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04/12/2013

Antécedents : Éviction de la communauté

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Plusieurs membres de la communauté de Pitalito, ainsi que l’avocat ROMMEL DURAN CASTELLANOS, membre de l’équipe juridique du Comité de Solidarité avec les Prisonniers Politiques; l’équipe de l'agence de presse MOVICE, un journaliste indépendant; et les accompagnateurs internationaux du collectif Sur Cacarica qui font partie de la Coordinación Valenciana de Solidaridad con Colombia (Espagne), se sont dirigés mercredi 4 décembre, vers le village de Pitalito afin de vérifier l’état des plantations de la communauté et prendre des photos et des vidéos.

L’agence de presse MOVICE et le journaliste indépendant avaient pour mission de documenter la situation de vulnérabilité de la communauté de Pitalito et les cas de violation des droits humains à l’égard des populations ayant été déplacées, plus généralement.

Les délégués sont partis de Curumani vers 13h45, ayant informé préalablement le responsable de la région (Defensoria regional). Une fois rendus sur les lieux, le groupe s'est divisé en deux. Une partie s'est dirigée vers les terres où se cultivent le maïs et les courges, pendant que l’avocat ROMMEL DURAN, un membre du collectif Sur Cacarica, et un membre de la communauté de Pitalito sont restés là où se situaient les biens laissés par la communauté.

Vers 15h40, un des travailleurs de JUAN MANUEL FERNANDEZ DE CASTRO, s'identifiant comme Juan, également accompagné de son fils, s’est approché du lieu où se trouvait l’avocat. En prenant un ton menaçant, il les a accusé d’avoir tué une chèvre sur sa propriété, ce qui n’est pas véridique.

À 16h05, sur le même site sont arrivés deux individus armés, avec des machettes. Ils se sont approchés avec une attitude agressive en demandant : « Pourquoi êtes-vous ici et qui vous en a donné l’ordre? ». Après en avoir été obligé par les membres de la délégation, un des hommes s’est identifié comme Jorge (toutefois, la communauté le connaît sous le nom de Rogelio, un des paysans présents en 2010) et il a dit qu’il travaillait pour Juan Manuel Fernandez de Castro. Cette personne a essayé d'intimider les personnes présentes sur le lieux et a menacé de détruire le cellulaire qu’utilisait ROMMEL DURAN pour prendre des photos de la situation.


À ce moment, l’homme s’étant identifié comme Jorge, s'est dirigé vers la camionnette de la communauté et a sorti une arme à feu avec laquelle il a tiré vers le sol, près de la roue arrière du véhicule. Devant les faits, l’avocat ROMMEL DRAN s’est approché de l’homme en lui indiquant de ranger l'arme dans la ceinture de son pantalon, qui a répondu d’un ton menaçant au défenseur des droits humains de s’en aller.
Par la suite, les deux hommes sont partis là où se trouvait le reste de la délégation, suivis de l’avocat qui accompagne la communauté. Quelques minutes après, on a entendu deux coups de fusil, puis, quelques secondes après, deux autres (4 au total), dans la direction du site où se trouvaient les membres de la communauté, l’équipe de l’agence de presse MOVICE et le journaliste indépendant qui filmait afin de dénoncer les actions des individus envers la communauté. À ce moment-là les sujets se sont cachés dans les buissons.

Plus tard, vers 16h20, quand les deux groupes se sont réunis, on a entendu d’autres coups de fusil.


Les membres de la délégation ont pu constater que les terres cultivées étaient détruites : une partie coupée par des machettes et le reste mangé par les bovins. Cependant, les plantations plus près sont restées intactes, ce qui signifie que les animaux ont été mis là exprès. Ce qui avait été planté par la communauté n’existe plus.
Nous nous inquiétons de la vie et de l’intégrité physique des membres de la communauté de Pitalito et de ceux qui les accompagnent. Nous faisons un appel urgent à l’État colombien pour arrêter tous actes d’agression et d'enquête et défaire les structures paramilitaires qui opèrent dans la région du centre du département du César. Nous demandons également que l’État sanctionne, à titre d’exemple, les fonctionnaires de la régions qui ont participé au déplacement forcé de la communauté de Pitalito le 25 octobre 2013, en donnant un ordre de déplacement illégal.

Bogotá, 4 décembre 2013
Fundación Comité de Solidaridad con los Presos Políticos
  -FCSPP-

Equipo Jurídico Pueblos
-EJP-

Movimiento de Trabajadores Campesinos y Comunidades del Cesar
-MTCC-

Écate

Asociación de Abogados defensores de Derechos Humanos
-ACADEHUM-

Colectivo Sur Cacarica
-CSC- (España)

 



Travailleurs de Juan Manuel Fernández de Castro,
 

Champs détruits

Champs de Yuca détruits