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28/11/2019

Le 21 novembre dernier, une coalition de syndicats et d'organisations sociales étudiantes, paysannes, afrocolombiennes, de femmes et d'autochtones appelaient à une journée nationale de grève.

Dans les jours précédents, le gouvernement d'extrême droite de Duque a utilisé la peur et la menace afin de décourager les manifestations qui allaient se tenir dans tout le pays. Une série de perquisition chez des militant.es identifié.es comme anarchistes, dans les bureaux du Parti communiste et du Mouvement de victimes de crimes d'État ont eu lieu. Cependant, c'est l'effet contraire qu'il a obtenu. Depuis le 20 novembre au soir, dans plusieurs quartiers des grandes villes colombiennes, des casseroles se sont fait entendre, d'abord depuis les fenêtres et ensuite dans des manifestations spontanées.
Le #21 N, les grands médias ont rapporté 200 000 personnes dans les rues de la Colombie. Pourtant, quiconque qui est sortie de chez soi ce jour-là sait que ce sont des millions de personnes dans tout le pays qui ont pris les rues. Dans la soirée du 21 novembre, devant les fins de non-recevoir du gouvernement de Duque, allié d'Uribe, ce sont des milliers de personnes qui se sont rassemblées, casseroles en mains dans leur quartier. Le 22 novembre, les manifestations se poursuivirent malgré les appels au calme de certaines centrales syndicales. Les mairies de plusieurs villes, dont Bogotá, ont déclaré un couvre-feu ce pour la première fois depuis 1977. La population a continué à sortir en masse afin de défier cet absurde acte d'autorité de la part de l'État.
 
Aux casseroles, se sont ajoutées les assemblées populaires durant toute la fin de semaine, ainsi que la mise en place d'une plate-forme syndicale et sociale par des organisations de quartier afin que les voix des rues soient prises en compte. Alors que certains syndicats parlent de négociations, les voix qui résonnent dans les rues semblent plutôt exiger la démission du président. Dimanche 24 novembre, c'est l'ensemble du stade lors d'un match de football (soccer) qui chantait à l'unisson un des slogans du "paro": " Venez voir, venez voir, ce n'est pas un gouvernement, c'est les paramilitaires au pouvoir". 
Le 25 novembre, les manifestations contre la violence faite aux femmes se sont gonflées d'indignation généralisée, mélangeant ras-le-bol, casseroles et luttes féministes. Le 26 novembre, les manifestations se sont intensifiées face à la répression de l'ESMAD (police anti-émeute) qui mènera à la mort d'un manifestant suite aux blessures infligées. 

La lutte continue et ce n'est pas la répression qui éteindra les voix de "ya basta".
 

Auteur.trice
PASC