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16/10/2013

Alerte urgente pour la protection des Peuples indigènes mobilisés dans la MINGA SOCIALE, INDIGENE ET POPULAIRE –POUR LA VIE, LE TERRITOIRE, L’AUTONOMIE ET LA SOUVERAINETE »,  regroupés dans le Conseil régional Indigène du Caldas (CRIDEC), Organisation régionale indigène del Valle del Cauca (ORIVAC) ; Association de conseils indigènes del Valle region pacifique (ACIVA R_P) ; Organisation indigène du Quindio (ORIQUIN) ; Conseil régional indigène de Risaralda (CRIR) ; Association de conseils indigènes Emberas, Wounaan, Katio, Chami, Tule des departement du Choco (ASOREWA) ; et l’Organisation régionale indigène du Casanare (ORIC).



Monsieur
JORGE ARMANDO OTALORA GOMEZ
DEFENSOR  NATIONAL DU PEUPLE

Madame
PATRICIA LUNA PAREDES
Défenseur déléguée pour les Indigènes et autres minorités ethniques
Defensoria du Peuple

Monsieur
JORGE ENRIQUE CALERO CHACON
Défenseur délégué dans l’évaluation des risques de la population civile comme conséquence du conflit armé.
Defensoria du peuple

Monsieur
ANDRES GONZALEZ
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)

Madame
SILKE GATERMAN
Bureau du Haut Commissariat  des Nations Unies
Pour les Droits humain


Madame
CYBELE HAUPERT
Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies
Pour les Droits humains




Référence :  Alerte urgente pour la protection des Peuples indigènes mobilisés dans la MINGA SOCIALE, INDIGENE ET POPULAIRE –POUR LA VIE, LE TERRITOIRE, L’AUTONOMIE ET LA SOUVERAINETE »,  regroupés dans le Conseil régional Indigène du Caldas (CRIDEC), Organisation régionale indigène del Valle del Cauca (ORIVAC) ; Association de conseils indigènes del Valle region pacifique (ACIVA R_P) ; Organisation indigène du Quindio (ORIQUIN) ; Conseil régional indigène de Risaralda (CRIR) ; Association de conseils indigènes Emberas, Wounaan, Katio, Chami, Tule des departement du Choco (ASOREWA) ; et l’Organisation régionale indigène du Casanare (ORIC).

 
Mesdames, Messieurs,
La présente lettre a pour but d’alerter votre département sur la décision des peuples indigènes de Colombie et particulièrement les peuples regroupés dans les organisations citées en référence, de participer à la Minga sociale indigène et populaire –pour la vie, le territoire, l’autonomie et la souveraineté- convoquée par l’Organisation nationale Indigène de Colombie (ONIC) et ses 44 organisations filiales dans tout le pays.
La  participation de ces organisations et Peuples indigènes des départements du Caldas, Valle del Cauca er Risaralda se concentrera sur les points que nous nous permettons de préciser ici :

   Departement                Municipalité                            Point de mobilisation                      Organisation
           Caldas                                  Irra                                        Via entre Medellin et Irra                                 CRIDEC
   

     Valle del Cauca                   Buenaventura                              La Delfina, km 72, via Cali                        ORIVAC Y ACIVA
 
         Risaralda                           La Virgina                                             Remolinos                                    ORIQUIN, CRIR,ASOREWA
                                      
        Casanare                                Yopal                                                                                                                 ORIC

Dans ces circonstances, Il est extrêmement important que la Defensoria del Pueblo, conformément à ses fonctions constitutionnelles et légales,  offre les garanties nécessaires à la sauvegarde  et à l’intégrité physique  des manifestants qui exercent leur droit légitime à une mobilisation pacifique.

ANTECEDENTS


En plusieurs occasions, les Peuples indigènes de Colombie nous sommes vus dans l’obligation d’user d'action directe pour exiger qu’on reconnaisse nos droits. Toutefois, le jour où le président Manuel Santos est arrivé à la Présidence de la République, et a pris symboliquement possession de la Sierra Nevada de Santa Marta, nous avons cru à sa parole et dans la promesse  du nouveau mandataire
quand il a reçu les quatre Tumas sacrées qui représentent l’eau, la terre, la nourriture et le gouvernement.


