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17/10/2021

Le Comité de solidarité avec les prisonnier-ière-s politiques (CSPP) dénonce publiquement, à la communauté nationale et internationale, les menaces proférées à l’égard de certains de ses membres au mois de septembre dans les départements d’Atlantique et du Tolima. Ces menaces posent un risque sérieux pour leurs vies et leurs intégrités :

1. Le 23 septembre à 22h11, l'avocat de défense des droits humains de la section atlantique de la CSPP et porte-parole national de la Coordination Colombie-Europe-États-Unis, Deivis Flores, a reçu un appel téléphonique de la part du 324-442-47187, où il lui a été dit : « Arrêtez de dire des conneries (sic), nous sommes ceux qui détenons la ville (sic), on va devoir te buter nous-mêmes ». Dans sa fonction de défenseur des droits humains, Deivis avait dans le passé déjà été menacé et déplacé de force par des groupes paramilitaires qui opéraient dans la ville de Barranquilla dans le département de l’Atlantique.

2. En outre, le défenseur des droits de l'homme et le représentant du Mouvement national des victimes de crimes d'État, Rosario Montoy, a également reçu des menaces téléphoniques anonymes associées à des bandes criminelles qui ont déclaré qu’ils allaient « payer pour avoir trop parlé ».

3. De plus, María Cedeño, secrétaire générale du CSPP, a reçu 7 appels du même numéro que celui d'où provenaient les menaces à l'encontre des autres défenseurs de droits humains, mais n'a pas pu répondre à ces appels, une situation qui, dans tous les cas, la mise à risque.

4. Le 22 septembre, une menace a été envoyée au nom des Águilas Negras du « bloc capital » [une bande criminelle liée au paramilitarisme] qui mentionne un certain nombre de défenseurs des droits humains, de leaders sociaux et d'organisations sociales du département de Tolima, notamment la défenseuse des droits humains Flor Múnera du CSPP, dans laquelle il est mentionné que :

« […] C’EST LE MOMENT DE NETTOYER CE PAIS, MORT À TOUS LES COLLABORATEURS DE LA GUÉRILLA APPELÉS LEADERS SOCIAUX ET SYNDICALISTES. TOUTE LA BANDE DE DÉFENSEURS DE DROITS HUMAINS QUI FONT LA PROMOTION DES POLITIQUES DE GAUCHISTES AU RESTE DES GENS POUR DÉFENDRE SUPPOSÉMENT LES DROITS HUMAINS, MAIS QUI SONT EN RÉALITÉ DES MEMBRES DE LA GUÉRILLA. »

« CETTE ANALYSE DÉCLARE COMME CIBLES MILITAIRES IMMÉDIATES LES DITS LEADERS SOCIAUX, COMMUNAUTÉS PAYSANNES, ASSEMBLÉES D’ACTION COMMUNE, LES FIOTTES DE DÉFENSEURS DE DROITS HUMAINS, HERMINSO VEGA DEL CRIT, CENEN CARDOSO, JAIME TACORA, LEONEL CAMPOS, JHOAN MACHADO, FLOR MUNERA, EDWIN HENAO ACIT, HORLANDO PAMO, LUIS EDUARDO ; VOUS ÊTES MAINTENANT TOUS IDENTIFIÉS ET CHACUN DE VOS PUTAINS DE FAMILIERS, VOUS ÊTES AVERTIS QU’ICI LES VENDEURS D’AREPAS, LES GAIS, LES NOIRS, LES AUTOCHTONES, CES CRAPAUDS QUI NE CHERCHENT QU’À NOUS VOLER, NE NOUS FERONS PAS RECULER. À PARTIR DE CETTE DATE, NOUS PROCÉDERONS À DES EXÉCUTIONS […] »

5. Les menaces ont déjà été portées à la connaissance de la police qui ne s'est toujours pas prononcée.

NOUS DEMANDONS:

  • Au bureau du Procureur général de la Nation qu’il réalise une enquête pénale qui éclairera réellement les faits esquissés ci-haut et qui conduira au démantèlement des organisations criminelles derrière ces menaces.
  • Au ministère de l'Intérieur et au bureau du médiateur (qui exerce le secrétariat technique) qui accueillent les demandes de la société civile afin d’instaurer une mise en place de Tables territoriales de garanties dans la région d’Atlantique, en plus d’espaces de dialogue avec la société civile du département de Tolima.
  • À l'Unité nationale de Protection, qui doit déployer et renforcer les mécanismes de protection et une approche différenciée pour les personnes menacées.