“Le traité protège les multinationales”
Tarcisio Mora |
C’est justement cette souveraineté que défend le Sommet des Peuples. Ce samedi, Barack Obama et Juan Manuel Santos ratifient d’une poignée de main le Traité de Libre Echange Colombie-Etats-Unis. Un traité qui ouvrira les portes de la Colombie aux capitaux nord-américains. Alors que l’on applaudit cette alliance, Tarcisio Mora, président de la centrale des travailleurs, la mitraille. “Ce traité protège et encourage les investissements des multinationales nord-américaines dans notre pays. Il justifie les politiques sauvages à l’encontre des travailleurs et de l’environnement.”
Barack Obama quant à lui, qui voit la Colombie comme un exemple de “développement”, se réjouit de cet accord économique. De son côté, Santos maintient que l’apport de capitaux étrangers sera la solution au chômage et à la pauvreté. Leonel Vargas, porte parole du principal syndicat étudiant, n’affiche pas le même optimisme : “notre système éducatif sera encore plus influencé par le modèle de privatisation étatsunien.” Javier Botero, vice-ministre de l’éducation et seul membre du gouvernement présent au Sommet des Peuples, défend farouchement le traité : “la Colombie a besoin d’un nouvel essor. Le partenariat avec les Etats-Unis est nécessaire à notre développement”. Le porte-voix des revendications sociales Si la voix des peuples semble presque imperceptible, les acteurs sociaux possèdent les instruments pour l’amplifier. Le contre-sommet, bien que peu médiatisé, se fait le porte-voix des nombreuses revendications sociales du continent américain. Pour Tarsicio Mora, il faut s’engouffrer dans la brèche de la crise économique : “le modèle économique et politique en place ne marche plus. La violence, la discrimination, la pauvreté sont le produit de ce modèle. Ensemble nous pouvons le briser.”Cependant, la ratification du Traité de Libre Echange est un nouvel obstacle auquel vont se heurter les mouvements sociaux. La vraie voix des Amériques risque de résonner de nouveau.
Quel TLC (traité de libre échange) avec la massacre ouvrière en Colombie |
Crédits : Timothée L'Angevin
Source : Blog Courriers d'errance