Par la suite, dans l’exercice de son mandat, le Président et le Gouvernement a dû donner son aval à différentes décisions de justice qui lui demandaient de consulter les Peuples Indigènes. Ces deux exigences, l’une de caractère spirituel, l’autre de caractère juridique ont conduit le gouvernement Santos à s’asseoir avec les Peuples indigènes et à activer différents scénarios de Concertation nationale, entre autres la Mesa permanente de concertation avec les Peuples et Organisations Indigènes.


Les Peuples Indigènes sommes prêts à reprendre les propositions structurelles qui étaient restées archivées dans les bureaux de plusieurs entités de l’Etat : Droits humains, paix, territoire, autonomie et identité, toujours en vigueur dans nos agendas. Dans la nouvelle conjoncture, d’autres thèmes étaient venus s’ajouter, ceux de la Cour Constitutionnelle suite à la Sentence T-025 de 2004, de connotation spéciale, el Auto 004 de 2009 qui déclare la situation d’extermination physique et culturelle d’au moins 34 Peuples indigènes. En conclusion, nous étions toujours disposés à remplir notre mission de défendre le territoire et la vie dans toutes ses dimensions.


D’innombrables thèmes furent abordés à la Mesa.  Nous Peuples Indigènes avons démontré notre capacité de dialogue, de rencontre, de formulation et de concertation, de propositions dans un acte de fraternité et de solidarité avec les victimes non-indigènes du conflit armé colombien, nous sommes venus au secours du projet de loi des victimes que lançait le Congrès (aujourd’hui Loi 1448 de 2011).
Dans bien des cas, nous avons rencontré de nombreux obstacles : entraves juridiques, fonctionnaires sourds à nos revendications, limitations budgétaires, retards, manque de volonté politique du gouvernement d’assumer les décisions communes ; malgré cela nous avons maintenu notre volonté de dialogue jusqu’à la fin. Mais nous avons compris que les pressions des amis de la guerre et des  grands intérêts économiques avaient plus de valeur que la défense de la vie.


Dans tous les cas le Gouvernement  national a utilisé ces scénarios de concertation devant l’opinion publique, nationale et internationale pour faire état de résultats et de progrès inexistants.
Et pendant que se déroulait le dialogue politique entre les Peuples indigènes et le gouvernement national, la violence socio-politique, le conflit armé, les  limitations de territoire, les attaques de nos droits persistaient et même augmentaient dans certains cas de violation des droits humains.


Nous avons maintenu le dialogue jusqu’à ce que la situation devienne intenable : quelques mois avant de finaliser le travail, les hésitations concernant les 96 accords contenus dans l’annexe IV du Plan national de développement, le manque de volonté politique de nous remettre l’administration intégrale de nos systèmes, la négligence institutionnelle sont devenus des instruments de désarticulation du mouvement indigène.


Pour toutes ces raisons et après avoir consulté nos peuples et autorités, nous avons décidé de convoquer la MINGA Sociale et populaire –pour la vie, le territoire, l’autonomie et la souveraineté.  A partir de là, nous définissons cinq thèmes structurels de l’agenda, lesquels sont étroitement reliés :

1. Droits humains, conflit armé et paix
2. Territoire
3. Politique minière et énergétique
4. Politique économique et agraire
5. Autonomie politique, juridique et administrative


NOUS DEMANDONS

1. Que soit activé le système d’alerte urgente pour garantir les droits à la vie, l’intégrité personnelle, la liberté individuelle, l’autonomie, l’identité et la libre mobilisation des peuples indigènes regroupés dans le Conseil régional indigène de Caldas (CRIDEC), l’Organisation régionale indigène del Valle del Cauca (ORIVAC), l’Association des Conseils indigènes del Valle région pacifique (ACIVA R-P) : l’Organisation régionale indigène du Quindio (ORIQUIN) ; le Conseil ; Conseil régional indigène du Risaralda (CRIR), Association de conseils indigène Embara, wounaan, Katio, Chami, Tule du Département du Choco (ASOREWA) et Organisation régionale Indigène du Casanare (ORIC).

