FAITS
Depuis le mois d’août dernier, les communautés de Pasacaballos et Cartagene ainsi que les travailleurs de l'entreprise Pacific Infrastructure Ventures Inc, filiale de Pacific Rubiales, ont entrepris une série de manifestations afin de revendiquer une amélioration de leurs conditions de travail, des mesures de sécurité industrielle et des conditions salariales.
Pacific Infrastructure Ventures Inc a fondé une filiale portuaire nommée Puerto Bahía, en charge de la construction d'un port dont l'usage principal sera l'embarquement du pétrole acheminé via l'oléoduc Bicentenaire, un important investissement financé majoritairement par Pacific Rubiales.
Afin d'éviter de remplir ces obligations en matière de droit du travail et fiscales, l'entreprise crée trois nouvelles entreprises: solux Corsan, Tradeco et Tanp Thanks, qui elles-mêmes engagent les travailleurs contractuels via 46 entreprises différentes. Ces entreprises contractuelles sont celles qui dans les faits réaliseront les travaux de construction portuaire.
En plus de cette confusion s'ajoute un accord entre la société portuaire et l'union des travailleurs de l'industrie portuaire affiliée à la CGT qui ne satisfait pas les minimums reconnus dans le secteur pétrolier (NT: plusieurs syndicats cohabitent dans une même entreprise laissant la possibilité à l'introduction de syndicats patronaux).
Préoccupés par les conditions de travail et les impacts du grand projet, les habitants de Pasacaballas et les travailleurs font appel à l'Union Syndical Ouvrière de l'industrie du Pétrole afin de soutenir leurs exigences et leur processus d’organisation syndicale. C'est alors que le 7 octobre une manifestation s'est organisée pour exiger des solutions aux problèmes des travailleurs et de la communauté.
En réaction, on assiste à la détention de Rafael Cabarcas, conseiller syndical de l’USO de Cartagene, après avoir a été violement expulsé de son véhicule, traîné au sol et frappé par des agents de police sous le commandement du lieutenant Viloria. Dans les heures suivantes Edwin Castro, Luis Jinete et Hugo Lagos ont également été détenus. À ce moment même, ces victimes sont détenues dans les locaux de la police criminelle de CRESPO- Cartagene.
Ont été dénoncées diverses situations semblables dans les régions où l’USO participe à l'organisation des travailleurs et communautés. Ces régions coïncident avec les zones où sont pratiquées les activités d'exploitations pétrolières de l'entreprise Pacific Rubiales et de ses entreprises contractuelles. On observe également sur ces mêmes territoires l’apparition de menaces émises par des groupes armés illégaux et des membres de la police. Rafael Cabarcas, Rodolfo Prada, Alberto Santana et Joaquín Padilla avaient d’ailleurs reçus des diverses menaces de ces groupes illégaux avant les faits.
Nous exigeons:
1. La liberté immédiate des détenus
2. Que les entreprises contractuelles d’Ecopetrol et Pacific RUbiales solutionnent les revendications communautaires et syndicales de Pasacaballos de Cartagene
3. Que le ministère du travail et les autorités compétentes fassent valoir les droits des travailleurs et le respect des droits humains et droits à la mobilisation sociale définis dans les lois colombiennes et la Constitution.
Nous rendons responsable le gouvernement national et les forces de l'ordre pour les conséquences des lésions occasionnées par les actes commis à Puerto Bahia.
Comité exécutif de l'Union Syndical Ouvrière
Commission de droits humains