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07/11/2013

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Les funérailles d'Anaime - Cajamarca

Anaime se situe dans la localité de Cajamarca, dans le département de Tolima, près d'un canyon bordant les landes en danger d'extinction de la Cordillère Centrale. C'est une abondante source d'eau qui donne naissance aux rivières qui approvisionnent le département de Tolima. C'est la terre de paysans robustes qui aiment la nature, et c'est le cœur de la résistance contre le projet d'industrie minière La Colosa, par Anglo Gold Ashanti.

Pedro César García était un paysan originaire de là-bas, Président de l'Assemblée d'Action Communale et membre de la Conscience Paysanne, un mouvement créé il y a trois ans pour défendre son territoire des effets et problèmes générés par les mégaprojets miniers. Il a été assassiné devant son épouse et sa fille de 9 ans le samedi 4 novembre, et accompagné par plus de 2000 personnes à son ultime demeure lundi dernier.

Hier, mardi 5 novembre, a également été enterré José Antonio Ramírez, surnommé El Boyaco. C'était un humble chauffeur de Cotracaime, l'unique entreprise qui se mobilise dans ces montagnes. Le 25 octobre, alors qu'il emmenait dans sa jeep une équipe de commission de l'Institut Géographique Agustín Codazzi, il a été attaqué avec un engin incendiaire qui l'a tué et a aussi blessé un fonctionnaire. Ils travaillaient sur les délimitations des zones de landes avec l'Institut Von Humboldt.

Ce sont les martyres anonymes d'une confrontation à grande échelle qui se crée dans le pays et dont les conséquences n'ont pas terminé d'être rendues visibles dans le pays. C'est la confrontation de paysans enracinés dans leur vocation et leur terre ancestrale, qui résistent à être déplacés et abandonner le labeur que leur ont enseigné leurs ancêtres: l'agriculture. Ils ne veulent pas de l'industrie minière dans leurs fermes, ils ne veulent pas voir disparaître les rivières et les montagnes et voir leur vie changer dramatiquement.

De vraies garanties doivent être données au vaillant village d'Anaime et à Cajamarca qui pleurent aujourd'hui leurs morts, pour exprimer leurs luttes et continuer leurs cultures fruitières.

En ce moment de douleur et d'incertitude, il y a une prière autochtone, qui exprime l'espérance de victoire face à la mort: ""Ne t'approches pas de ma tombe en sanglotant. Je ne suis pas là. Je ne dors pas là. Je suis comme mille vents qui soufflent. Je suis comme un diamant dans la neige, brillant. Je suis la lumière du soleil sur le grain doré. Je suis la douce pluie de l'automne attendu. Quand tu te réveilles dans le matin tranquille je suis la volée d'oiseaux qui gazouillent. Je suis aussi les étoiles qui scintillent pendant que la nuit tombe à ta fenêtre. Pour tout cela, ne t'approches pas de ma tombe en sanglotant. Je ne suis pas là. Je ne serai jamais mort.""

 

Original de la SIlla Vacia traduit par le PASC http://lasillavacia.com/elblogueo/blog/los-funerales-de-anaime-cajamarc…

Auteur.trice
La silla Vacia - Rodrigo Rojas