Du 19 au 21 mai dans la ville de Bogota D.C. en Colombie, nous nous sommes réunies, femmes de différents processus de base des régions de Arauca, d’Antioquia, du Nord de Santander, d’Huila, d’Atlantico, de Bolivar, de Nariño et de Bogota, pour faire avancer nos propositions politico-organisationnelles et définir les directions de l’action publique nationale de la Confluencia. De cette rencontre, nous déclarons, comme Confluencia de mujeres :
1. Nous exigeons la libération de la Terre mère et de la nature, nous exigeons la reconnaissance du travail des femmes dans les territoires, l’autonomie de ces territoires et des peuples qui y vivent afin qu’ils puissent déterminer eux-mêmes le bien-être et la productivité de la terre. Nous exigeons de l’État qu’il contrôle et sanctionne les entreprises multinationales d’extraction qui menacent la vie et la survie des peuples.
2. Nous déclarons que le corps des femmes, comme premier territoire, n’est pas une marchandise, un objet ou un fétiche que l’on peut se disputer ou s’approprier. C’est pour cela que nous exigeons de l’État et des multinationales l’élimination de toutes les formes de prostitution et d’exploitation du travail des femmes près des sites d’extraction minière et énergétique. Nous dénoncerons ces conditions d’exploitation lors du Tribunal éthique des peules qui aura lieu en août 2013.
3. Nous nous engageons à reconstruire les histoires des femmes dans les territoires en revendiquant la force des femmes et leur attitude ferme contre la violence sociale, politique et culturelle, aussi bien qu’en renforçant la spiritualité et les savoirs traditionnels des femmes comme faisant partie intégrante de la résistance du peuple.. Les histoires des luttes des femmes ont marqué une grande partie de la lutte du peuple colombien et jusqu’à maintenant, ont été invisibilisées,
4. Nous revendiquons pour les femmes et pour le peuple la souveraineté alimentaire comme l’opportunité de produire, de transformer ses propres aliments, de cuisiner et d’alimenter nos familles et nous-mêmes dans des conditions nutritionnelles qui correspondent aux traditions et coutumes des communautés et des territoires. Nous rejetons les traités de libre commerce.
5. Nous nous opposons à toutes les formes de violence et féminicides perpétrées contre les femmes parce qu’elles sont des femmes et nous mettons de l’avant la lutte pour l’autonomie, la liberté, l’éducation et la santé sexuelle pour toutes les femmes colombiennes.
6. Nous accueillons les postulats du Congrès des peuples comme une proposition politique nationale enracinée dans la construction d’une nouvelle proposition de pays. Ainsi, nous nous engageons à promouvoir le Congrès des femmes comme un espace de construction des femmes contre toutes les formes d’oppression et de subordination et comme une opportunité pour formuler des alternatives de vie et de dignité pour les femmes colombiennes.
7. Nous nous retrouverons dans différents espaces d’articulation du mouvement social au niveau national car nous reconnaissons que la lutte pour la libération du peuple colombien est une seule et même lutte.. Cependant, notre pari est que les organisations et les processus nationaux reconnaissent comme siennes les revendications et les luttes propres aux femmes.
8. Nous remercions toutes les manifestations nationales et internationales de solidarité envers nous et réaffirmons notre engagement envers les peuples latino-américains et envers toutes les manifestations mondiales qui promeuvent la vie, l’autonomie et la liberté des peuples et l’égalité entre les hommes et les femmes.
9. Dernièrement, nous reconnaissons l’importance de générer un processus de formation construits par et pour les femmes des secteurs populaires. Processus qui seront formulés à partir de la perspective de genre et pour la construction du pouvoir populaire. De plus, nous nous engageons à promouvoir des espaces alternatifs de communication qui reflètent les idées et propositions de la Confluencia de mujeres au niveau national et régional.
CONFLUENCIA DE MUJERES POR LA ACCIÓN PÚBLICA
21 mai 2012
Nous sommes unies depuis nos territoires parce qu’un monde meilleur est possible!