Aller au contenu principal
03/05/2014

SIGNER EN LIGNE

Depuis jeudi, le 28 avril 2014, une large partie du mouvement paysan, agraire et populaire de la Colombie est en grève pour demander au gouvernent le respect des demandes énoncées par le sommet agraire. Cet espace unitaire interethnique a réunit ses revendications en 128 points cruciaux pour que des changements fondamentaux soient réalisés dans les politiques économiques, incluant la renégociation des accords de libre échange, les politiques agraires, dont la protection des semences ancestrales, ainsi que les politiques sociales. Dans plusieurs endroits du pays, les forces de l’ordre  ont procédé à l’installation de barrages militaires afin d’empêcher les paysans de se rendre en ville pour participer aux activités prévues dans le cadre de cette grève nationale.


Dans la région du Nord-est de la Colombie, dans le département du Cesar, sur la route qui conduit la municipalité de Gamarra à Aguachica, des membres de l'ESMAD (police anti-émeute) et de la police s’en sont pris contre les paysans qui marchaient vers la ville d’Aguachica. Résultat : 8 paysans ont été blessés, dont un mineur. Le PASC a présentement une accompagnatrice dans cette région. Les membres de la force publique ont confisqué les documents d'identification et les téléphones cellulaires de ces paysans.


Deux jours avant le déclenchement de la grève, Leonardo Jaimes Marin, une personne connue du PASC qui travaille comme avocat et défenseur des droits humains, a reçu des menaces des groupes paramilitaires “Autodefensas Unidas de Colombia – Los Rastrojos – Comando Los Urabeños”. Les paramilitaires annoncent aussi qu'ils initieront des actions contre des dirigeants et les familles du Congreso de los Pueblos (convergence d’organisations sociales qui organise la grève) et du mouvement politique Marcha Patriótica au département de Santander. Ils accusent les défenseurs et les activistes menacés d'être à la tête de la grève agraire et populaire, qu'ils prétendent être infiltrées par les guérillas.


La situation de la région Nord-est n’est pas exceptionnelle. Les violations de droits humains, menaces et répression se multiplient partout au pays dans le cadre de la grève générale agraire et populaire. Les signalements contre le mouvement paysan sont encouragés par le gouvernement, le ministre de la défense ayant insinué que la grève est infiltrée par l'ELN et par les FARC. Ces menaces sont très dangereuses dans le contexte colombien, dans la mesure qu'elles servent de justification et de feu vert aux groupes armés pour commettre des crimes à l’encontre du mouvement social et de ses dirigeants.


Pour ces raisons, nous demandons que les membres de la force publique de la Colombie permettent le libre passage des citoyens qui désirent participer à la grève nationale agraire et populaire. Nous demandons au président Juan Manuel Santos, de veiller à ce que les droits humains des paysans et des manifestants qui participent à cette grève soient respectés.

Plus dinformation en espagnol: www.congresodelospueblos.org