Aller au contenu principal
01/07/2008
**TPP - Adolfo Pérez Esquivel** En 1980 quand il a reçu le Prix Nobel de la Paix par son travail en défense des Droits Humains, Adolfo Pérez Esquivel a dit : "Je prends ce prix au nom des peuples de l'Amérique Latine, en particulier des pauvres et de tous les gens engagés avec leur peuple". 28 ans après, il vient à Bogota pour présider l'Audition du Tribunal Permanent des Peuples qu'émettra le jugement final sur les violations aux droits humains et les crimes contre l'humanité commis au profit des entreprises transnationales et des monopoles nationaux, avec l'assentiment des gouvernements colombiens et des pays où ont leurs sièges les maisons matrices des entreprises accusées.

Cette séance du TPP, intitulée " Les entreprises transnationales et les crimes contre l'humanité " se déroulera à Bogotá le 21, le 22 et le 23 juillet 2008, à l'Auditorium León de Greiff de l'Université Nationale.

Cette Audition sera la dernière, après quatre séances préliminaires, dont le début revient à Bern (Suisse) le mois novembre 2005. Fondées sur des témoignages et des constats sur terrain, ces Auditions se sont penchées sur comment les entreprises d’agro-business ont affecté les agriculteurs et les peuples autochtones (L'Agro-alimentaire), le rôle sur le développement des sociétés transnationales minières et leurs impacts sur la biodiversité et l'environnement (Le Minier et la Biodiversité), les effets des compagnies pétrolières (Le Petrolier) et les violations les crimes contre les communautés indiennes. - Le Jury será composé par: 1. Adolfo Pérez Esquivel (Presidente) 2. Argentina Antonio Pigrau Solé (España) 3. Philippe Texier (Francia) 4. Miguel Palacini (Pueblos Indígenas Perú) 5. Marcelo Ferreira (Argentina) 6. Leonardo Crippa (Pueblos Indígenas Argentina) 7. Dalmo de Abreu Dallari (Brasil) 8. Gianni Tognoni (Italia) 9. Franco Ippolito (Italia) 10. François Houtart (Bélgica) 11. Vilma Núñez de Escorcia (Nicaragua) 12. Bruno Rutsche (Suiza)

À cet Audition assisteront 1500 délégués venus de toutes les régions le pays et en représentation de tous les secteurs économiques touchés par la politique des entreprises accusées. Également, à l'Audition seront présents des délégations de plusieurs peuples du monde, en spécial des européens et des européennes solidaires. L'audition finale sera le départ vers une nouvelle phase d'exigibilité du TPP en Colombie. Aussi, dans le cadre de l'Audition, le 22 juillet se réalisera la grande marche “Pour la souveraineté, la vie digne, le territoire et l'intégration latino-américaine”. Celle-ci partira aux 14h de la Place Ernesto “CHE” Guevara de l'Université Nationale et conclura dans la place “Manuel Gustavo Chacón” du bâtiment d'Ecopetrol (carrière 13 avec rue 34), avec un Carnaval par la Vie. Le 22 juillet il a été déclaré par le Forum Social Mondial, comme Jour Mondial contre la Politique des Transnationales; pour cet occasion à Atlanta, aux Angeles, à New York et dans plusieurs d'autres villes du monde, se dérouleront des actions de dénonciation face aux maisons matrices des transnationales accusées.

"TOUT PEUPLE A DROIT À L’EXISTENCE"

Article 1 Déclaration universelle des droits des peuples (Alger, 1976)

