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30/09/2011

S’interroger à propos des femmes et leurs relations avec la terre, les territoires et les souverainetés  implique nécessairement de prendre en compte les conditions par lesquelles les femmes transitent dans ces trois espaces. Le patriarcat, - en tant que système d'oppression de l'humanité, matérialisé principalement dans la vie des femmes - , implique, pour nous, en ce qui concerne la terre, les territoires et les souverainetés, certaines formes oppressives parmi lesquels nous identifions :

 

• L'expropriation de la souveraineté des femmes sur leur propres corps mis au service du marché et du renforcement des institutions familiales et morales dominantes.

• La méconnaissance de la valeur économique des tâches historiquement assumées par les femmes au sein de leurs communautés, tel que le travail domestique et la prestation de soins « caregiving ».
 
• Le fait de rendre invisible les efforts liés à la construction du tissu social tels que fournis par les femmes en tant qu'habitantes qui restent la majorité du temps dans ces territoires pour y travailler et y vivre.  [note traductrice : en comparaison aux hommes qui voyagent d'avantage, trouvent des emplois à l'extérieur de leur territoire d'origine, etc]

• Les femmes représentent 78% des personnes déplacées en Colombie. La majorité de celles-ci sont à la tête d'un ménage et ont à leur charge filles et fils lorsqu'elles se voient obligées à quitter leur territoire.

• L'impossibilité d'accéder à la propriété terrienne en tant que conséquence de la sous valorisation du travail paysan des femmes. Bien que se soient les femmes qui s'emploient aux travaux ruraux la majorité de leur vie, les titres fonciers restent exclusivement au nom des pères, des époux, des patrons, etc.

• L'appropriation des femmes au service de la militarisation de la vie laquelle se manifeste à travers des attentions sexuelles et domestiques que les femmes se voient obligées de fournir aux occupants militaires des territoires.

• La non inclusion des savoirs développés par les femmes en ce qui concerne la protection du territoire et de l'environnement dans les agendas développés tant par les programmes de l'État que par les communautés.



Dans ce contexte d'expropriation et de méconnaissance de nos réalités, nous, les femmes, avons réunies nos volontés et nos rêves, nous avons fait marcher notre parole en tissant les idées et les propositions, nous avons développé des actions de résistance sociale, culturelles et politiques en participant à la construction de nos villes et de nos régions depuis nos visions et nos intérêts; cela en joignant nos luttes à celles des secteurs populaires également exclus des scénarios de vie digne.


Pour les femmes de la Confluencia, le Congrès des Peuples est un espace de participation et d'unité  auquel  nous pouvons et devons prendre part pour construire une proposition pour le pays, un « mandat des mandats » qui compte sur la participation et les revendications de toutes les formes d'expression des mouvements sociaux y qui reconnaisse et attaque les différents degrés d'oppression que souffre la classe dépossédée de Colombie à cause de sa condition économique, de sexe, de race, d'orientation sexuelle, et d'ethnie.
 
Pour ces raisons, dans le cadre du Congrès des Peuples, les membres de la Confluencia de Mujeres para la Acción Pública, nous misons sur :



• Un accès réel à la propriété terrienne pour les femmes et pour les communautés aux quelles elles appartiennent.

• Une reconnaissance de la valeur du travail des femmes, qu'il soit question de travail domestique, de prestation de soins ou de la construction du tissu social ; ainsi que la redistribution de ces charges de travail en tant qu'outils de grande valeur pour la résistance, l'existence et l'enracinement des communauté dans leurs territoires.

• La promotion de la participation des femmes à la construction de propositions pour le changement social dans les territoires, en faisant valoir leurs paroles et en laissant place, au sein des espaces politiques, à leurs considérations, à leurs savoirs et à leurs positions.

• Récupérer des femmes et pour les femmes le pouvoir de décision sur leurs corps et leurs vies en refusant la militarisation des territoires et en s'opposant, en tant que peuple, à abandonner la souveraineté des femmes sur leurs corps au service sexuel et domestique des forces militaires.

• La construction commune, avec les autres expression du mouvement social, d' un agenda et de mandats qui impliquent,  pour  le peuple colombien et la Pacha mama, être souverains sur la terre et le territoire de notre pays.



C'est pour ces raisons que nous, la Confluencia de las Mujeres, nous participons et construisons par et pour le Congrès Terres, Territoires et Souverainetés avec l'objectif de fortifier la proposition de construction d'un nouveau pays pour tout le peuple :  Parce que sans nous ce n'est pas possible!



¡¡Parce que nous construisons villes, régions et pays. Nous sommes présentes au Congrès des Peuples !

Confluencia de Mujeres Para La Acción Pública

Auteur.trice
Confluencia de Mujeres