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30/01/2017

Emilsen Manyoma, une militante afro-colombienne pour la défense des droits humains, est la dernière victime d’une vague d’attaques contre les défenseurs des droits humains ayant débuté au cours des derniers mois.

La police de Buenaventura, une ville côtière du Pacifique, a annoncé mardi avoir retrouvé le corps de la militante Emilsen Manyoma, 32 ans, ainsi que celui de son conjoint, Joe Javier Rodallega, qui avaient tous deux été portés disparus samedi dernier.

Importante leader dans la région de Bajo Calima depuis 2005, Manyoma était membre active du regroupement communautaire CONPAZ, au sein duquel elle critiquait ouvertement les groupes paramilitaires de droite et les déplacements forcés de la population locale provoqués par les minières et les compagnies agricoles.

Au cours de la dernière année, Manyoma a joué un rôle déterminant dans le recueil d’informations sur les attaques envers les défenseurs des droits humains dans la région dans le cadre de la nouvelle Commission Vérité.

« C’est l’âme en peine que nous vous annonçons le meurtre de notre camarade Emilsen Manyoma et celui de son compagnon à Buenaventura. »

La police affirme avoir retrouvé leurs corps dans un état de décomposition avancé en bordure de l’autoroute d’une zone de la jungle. La Commission pour la justice et la paix, un groupe oecuménique défendant les droits humains, a rapporté que les deux corps avaient été grièvement blessés et que les poignets de Rodallega avaient été attachés. La radio Contagio a de son côté affirmé que les deux corps avaient été décapités.

Bien que la police n’ait émis le nom d’aucun suspect, quelques jours avant sa disparition et celle de sa conjointe, Rodallega avait affirmé avoir reçu des menaces et avoir aperçu un camion rôder autour de la maison de Manyoma.

Selon l’organisation de défense des droits humains Front Line Defenders, au cours de l’année 2016 seulement, pas moins de 85 défenseurs des droits humains ont été assassinés en Colombie.

Auteur.trice
TeleSUR