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25/02/2015

Les 26 et 27 février, l’Inspection des services de police d’Arauca essaiera de déplacer de force 40 familles qui occupent les terres dont elles avaient été dépossédées par la pétrolière multinationale OXY il y a plus de 20 ans. Menaces paramilitaires, résistance de communautés paysannes et autochtones. 

Cela fait maintenant 16 mois que les 40 familles qui insistent pour récupérer leurs terres, malgré le siège des forces de sécurité de la pétrolière, la police et l’armée, sont revenues s’installer sur leurs terres.

Un nouvel évènement qui est venu perturber la communauté fut l’apparition d’une annonce de la part du groupe paramilitaire des Autodéfenses Unies de Colombie –AUC- sur les terrains que les fermiers avaient récupéré, qui se situent dans le champs pétrolifère de Caño Limón sous contrôle de la OXY, une zone entièrement militarisée et constamment surveillée par des dispositifs électroniques. 

La confrontation, également dans le système de justice 

Devant les instances légales, la OXY tente d’utiliser ses influences pour déplacer les paysans sans répondre aux obligations dictées par le Tribunal Supérieur de Cundinamarca qui a rendu un jugement favorable aux paysans dépossédés et déplacés dans une tutela  de 2011, ordonnant que l’Institut Colombien de Développement Rural – INCODER- rétablisse leurs droits et réponde à l’obligation de relocaliser les familles. 

Lors d’une audience tentant de déplacer les paysans de leurs terres, une agente de la OXY était également Secrétaire de l’Inspecteur Municipal d’Arauca. Durant cette audience, les paysans réussirent à gagner une bataille leur permettant de rester sur les terres.

Maintenant, la OXY tente à nouveau de déplacer les paysans, mais cette fois par l’appui de l’Inspection des services de police d’Arauca, pour obtenir ce qu’ils veulent, sans faire le moindre effort pour que les paysans puissent récupérer ce qui leur appartient. 

Jusqu’en 2014 les fermiers continuaient de payer des taxes à l’administration municipale d’Arauca pour leurs terres, bien que cela faisait 20 ans qu’ils ne pouvaient plus les cultiver. 

De plus, les communautés autochtones de la région ont épuisé tous les mécanismes légaux. À l’aide d’une action collective, ils ont cherché à protéger ce qu’il reste de la Lagune de Lipa, qui est altérée par le projet pétrolier de Chipiron qui se développe dans les cours d’eau de Lipa avec une plateforme sur rails et une île artificielle qui affectent l’écosystème. 

Les dirigeant communaux ont présenté une dénonciation pénale contre la corporation transnationale OXY et Corporinoquia pour les dommages environnementaux que l’exploitation pétrolière a généré dans le département d’Arauca, dénonçant qu’il n’y ait pas eu d’avancées de la part de l’institution d’investigation.

L’exploitation pétrolière dans le département d’Arauca a provoqué une grave crise social, environnementale et humanitaire qui a constamment été dénoncée et mènent à des mobilisations sociales pour exiger des conditions de vie dignes. Les habitants de cette région voient leurs ressources partir à travers l’oléoducte, alors que la faim, la pauvreté et l’inégalité, eux, restent sur les terres.

Auteur.trice
Colombia Informa