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07/01/2009

RÉSUMÉ

Une militarisation sans précédent des territoires du Jiguamiando habités par des peuples autochtones est en train de se réaliser en appui à l’exploration du Cerro Cara de Perro par l’entreprise états-unienne Muriel Mining Corporation, selon les propres dires des militaires. La mobilisation a commencé cet après-midi dans les réserves autochtones où se trouve l’entreprise. Les populations autochtones, afrocolombiennes et métisses des bassins du Jiguamiandó, du Curvaradó et du Bajo Atrato rejettent ce qu’ils considèrent une occupation de la part de la compagnie, étant donnée qu’aucune consultation n’a été réalisée, contrairement à ce que dicte le droit international et la convention 169 de l’OIT, et en regard des dommages environnementaux et sur la survivance des peuples autochtones que signifient le projet. Depuis le dimanche 28 décembre 2008 jusqu’à aujourd’hui, des opérations militaires se déroulent: les militaires ont indiqué être là pour apporter protection à l’exploration minière réalisée par l’entreprise ayant son siège social au Colorado, États-unis. Les peuples autochtones des réserves d’Urada Jiguamiandó, Nuevo Cañaveral, Alto Guayabal, Turriquitadó Alto, Turriquitadó Llano, Guaguas, Coredó, Chibugadó, Ñaragui et les habitants des Zones Humanitaires et Zones de Biodiversité du Jiguamiandó et du Curvaradó s’opposent à l’exploration et à l’exploitation du Cerro Cara de Perro situé sur la rivière Jiguamiandó. Alors que la militarisation s’effectue au bénéfice des multinationales, les « Autodefensas Gaitanistas » continuent de protéger les agro-industries de la palme et de la banane, la déforestation et l’élevage extensif, sous les yeux de la Brigade 15 et le la police d’Urabá. Dans la nuit de dimanche passé, des « Autodefensas Gaitanistas » qui se trouvaient dans le village de Brisas au Curvaradó ont assassiné un afro-descendant avec une arme blanche. La force publique a une présence régulière en ce lieu. Il y a 12 jours, une situation similaire a eut lieu et un corps sans vie a été emporté par la rivière Curvaradó, sans que les militaires ni la police n’agissent efficacement. La présence militaire compte sur la participation des Brigades 15 et 17. Selon les effectifs, ils se maintiennent dans la partie haute du bassin de la rivière Jiguamiandó, sur les établissements autochtones de Coredocito du peuple Embera, sur les pentes du Cerro Careperro et passent sur les Zones Humanitaires Nueva Esperanza et Pueblo Nuevo au Jiguamiandó. Samedi le 3 janvier, 4 géologues de l’entreprise Muriel Mining sont arrivés à Coredocito. Ils ont affirmé au leader ARGEMIRO BAILARIN qu’ils avaient l’autorisation pour l’exploration de la part de PEDRO NEL LEMUS, fonctionnaire de la Muriel et de deux autochtones : VICTOR CARPIO, qui est de la région mais qui n’appartient pas aux communautés directement affectées, et MARIO DOMICO. Les géologues ont ajouté avoir le consentement des autorités autochtones de CAMIZBA, certaines de Carmen del Darién et de la communauté de Urada. Le lundi 5 janvier, à 16h30, un hélicoptère militaire est atterri à Coredocito avec semblait-il un autre géologie de la Muriel Mining Corporation. L’entreprise prévoit réaliser des travaux d’exploration consistants en des perforations dans la zone pour une durée de deux mois. La communauté qui habite traditionnellement la zone est contre l’implantation de ce projet d’extraction et, l’an dernier, elle a convoqué une Consulta de los Pueblos, par laquelle les réserves et les Conseils communautaires ont voté pour confirmer leur opposition à l’exploration et l’exploitation du Cerro Cara de Perro.

SOLLICITUDES

Les organisations des États-unis : diriger vos communications à votre gouvernement et à la compagnie Muriel Mining Corporation pour que cesse l’exploration sans consultation et ses graves conséquences sur les peuples autochtones et afro-descendants du Bajo Atrato. Les organisations environnementales et de défense des droits humains : diriger vos communications à FRANCISCO SANTOS, Vice-président de la République; JAIME BERMUDEZ, Ministre des Relations extérieures; PAULA MORENO ZAPATA Ministre de la Culture; JUAN LOZANO, Ministre de l’Environnement, afin qu’ils agissent de manière immédiate pour le retrait de l’entreprise Muriel Mining Corporation.


Bogotá, D.C. 6 janvier 2009 COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