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19/07/2013
Des ONGs canadiennes se sont réunis avec les habitants de Puerto Gaitán, Meta, afin de reccueillir des preuves démontrant que les activités de Campo Rubiales contaminent et constituent un risque à la population.

Neuf membres d'organisations sociales canadiennes se sont donné rendez-vous cette fin de semaine à Puerto Gaitán, Meta, pour évaluer les conditions sociales et environnementales qui entourent Campo Rubiales. Le gissement pétrolier le plus grand de Colombie appartient à Pacific Rubiales, compagnie d'origine canadienne.

Aujourd'hui, ils ont rendus les résultats de leurs observations et ceux-ci démontrentent que les conditions de travail des ouvriers sont de mauvaise qualité, les sources d'eau sont contaminées et la poussière que soulèvent les centaines de camions quotidiennement affecte la santé de la population.

Ces résultats s'ajouteront à ceux des Audiences sur les secteurs minier et hydroélectrique qui seront dévoilés lors “du Tribunal éthique et polique de dépossession” entre le 16 et le 18 août de cette année. Celui-ci “jugera les pratiques des entreprises et les politiques de l'État” qui affectent la population civile autour de ces projets d'extraction.

Sur ces premiers résultats, Amir Khadir, médecin et député de l'Assemblée Nationale du Québec, déclare que “nous ne savons pas si tout ce que nous avons entendu est dû à Pacific Rubiales, mais autant de dénonciations de la population sur l'entreprise révèle qu'il y a effectivement des irrégularités et qu'il doit y avoir des études approfondies sur les preuves que nous avons reccueilli.”

Khadir, qui s'est chargé d'observer les conditions environnementales qui entourent Campo Rubiales, assure qu'ils existent “des témoignages très clairs selon lesquels on affirme qu'il transite entre 500 et 1000 camions lourds qui soulèvent beaucoup de poussière et qui ont un impact direct sur la santé des gens”. De plus, l'eau que les gens utilisent quotidiennement est menancée“ puisque la compagnie prévoit utiliser les terrains autour du fleuve Caño Rubiales pour installer des zones de rétention des eaux usées”.

Pacific Rubiales a répondu dans un communiqué aux dites affirmations en disant que: “Puerto Gaitán reste à 165 km de Campo Rubiales et que sur le chemin il y a très peu d'installations humaines, les impacts de la poussière qui s'élève sont très restreints”. En plus que “La compagnie opère avec les protocoles reconnus internationalement comme les plus exigeants au niveau des normes environnementales, sociales et du travail. Ce qui est vérifié de manière permanente par des institutions indépendantes reconnues dans le monde. ”.

Parallèlement, Terrylynn Brant, représentante du Circuit National des Autochtones dans le Comité de Droits Humains de l'Alliance des Services Publics du Canada, présente lors de la visite à Puerto Gaitán, a formulé des excuses de la part des peuples autochtones canadiens pour “les dommages que l'entreprise est en train de comettre contre les comunautés colombiennes”. Selon elle, les Sikuanis, peuple autochtone majoritaire dans la région, “ont vu leurs fleuves être contaminés et ils connaissent des problèmes sociaux comme le chômage, le vol, les maladies, des problèmes dont les conséquences surgiront au fil des années à venir”.

En réaction, la compagnie se défend en affirmant que la relation avec les peuples Sikuani est basée sur un dialogue permanent, et ce, dans le plus grand respect pour leur culture. “À maintes occasions, plusieurs des leaders ont recconu le travail de l'entreprise pour se concerter avec leurs autorités”, ajoute le communiqué.

Si bien que Pacific Rubiales dit que les réponses aux dénonciations des leaders sociaux canadiens doivent provenir des représentants de l'industrie (ANDI ou ACP) ou encore du gouvernement.

Face aux accusations recueillies, l'équipe d'experts et de syndicalistes canadiens s'est dite prête à explorer les volets légaux au niveau canadien et international.

Selon Dave Coles, président du syndicat canadien des Communications, de l'Énergie et du Papier, le Traité de Libre-échange qu'ont signé la Colombie et le Canada comprend deux traités parallèles (un sur l'environnement et l'autre sur le travail) qui sont présentement inoppérants. Ce qui “pourraient facilement amener à que certaines relations commerciales entre les deux pays soient abandonnées et que le permis d'exploitation de Pacific Rubiales, qui se termine en 2016, soit cancellé”.

Selon Éva Mascolo, une des observatrices canadiennes du Comité pour les Droits Humains en Amérique Latine (CDHAL), la population canadienne n'est pas au courant des actions commises à l'extérieur du pays par les entreprises énergétiques enregistrées à la Bourse de Valeur de Toronto, c'est ce qui se produit avec Rubiales. “Les mécanismes pour juger les multinationales qui violent les droits humains à l'extérieur de notre territoire n'existent pas, sans compter qu'il n'existe aucun type de réddition de compte. Les compagnies vivent dans un paradis judiciaire et c'est pour cela que 70% des entreprises minières du monde sont au Canada”.

* Traduction libre
 

Photo: Gabriel Aponte

(USO) UNIÓN SINDICAL OBRERA DE LA INDUSTRIA DEL PETRÓLEO

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