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19/01/2016

Le processus de paix en Colombie sera un échec si des cas comme celui de Carlos Alberto Pedraza Salcedo n’obtiennent pas vérité, justice et garantie de non répétition.

Vous trouverez plus bas un modèle de lettre à remettre aux autorités colombiennes :

L’assassinat du défenseur des droits humains et dirigeant social CARLOS ALBERTO PEDRAZA SALCEDO a eu lieu dans le cadre d'une stratégie menaces systématiquess des membres d’organisations sociales, politiques et de défense des droits humains durant les mois d’octobre, novembre, décembre 2014 et janvier 2015 de la part des autodénomées « Aguilas Negras », groupe appartenant au paramilitarisme colombien, accusant ces derniers d’être en accord avec le processus de paix qui se déroule entre les guérillas et le gouvernement.

La disparition forcée et l’homicide de Carlos Pedraza augmentent les chiffres des assassinats de défenseurs de droits humains qui, pour le premier trimestre 2015, selon le rapport de SOMOS DEFENSORES, se porteraient à 34. L’impunité avec laquelle la justice colombienne déguisent les cas à sa convenance est décrite dans ce rapport comme suit : ‘’ 219 cas d’homicides de défendeurs de droits humains ont eu lieu entre janvier 2009 et juin 2013 dans l’impunité totale, puisque 95% de ces cas n’ont pas passé l’étape de l’enquête préliminaire du Procureur et seulement un des cas documenté s’est terminé par une sentence ferme contre les assassins. Ce chiffres a probablement atteint les 100% auquel s-ajoute un inexplicable silence institutionnel de la part du bureau du Procureur.

En tenant compte du temps écoulé depuis les faits, et des actions du Bureau du Procureur dans les dernières années , il est possible de conclure qu’il existe un manque de volonté politique et administratif du Procureur Général de la Nation pour amener en justice les responsables des agressions contre les défendeur-e-s des droits humains en Colombie; Parallèlement, on observe une rapidité et une efficacité marquée de la part du Procureur et de ses entités d-investigation en ce qui concerne la judiciarisation et la criminalisation des défendeur-e-s des droits humains et de leurs actions quand ces derniers sont accusés de divers délits.

Cette affirmation est soutenu par le fait que dans les 6 premiers mois de l’année 2015, 332 défendeur-e-s des droits humains furent victime de menaces, dont 27 pamphlets contenant des menaces contre leurs vies et leur activité, et que le Procureur ne fit progressé aucun de ces cas. 1

Les autoritês ont ignoré les demandes d’enquête concernant le cas de Carlos Pedraza de la part de l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (OMCT), de la Fédération International des Droits de l’Homme (FIDH), de l’Organisation des États Américains (OEA), de la Cour Inter-Américaine des Droits de l’Homme (CIDH) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Nous continuons à mettre de l’avant les mêmes questions posés par les organisations sociales cette année.

  • Existe-il une résistance institutionnelle de la part du Bureau du Procureur pour enquêter sur ces menaces?
  • Pourquoi le Bureau du Procureur n’a-t’ il pas donné suite ou obtenu des résultats pour aucun de ces cas au cours de ces 5 dernières années ?


NOUS EXIGEONS :

  • Que la priorité soit donnée à l’enquête sur le cas de la disparition forcée et de l’homicide au sein de l’Unité National des Droits Humains du bureau du procureur 98.
  • Que soit réalisée une enquête indépendante, impartiale et exhaustive concernant les responsables intellectuelles et matérielles de l’assassinat de CARLOS ALBERTO PEDRAZA SALCEDO.
  • Que soit soumis à la justice les responsables de ces délits, que la vérité au sujet du mobile de l’assassinat soit faite et qu’une fin soit mise à l’impunité.
  • Que l’intégrité physique et psychologique des membres du Mouvement Social et Politique du Congrès des Peuples soit protégée.
  • Qu’une fin soit mise à tous types de menaces, d'harcèlement et d’attaque contre les membres du mouvement social et populaire colombien.
  • Que le respect des droits humains et des libertés fondamentales soit garantie dans tout le pays, en conformité avec les normes internationales de droits humains ratifiées par l’État colombien.
  • Que les dispositions de la Déclaration sur les Défenseurs des Droits de l’Homme adopté par l’Assemblée Générale de l’ONU le 9 décembre 1988 soient implantées.


1Informe Enero-Junio 2015 Programa Somos Defensores. Agresiones contra defensores de Derechos Humanos en Colombia. “Los Nadie”. Programa Somos Defensores y Asociación Minga. Pgs. 31- 33