Le 6 juin 2013, Luzmila Ruano Gavira, défenseure des droits humains et membre du Comité d'intégration du Massif colombien (CIMA) a reçu une menace de mort dans le cadre de son travail d'organisation communautaire contre des projets d'exploration minière dans le département de Nariño.
À 9:50 jeudi matin, Mme Ruano Gavira a été approchée par un homme d'une trentaine d'années alors qu'elle marchait au centre-ville de Pasto, capitale de Nariño. Il lui a crié : « Mme Luzmila, Mme Luzmila, laissez tomber l'organisation sur les mines, vous êtes une trop jolie femme pour mourir ».
Mme Ruano Gavira était alors en train d'organiser une rencontre entre les communautés et le gouvernement du département, qui s’est tenue le 7 juin 2013. Le but de la rencontre était de développer de nouvelles politiques minières dans la région. Cette menace fait suite à un autre incident, en août 2011, lorsqu'un travailleur de la compagnie canadienne Gran Colombia Gold avait fait circuler un message texte demandant : « Qui est cette salope blanche de Luzmila, auteure intellectuelle du désordre social et qui s'oppose au développement ? »
En plus de posséder le controversé projet minier de Marmato, la Gran Colombia Gold était à la tête du non moins contesté projet d'exploration Mazamorras dans Nariño, jusqu'en juillet 2012 où le projet a été vendu à Andean Minerals et Metals Corp. La compagnie acheteuse est enregistrée au Panama, n'a pas de site web et est la propriété de José R. Oro, ex vice-président à l'exploration et au développement corporatif de Gran Colombia Gold. Il a démissionné le 30 juin 2012.
Luzmila Ruano Gavira et le CIMA s'organisent contre le projet Mazamorras, et contre les politiques minières en vigueur en Colombie depuis plusieurs années, années durant lesquelles les membres des communautés et du CIMA ont reçu de nombreuses menaces. Par exemple, en septembre 2012, Robert Daza, membre du CIMA, avait été détenu arbitrairement par la police colombienne dans la municipalité de Buessaco ; et en février 2013, María Duby Ordóñez, membre du CIMA, avait reçu des menaces téléphoniques.
Veuillez faire parvenir vos préoccupations et dénonciations au gouvernement colombien afin que les faits du 6 juin fassent l'objet d'une enquête sérieuse et que soient protégés Luzmila Ruano Gavira et les membres du CIMA.
Version originale en espagnol