*Le Tribunal Permanent des Peuples (TPP) est un tribunal indépendant qui examine et juge les plaintes sur les violations des droits de l'homme présentées par les victimes. Le Tribunal a été fondé en Juin 1979 en Italie par des experts juridiques, des écrivains et d’autres intellectuels. Il a suivi le Tribunal international Bertrand Russell sur les crimes de guerre, qui a tenu deux sessions en 1967 pour dénoncer les crimes de guerre commis contre le peuple vietnamien. Pour le "Cas Colombie", les communautés et organisations ont abordé le TPP au moyen des Tribunaux Internationaux d'Opinion (TIOs). Les TIOs sont une forme de résistance et un mécanisme pour faire connaitre la vérité. Les TIOs en Colombie ont concrétisé comme leurs objectifs principaux: La dénonciation de la situation dramatique des Communautés et des organisations sociales, la convocation de la solidarité avec les victimes des crimes d'État et avec les Communautés et la récupération de la mémoire historique. Les TIOs ont surtout permis aux Communautés d'être fortifiés dans leurs luttes ou de reconstruire leurs organisations. Edgar Páez, de SINALTRAINAL dit des objectifs du Tribunal: "Grâce à ce processus nous pourrons accroitre la dénonciation des relations entre les paramilitaires, les entreprises transnationales et la politique d'impunité et de terreur de l'État colombien. Son objectif principal est la recherche de la vérité, de la justice et de réparations complètes. Plusieurs entreprises transnationales ont été accusées à la session Colombie du Tribunal Permanent des Peuples, quant à leur responsabilité dans le meurtre de dirigeants syndicaux et dans la violation de la liberté syndicale et du droit d'association." Les organisations et les communautés participantes au processus des TIOs en Colombie, nous lançons cette clameur à la conscience de l'humanité, aux organisations, aux mouvements, aux peuples du monde que partagent les principes de dignité, de souveraineté et d'autodétermination des peuples, pour continuer ensemble à construire des stratégies focalisées à arrêter la violence des entreprises transnationales et des États.

Maria Piedad Ossaba, Equipo de los Pueblos en Pie, Francia

Le drame colombien.

Les gouvernements colombiens ont historiquement mis en œuvre des politiques et des pratiques violentes atroces, contraires à la souveraineté et au bien-être social, pour faciliter aux grands capitaux et aux entreprises transnationales les terres, le pillage des ressources naturelles et l'exploitation des travailleurs. En raison d'une guerre contre la population civile et le mouvement social, la Colombie souffre depuis 50 années un conflit social et armé qui a généré un des drames humanitaires les plus graves au monde: milliers de morts et disparus ces 20 dernières années (5 fois c'est ceux enregistrés en Kosovo), plus de 4 millions de personnes déplacées de leurs foyers (10% de la population), autant de colombiennes et de colombiens qui sont sortis du pays pour échapper à la marginalité socio-économique ou à la persécution de l'État ou des paramilitaires, rendent compte de cette situation. Le meurtre de plus de 15000 personnes (dont environ 1700 indigènes, 2550 syndicalistes et 5000 membres de l'Union Patriotique), beaucoup d’entre eux enterrés dans des tombes communes ou dont ses cadavres ont été jetés aux rivières, tout ceci est seulement un échantillon du génocide et de son cruauté. Des personnes progressistes, dont des journalistes, des militants des droits de l'homme, des dirigeants communautaires et des organisateurs étudiants, ont été tués, menacés ou attaqués pour s’être mobilisés contre la répression économique et politique. Ces attaques sont menées par des forces entraînées, financées et parrainées par le gouvernement US. Cela fait partie d'une guerre qui a de dangereuses répercussions pour les autres pays de la région. Au moyen des groupes paramilitaires, en Colombie l'état élimine à l’opposition politique et aux dirigeants sociaux par le meurtre (par règle générale atroce), les massacres, la torture, la disparition et l'emprisonnement, dans le but de déplacer la population, pour s'approprier de leurs terres. Depuis leur début (aux années 80), les paramilitaires agissent sous la protection des Forces Militaires et des hauts fonctionnaires de l'état colombien, soutenus par de grands propriétaires de terres, de grands éleveurs, de grands agriculteurs, industriels, de grands commerçants et dans beaucoup d'occasions par des multinationales. En incorporant initialement à des délinquants destinés au meurtre et à l'extorsion, les groupes paramilitaires se sont par après associés dans la production et le commerce de cocaïne. Cette violence est soutenue par les Etats Unis, c'est claire, mais aussi par des entreprises transnationales. Il est prouvé à plusieurs reprises la participation de diverses entreprises multinationales dans le conflit colombien, en approvisionnant avec des armes, de l’argent et d’autres ressources matérielles aux groupes paramilitaires, du même que à l’armée de l'État, pour profiter directement du génocide et du déplacement conséquent. Et, depuis le 2006, à de nombreuses occasions les liens étroits sont devenus évidents entre les groupes paramilitaires et les dizaines politiciens et fonctionnaires publics, y compris des parlementaires, des burgomaestres, des gouverneurs, des militaires, voire le Président Alvaro URIBE. Sous impunité totale, une telle politique a entraîné des dommages environnementaux, matériaux et morals, individuels et collectifs, qui ont gravement affecté les Communautés ou les a mises en risque ou dans une plus grande vulnérabilité. Cette réalité est méconnue au niveau international ou dénaturée par le lobby politique et médiatique du gouvernement colombien, malgré lequel la solidarité internationale n'a pas été bloquée ni la dynamique organisatrice du peuple colombienne a été cassée.