2. La présence permanente de la Defensoria del Pueblo dans les zones de concentration mentionnées afin qu’elle assure la protection spéciale des compagnes et compagnons indigènes qui participent à la Minga sociale, Indigène et populaire –pour la vie, le territoire , l’autonomie et le souveraineté-, qu’elle empêche la violation des droits, l’usage immodéré de la force, la restriction du droit à la mobilisation de la part de la force publique et des institutions de l’Etat.
3. Que votre département avertisse les autorités civiles, politiques et militaires de cette situation : Procuraduria générale de la nation, Programme présidentiel pour la formulation de stratégies et actions pour le développement intégral des peuples indigènes de Colombie, Programme présidentiel de DDHH de la Vice-présidence de la République, Direction des affaires indigènes, Rrom et minorités du Ministère de l’Intérieur, Gouvernements des départements de Caldas, Valle del Cauca et Risaralda, mairies respectives et autres autorités civiles et militaires avec juridiction dans les départements de la zone signalée.


NOUS ALERTONS

L’Etat colombien, la Communauté internationale, les organismes de droits humains et l’opinion publique en général de cette situation, demandons l’adoption de mesures préventives qui protègent la vie, l’intégrité, la mobilisation, l’autonomie et tous les autres droits des peuples indigènes de Colombie.


NOUS EXIGEONS DE L’ETAT COLOMBIEN

Qu’il prête attention à cette alerte urgente  avec toute  la diligence requise afin de garantir la vie et l’intégrité physique et culturelle des Peuples indigènes des organisations citées.
D’activer le système d’alerte urgente pour garantir les droits à la vie, l’intégrité personnelle, la liberté individuelle, l’autonomie, l’identité et la libre mobilisation des peuples indigènes.
Cordialement,

AUTORITE NATIONALE DE GOUVERNEMENT INDIGENE – ONIC
ET ORGANISATIONS FILIALES
AUTORIDAD NACIONAL DE GOBIERNO INDÍGENA – ONIC
y ORGANIZACIONES FILIALES

OIA (Antioquia), CRIDEC (Caldas), CRIR (Risaralda), ORIQUIN (Quindío), ORIVAC y ACIVA (Valle del Cauca), CRIC (Cauca), CRIHU (Huila), ASO´UWA (Boyacá, Santander y Norte de Santander), UNIPA, ACIESNA y CAMAWARI (Nariño), ASOREWA y FEDEOREWA (Chocó), CRIT (Tolima), ASOPBARI (Norte de Santander), PUEBLO MUISCA, (Cundinamarca), UNUMA (Meta), CAMAEMKA (Alto Sinú, Córdoba), ASCATIDAR (Arauca), ORIC (Casanare), CRIVI (Vichada), AIPEA, ACITAM, ATICOYA, AZCAITA, OIMA, AZICATCH y ASOAINTAM (Amazonas), CRIOMC y ORUCAPU (Caquetá), ASOCIACIÓN WAYA WAYUU, ORGANIZACIÓN WAYUU ARAURAYU, RESGUARDO DE MAYABANGLOMA, AACIGWASUG, PAINWASHI y YANAMA (La Guajira), OWYBT (Cesar, Magdalena y La Guajira), OIK y PUEBLO YUKPA (Cesar), PUEBLO ETTE ENAKA (CHIMILA) (Magdalena y Cesar), CABILDO MAYOR REGIONAL ZENU (Córdoba y Sucre), CABILDO MAYOR MOKANA (Atlántico) y CABILDO MAYOR EMBERA KATÍO DEL ALTO SAN JORGE (Córdoba).