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06/04/2018

Des communautés se soulèvent dans la région du Casanare, pour les mêmes raisons, les mêmes plaintes, les mêmes revendications.

Le 23 janvier 2018 s'ouvre une assemblée permanente dans la communauté de San Luis de Palenque, un accord est trouvé entre l’entreprise et la communauté : l'extraction de pétrole sera interrompue tant que les engagements (environnement, infrastructures, biens et services, compensations…) ne seront pas mis en place. Cependent, le 25 janvier, l'entreprise reprend l’extraction avec la protection de l’Esmad (anti-émeute). Frontera Energy viole l’accord avec l’aide du gouvernement. Résultat les tractomula (camions-citernes) sont escortés par l’Esmad, deux observateurTRICEs internationaux de la RedHer sont attaquéEs et viséEs par l’Esmad, bien que la communauté ait tenté de s’interposer.

Lors de l'altercation des membres de la communauté se défendent et essayent de bloquer le convoi en projetant des pierres à l'aide de fronde. L’entreprise promet de lancer des poursuites judiciaires contre les “leaders” de la communauté. Voir notamment: http://pasc.ca/fr/article/lanti-emeute-esmad-attaque-deux-observateurs-internationauxProjectiles de l'ESMAD

Le 31 janvier, lors de la réunion entre les parties Frontera Energy a proposé une compensation de 50% de la dette (transport, logement..). Les délégués communautaires ont refusé considerant qu'il s'agit d'une technique pour diviser en payant des dedomagements à certaines personnes et pas aux autres.  Depuis, l’extraction pétrolière est escortée par l’Esmad. Des memebres de la communauté lutte quotidiennement en attaquant le convoi à coup de pierre. Les projectiles de la part de l’Esmad ont fait plusieurs blesséEs et un cheval est décédé.

Le 9 mars, une réunion initiée par la communauté désirant retrouver un dialogue avec l'entreprise, fut finalement reportée au 16 mars à cause des élections sénatoriales. Le 16 mars, seul la communauté, COS-PACC et un représentant du ministère de l'Intérieur des droits humains se sont présentés à la réunion. L’entreprise Frontera montre une énième fois sa négligence, la conciliation peine à prendre forme.

Frontera Energy aurait investi 800 millions de pesos colombiens pour la dernière élection du président Santos, comme relève le portail de nouvelle colombiainforma.info.

Puit LLA23Non loin de San Luis, une autre communauté lutte contre l’entreprise canadienne Canacol Energy Ltd. Même combats, mêmes résultats.

Il y a deux sites d'extraction: LLA 23 et Campo Rancho Hermozo. Dans les plaines, l'extraction de pétrole par “fracking" (fracturation) entraîne l’assèchement des terres. En effet l'eau de surface remplie les puits d' extractions de pétrole.Assèchement terre Les nappes phréatiques s'étendent sur les espaces de pétroles puisés et de ce fait l'eau s’enfouit plus en plus bas laissant des terres arides. Riche en biodiversité, les plaines sont peuplées d’une diversité d’oiseaux et de reptiles qui utilisent quotidiennement les réserves d'eau de surface. La rivière adjacente est par ailleurs polluée par les résidus industriels de l’extraction pétrolière selon les membres de la communautés. Puis la procédure pour l'obtention de la licence environnementale n'a pas été respectée : aucune étude d'impacts environnementaux n'a été réalisée préalablement à l'implantation du projet d'extraction. De plus, les règles d'urbanisme ne sont pas respectéess, les puits d'extraction sont situés trop près du cours d'eau.

Les dénonciations font également part de la violation des droits du travail. Les témoignages parlent de licenciements abusifs et injustifiés, les travailleurs de la région se voient remplacés par d'autres venant de région frontalière au Casanare, voire de pays étrangers.

Enfin, trois autres points sont négociés : les biens et les services, les droits humains, les investissements sociaux.

Ces communautés font face à des problèmes récurrents d'entreprises qui s'implantent en ne respectant pas les procédures de mise en place d’un projet : règles d’urbanisme, traitement des résidus chimique, études d’impacts environnementaux. Puis une fois, implantées, elle n'entreprennent pas leurs investissements sociaux (infrastructures, services..), ne respectent pas les procédures de licenciement qu’ils pratiquent abusivement, violent les droits humains …. ! Tous ces problèmes de luttes sociales sont visibles par les autorités locales, départementales, régionales, nationales, l’ANH… Cependant elles n'agissent pas pour frener les multinationales. Ainsi, ce sont les communautés qui détiennent le rôle de faire justice.

 

Author
PASC