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24/10/2013
 

Un soir d’octobre 1973 vers 18 h à Medellin, des membres du F2 de la IV Brigade  de l’Armée nationale ont arrêté le dirigeant syndical LUIS CARLOS CARDENAS, l’ont fait monter dans un véhicule et l’ont exécuté sommairement. C’est pourquoi à cette date on commémore le jour du Prisonnier politique en mémoire des combattants et leaders sociaux abattus par les forces de l’Etat colombien, des nombreux autres combattants sociaux, rebelles, et de tous ceux qui ont été enfermés dans les prisons colombiennes.

 

De fait, nous ne devrions pas fêter cet événement, car les conditions inhumaines et misérables  dans lesquelles vivent les prisonniers politiques ne nous permettent que de rappeler les compagnons morts et disparus, celles et ceux qui sont tombés assassinés dans les villes et les campagnes par les balles des tueurs de la force publique.  Quatre décennies plus tard, on a instauré le 15 octobre Jour du Prisonnier politique, jour que de nombreuses Organisations sociales accompagnaient, évoquaient, agitant les drapeaux sans peur pour leur existence et les luttes de classe. Aujourd’hui, elles ne le font plus avec la ferveur que devrait générer cet anniversaire.

 

Pourtant, l’existence des prisonniers politiques dans les prisons colombiennes est une réalité. Beaucoup d’entre eux sont des leaders paysans, communaux,  étudiants, ouvriers, travailleurs et défenseurs des DDHH que le gouvernement national a emprisonnés avec son appareil judiciaire et ses organismes de sécurité de l’Etat, au moyen d’arrestations massives, de montages judiciaires ou de violation du droit à la défense et à un juste procès.

 

Les PRISONNIERS POLITIQUES reclus dans les geôles du régime avons dû supporter les négligences de l’Etat colombien qui a transformé les prisons en centres de torture où les droits fondamentaux reconnus par les Nations Unies sont niés ; un nombre significatif de prisonniers souffrent de maladies terminales et ne reçoivent pas l’attention médicale requise. La crise carcérale a touché le fond avec de graves problèmes de surpopulation, des soins médicaux déficients, une alimentation de mauvaise qualité et un grave manque de moyens en matière d’hygiène et de d’équipement

A l’intérieur des prisons, les conditions de vie sont difficiles, et plus encore pour les PRISONNIERS POLITIQUES que l’INPEC considère comme des ennemis. Cette haine est tellement forte que plusieurs d’entre eux sont morts de cancer par manque de soins médicaux, faux diagnostics et manque d’éthique médicale

Le haut indice de surpopulation et le manque de classification des reclus entraîne de sérieux problèmes de coexistence ; de nombreux prisonniers doivent dormir avec une vieille couverture, sur un mauvais matelas malodorant posé à même le sol.

La situation sanitaire est grave et l’indifférence de CAPRECOM EPS et de l’INPEC est telle qu’il n’y a même pas de comprimés antidouleurs dans les infirmeries des prisons.

Dans leur insolence, l’INPEC et CAPRECOM ont suggéré aux prisonniers et patients de demander des médicaments à leurs familles ou amis. Actuellement il existe des cas de prisonniers qui requièrent des traitements permanents et ils ne sont pas traités de façon adéquate. D’autres souffrent de colostomie, ils ont besoin de « sacs et galletas » mais pendant des mois ils ne reçoivent rien. D’autres enfin sont en phase terminale de leur maladie et personne n’a la moindre considération pour eux.

A tout cela il faut ajouter le fait que la plupart des prisonniers ont été transférés de leur zone d’origine dans des régions éloignées, ce qui rompt le noyau familial et rend les visites souvent impossibles en raison de la distance et des coûts engendrés par le voyage, le logement et les repas.  Les prisonniers politiques sont soumis à une sorte d’extradition à l’intérieur du pays.

Le pire est que la nouvelle LOI DE SECURITE CITOYENNE aggrave les indices de surpopulation et les conditions de vie à l’intérieur de la prison. Mais de nombreux leaders sociaux continueront d’arriver dans les prisons pour le seul fait d’avoir protesté, manifesté ou réclamé le droit de défendre le territoire, le paysage, la qualité de vie ou l’éducation. Pour en finir, les prisonniers politiques unissent leur voix énergiques pour chercher la DEROGATION DE LA LOI DE SECURITE CITOYENNE qui criminalise la protestation sociale. Ils demandent le rétablissement du droit des peuples à se rebeller, manifester, agiter leurs drapeaux de lutte  sans être stigmatisés, persécutés, accusés et emprisonnés.

Le jour du PRISONNIER POLITIQUE, nous nous souvenons de nos compagnons assassinés par l’Etat colombien à l’intérieur des prisons: JOSE ALBEIRO MANJARRES CUPITRE, VICENTE SAUL BALCERCEL, OTONIEL CALDERON OVALLE, JAVIER RAMIREZ parmi d’autres ; leur mort raffermit notre volonté inébranlable de considérer la prison comme un terrain de lutte.

 

 

 

VIVE LES PRISONNIERS POLITIQUES DE COLOMBIE

VIVE LES VRAIS FILS DU PEUPLE, CEUX QUI LUTTENT

VIVE LE JOUR DU PRISONNIER POLITIQUE

 

 

 

Article tiré du journal Cri libertaire

Edition N° 19 Octobre 2013, page 7Articulo

Edición No. 19 de Octubre de 2013, Pagina 7.

 

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FCSPP