Depuis le 7 décembre dernier, des membres de l'Armée nationale ont établit un campement non loin de la Zone Humanitaire de la communauté de Nueva Esperanza. Pourtant, c'est également depuis le 7 décembre que les paramilitaires déploient une opération de visibilité et de contrôle territorial et social dans la région. Ils sont équipés d'armes longues et vêtus d'habits de camouflage. Leurs opérations sont complémentaires à celles réalisées par les paramilitaires en civil sur l'ensemble des Territoires collectifs de la région, équipés d'armes courtes et de radios de communication, qui effectuent des recensements de population, extorquent les communautés et décident de l'usage de la terre.
Les opérations des paramilitaires dans la zone ont débuté le 8 novembre dernier, alors que 20 paramilitaires des AGC – Autodefensas Gaitanista de Colombia – se sont installés en face de la Zone Humanitaire de la communauté afro-colombienne de Pueblo Nuevo, au sein du Territoire collectif du Jiguamiando, dans le département du Chocó, malgré la présence d'unités de l'Armée nationale à quelques kilomètres. Des membres des AGC se sont également installés derrière la montagne située en face de la Zone Humanitaire de la communauté métis de Nueva Esperanza.
En ce moment, les AGC continuent d'exercer un contrôle social et territorial dans la région, en se déplaçant librement au milieu de la présences des unités de l'Armée nationale. Malgré les dénonciations et appels répétées, l'État colombien n'a pas agit contre les structures paramilitaires qui agissent dans l'ensemble du territoire colombien, promouvant de ce fait leur expansion et permettant le contrôle qu'ils exercent sur la population et sur les terres des communautés.