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25/05/2006
JHON JAIME ROMAÑA DENIS, 121 jours d’injuste privation de liberté à la prison d’Apartado- département d’Antioquia; faussement accusé d’être membre de la guérilla des FARC-EP, dans le cadre du processus judiciaire No.2022, dans lequels se trouvent sous mandat d’arrestation 23 autres membres du conseil communautaire majeur du Jiguamiando et du Curvarado. Les afrodescendant-e-s et métisses continue depuis les Zones Humanitaires d’affirmer et d’exiger le respect de leurs droits auprès de l’État lorsque des mégaprojets agro industriels tels la palme africaine continuent de se développer sur leur territoire collectif. La réponse reçue à la revendication de leurs droits fondamentaux c’est la judiciarisation et les fausses accusations. Ces accusations et détentions visent à stigmatiser et délégitimer le processus de résistance des communautés et ce pour laisser le champ libre aux intérêts économiques de ceux à qui bénéficie le déplacement forcé de la population et les violations de droits humains. Le processus de défense de la vie et du territoire dans lequel s’est engagé Jhon Jaime et sa communauté font l’objet de nombreuses investigations pénales; tandis que les crimes contre l’humanité, le vol des terres, et la destruction de l’environnement dont ils sont victimes ne semblent pas aux yeux de l’État mériter investigation. 121 jours ont passé et les éléments nécessaires à la demande libération conditionnelle de Jhon Jaime sont réunis. La défense en a fait la demande au fiscal en charge de l’instruction de l’affaire, et reste en attente du résultat. Bogotá, D.C 25 mai 2006 COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ
Lettre de JHON JAIME, de l’injuste prison : Je suis un paysan, je vivais dans la communauté de Caño Seco et je fais parti de la Zone Humanitaire de Bella Flor-Remacho dans le bassin du fleuve Jiguamiandó. Je suis agriculteur avec ma famille, ma femme et ma fille de 12 mois. Je suis représentant légal du conseil communautaire mineur de Caño Seco et porte parole du conseil majeur du bassin du Jiguamiandó. Je suis promoteur de santé, j’ai été formé par Paix et tiers monde (PTM) et j’ai reçu une formation de microscopiste par la mairie de Murindó. Le 26 janvier 2006, je suis allé a Murindó pour vendre du bois et enregistrer légalement ma fille, j’ai été détenu par des membres de la Police national, ils m’ont dit que j’étais sous mandat d’arrestation et que j’étais détenu jusqu’a nouvel ordre. Mais ils ne m’expliquèrent pas pourquoi j’étais arrêté. Je suis resté détenu au poste de police jusqu’au jour suivant à 4 heure du matin j’ai été transféré de Murindó à Turbo dans un bateau de l’armée ou je suis rester exposé comme prisonnier durant tout le trajet. Ils m’emmenèrent au poste de police d’Apartado, m’expliquèrent que j’étais détenu pour rébellion, ensuite ils m’emmenèrent à la prison d’Apartado. Du 26 janvier midi au 27 janvier à six heures du soir j’ai été privé d’alimentation. Depuis cette date je suis malade et je n’ai reçu aucun soin. C’est une injustice contre moi et contre la communauté; nous sommes des paysans, des travailleurs qui subviennent aux besoins de nos familles; Tout cela arrive parce qu’ils veulent nous prendre notre terre, notre territoire pour y semer de la palme; mais nous continuons à résister. Je demande que vous nous aidiez à défendre notre territoire et les droits que nous avons comme communauté. Jhon Jaime
Auteur.trice
Justicia y Paz