité.

Nous devons, dès que possible mettre en marche une grève sociales nationale, agraire, ethnique et populaire afin de concrétiser une solution et surmonter le modèle socio-économiqe et politique. La crise que génère les riches, les pauvres vont cesser d’en payer le prix.
Le Congrès des Peuples et les organisations qui le composent demeurent présent.e.s et déclarent que la préparation d’une grève nationale. Nous appelons tous les mouvements et organisations populaires à s’unir à la mobilisation et la lutte sociale.

Auteur.trice
Congreso de los Pueblos