Le TPP - Le cas Colombie: Les Tribunaux Internationaux d'Opinion - TIOs.

Devant cette réalité rude et l'impunité dans laquelle ils restent ces crimes, un important nombre de Communautés (afro colombiennes, indigènes, paysannes, organisations syndicales, populaires, de femmes, de jeunes et de défenseurs de droits humains en Colombie), en faisant appel à leur droit à la justice, ils ont présenté devant le Tribunal Permanent des Peuples un processus de 17 auditions préliminaires nationales et internationales (dont on souligne les TIOs de Barrancabermeja en 2001, du Sud de Bolivar effectué à Paris au 2003, de Cazucá et Ciudad Bolivar au 2006, celui des déplacés au 2007 et contre la disparition forcée au 2008), avec 6 auditions par secteurs (agro-alimentaire, pétrolier, minier, biodiversité, services publics et sur les crimes contre des Communautés indigènes), auditions qui ont démontré la responsabilité de diverses entreprises et de plusieurs gouvernements (où siègent les entreprises dénoncées), par ses actions ou par leurs omissions, dans cette politique d'État terreur et d’expropriation. Les entreprises accusées par leurs politiques et pratiques en Colombie sont Coca Colle, Nestlé, Brands Chiquita, BP, OXI, Repsol, Drummond, Cemex, Holcim, Muriel, Glencore-Xtrata, Anglo American, Bhp Billington, Anglo Gold, Monsanto, Smurfit Kapa - Carton de la Colombie, Multifruits S.A - Delmonte, Pizano S.A ses filiale Bois du Darién, Urapalma S.A Dyncorp ; Union Fenosa, Eaux de Barcelone, Canal Isabel II, Endesa, Téléphonique et TQ3. Vous pouvez aider à mettre fin à cette guerre en soutenant le peuple colombien et en exigeant que le gouvernement des Etats Unis et les entreprises transnationales cessent de soutenir le terrorisme d'État du régime du Président Alvaro URIBE. Le Tribunal permanent des peuples est un tribunal indépendant qui examine et juge les plaintes sur les violations des droits de l'homme présentées par les victimes. Le Tribunal a été fondé en Juin 1979 en Italie par des experts juridiques, des écrivains et d’autres intellectuels. Il a suivi le Tribunal international Bertrand Russell sur les crimes de guerre, qui a tenu deux sessions en 1967 pour dénoncer les crimes de guerre commis contre le peuple vietnamien. (Voir texte annexe sur l’approche des TPP) La prochaine séance du Tribunal, à Bogotá, intitulée "Les entreprises transnationales et les crimes contre l'humanité», sera la dernière après quatre audiences préliminaires sur comment les entreprises étrangères d’agro-business ont affecté les agriculteurs et les peuples autochtones, le rôle des sociétés minières, l'impact du développement contrôlé par les entreprises transnationales sur la biodiversité et l'environnement et les compagnies pétrolières et les violations des droits de l'homme. Cette Audience se déroulera à Bogotá les 21, 22 et 23 juillet 2008, dans l'Auditoire León de Greiff de l'Université Nationale. Les TIOs sont une forme de résistance et un mécanisme pour faire connaître la vérité. Ces TIOs ont cristallisé leurs objectifs principaux : La dénonciation de la situation dramatique des Communautés et des organisations sociales, la convocation de la solidarité avec les victimes des crimes d'État et avec les Communautés et la récupération de la mémoire historique. Les TIOs ont surtout permis aux Communautés d'être fortifiés dans leurs luttes ou de reconstruire leurs organisations. Edgar Páez, de SINALTRAINAL dit des objectifs du Tribunal : "Grâce à ce processus nous pourrons accroître la dénonciation des relations entre les paramilitaires, les entreprises transnationales et la politique d'impunité et de terreur de l'État colombien. Son objectif principal est la recherche de la vérité, de la justice et de réparations complètes. Plusieurs entreprises transnationales ont été accusées à la session Colombie du Tribunal Permanent des Peuples, quant à leur responsabilité dans le meurtre de dirigeants syndicaux et dans la violation de la liberté syndicale et du droit d'association."

Angel ALVAREZ, Militant du PDA (Pôle Démocratique Alternatif), Membre du Comité de Soutient au TIO Bruselas
Auteur.trice
Angel Alvarez