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07/08/2013

Le 4 août dernier, une menace a été émise, intitulée "comunicado público #012", ayant comme en-tête "Los Rastrojos, Comandos Urbanos". Y étaient mentionnés plusieurs organisations, défenseurs de droits humains, avocats et politiciens d'opposition.

La menace déclarait objectif militaire Jose Humberto Torres, avocat du Comité de Solidaridad con Presos Políticos (CSPP), Iván Cepeda, représentant en chambre et du Collectif d'Avocats Jose Alvear Restrepo; tous membres de l'organisation Mouvements des Victimes de Crimes d'État – Movice.

Les faits :

La menace qui a été envoyée le dimanche 4 août à 17hrs 50, depuis le courriel jardoid60@gmail.com, visait aussi comme objectif militaire les personnes et les organisations sociales suivantes : « Sintramienergetica, Funtraenergetica y Sintraime, Edgar Muñoz Araujo, Juan Aguas Romero, Cesar Florez Rodriguez, Ruben Morron Guerrero, Yonis Ojeda Lobo, Jorge Pelaez Suarez, Humberto Suarez, John Mendoza Mendoza, James Trillos,  Estivenson Avila Pertuz, Sergio Becerra Moreno, José Olarte  Carrascal, Omar Traslaviñas Vargas, Apolinar Rojas Payares, Sabas Brito Mendoza, Horacio Llanos Avila, Luis Manuel Mendoza, Miguel  Corvacho Ortiz, Libardo Ledesma Fernández, Ricardo Machado, Wilder Martinez, Luis Morales Lopez, Ever Causado, Marcos Mendoza, Henry Ayala Gualdron ... Alexander Lopez, Jorge Enrique Robledo, Hensel Delgado Rada, Jose Humberto Torres, Iván Cepeda, Colectivo de Abogados José Alvear Restrepo, Marcha Patriotica, Polo Democratico Alternativo et plusieurs autres organisations qui, selon nos infiltrations, sont en relation directe avec des dirigeants des narcoguerrillas des FARC et de l'ELN... ».

Les personnes nommées dans la menace sont décrites comme étant des « leaders syndiguérilleros »  et des « idéologues avec une soutane d'avocats, de sénateurs et de représentants... insurgés ». Elles sont accusées d'être « en train d'attaquer les bonnes et nobles intentions du haut gouvernement du Dr. Juan Manuel Santos en faveur de la paix et de la prospérité démocratique, et en empêchant le progrès que génèrent les compagnies multinationales comme Glencore, Drummond, Pacific rubiales, AngloGold Ashanti ».


Le document indique aussi que le groupe paramilitaire Los Rastrojos a réalisé « un processus exhaustif d'enquête, accompagné d'infiltrations » et exige « la levée de toute activité de trouble de l'ordre social comme les blocages et les manifestations ».


Contexte :

Le communiqué des Rastrojos est sorti une journée avant que les autorités municipales de Marmato et Irra (Caldas) – endroits où est concentré le Blocus Minier National - n'y décrètent un couvre-feu.

De plus, cette menace arrive alors que des hauts fonctionnaires du gouvernement lient encore une fois les manifestations nationales avec les FARC : lundi le 5 août est paru dans la section des affaires du journal El Tiempo, une entrevue avec le Ministre du Travail, Rafael Pardo, dans laquelle il affirme « Les FARC manipulent un double discours... pendant qu'à la Havane, ils mènent des accords et des conciliations, les syndicats de la Marcha Patriótica sont en confrontation... ».


Les membres de Sintramienérgetica nommés dans la menace sont les négociateurs du syndicat avec l'entreprise Drummond, ayant mené une grève en réponse à la négociation de leurs demandes depuis le 23 juillet.

Le 14 mars 2012, "Los Rastrojos" ont offert une récompense de 200 millions de pesos pour l'assassinat de Jose Humberto Torres, avocat du CSPP, offre qui tient toujours.

Le 6 février 2013, un plan d'attentat contre le représentant Iván Cepeda a été révélé via un appel téléphonique anonyme, dans lequel on informait que les frères Pedro y Santiago Gallón Henao auraient payé un groupe armé envoyé dans la municipalité de Melgar (Tolima) pour réaliser l'assassinat.

Le 1er avril 2013, " Los Rastrojos" ont envoyé un courriel intitulé "Comunicado público # 001" sous le même format, en menaçant 92 organisations et leaders sociaux et politiques.

Nous exigeons :

- Que les autorités colombiennes, spécialement la Fiscalía General de la Nación, éclaircissent les faits de cette menace et qu'ils réalisent une enquête exhaustive, avec des résultats concrèts et se concluant par la punition des responsables.

- Que les autorités colombiennes, spécialement l'Unité national de protection, le Programme présidentiel de droits humains et DIH et la Police nationale, prennent des moyens urgents et préventifs pour assurer la sécurité des personnes et organisations mentionnées dans la menace.

- Que la comunauté nationale et internationale prennent des actions pour assurer que les autorités accomplissent les exigences mentionnées ci-dessus.

 

www.movimientodevictimas.org

Photo: La semana

 

 

 

Auteur.trice
Mouvement des Victimes de Crimes d'État - MOVICE