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23/03/2013

Le 18 janvier dernier, six travailleurs, dont un provenant du Canada, étaient enlevés par l'ELN (Armée de libération nationale) dans un camp de travail de l'entreprise minière canadienne Braeval Mining dans le Sur de Bolivar. La compagnie canadienne y réalise depuis peu des activités d'exploration dans le cadre du projet Snow Mine (or et argent). La Braeval Mining n'est pas en possession d'un permis d'exploration pour ses activités et les travailleurs enlevés n'avaient pas de visa de travail. Jusqu'à maintenant, seul le travailleur canadien est encore retenu par l'ELN.

Le Sur de Bolivar est l'une des plus importantes zones d'activités minières artisanales de Colombie. L'arrivée de minières étrangères dans cette région a été maintes fois dénoncée par les différentes organisations de mineurs indépendants qui revendiquent le droit de poursuivre leurs activités traditionnelles de subsistance. Ces associations locales dénoncent en outre la présence de groupes armés de type paramilitaire qui intimident la population locale dans le but de « nettoyer » les régions visées par les activités d'exploration des compagnies minières étrangères. Le récent enlèvement à accentué la militarisation et la persécution des paramilitaires envers les populations de la région.

En janvier et février 2013, les habitant-e-s du secteur de Guamoco, du département du Sur de Bolivar affirmaient que des troupes non identifiées de l'Armée colombienne se déplaçaient aux côtés de troupes paramilitaires de la région dont le commandant est connu sous l'alias de «Cuero». Alias «Cuero» est connu dans la région pour le caractère violent et sanglant de ses actions. Rien n'explique pourquoi l'on permet l'action conjointe de l'Armée colombienne avec un groupe armé illégal. Les habitant-e-s de la région signalent que les mouvements de ces troupes provoquent la terreur et pourraient entraîner prochainement le déplacement forcé de cette population afin d'éviter d'éventuelles agressions.


Braevel dans les Amériques


 Nous entendrons sûrement encore parler de Braevel Mining, puisqu'elle possède des options de participation pour quatre autres sites en Colombie où elle compte extraire de l'or, de l'argent et du cuivre, ainsi que des projets miniers au Mexique, au Pérou, au Honduras et au Nicaragua. Fait intéressant à noter, le principal actionnaire de Braeval Mining, M. Sean E. O. Roosen, nommé entrepreneur québécois de l'année en 2011, est le président de la Corporation Minière Osisko qui développe le très controversé projet minier à Malartic en Abitibi. Le 19 décembre dernier, le Conseil académique de la Faculté des sciences de l'UQAM entérinait la création de la Chaire de recherche-innovation Osisko, en géologie de l’exploration minière. Le financement de cette chaire sera exclusivement fourni par la Corporation Minière Osisko. Osisko a récemment donné 4,1 millions de dollars et 575 000$ à l’Université McGill et à l’Université Laval respectivement pour des projets similaires. Au-delà de la marchandisation des ressources naturelles, on participe aussi à la marchandisation de l'éducation.

Publié précédemment :

Enlèvement dans un camp de prospection minier canadien

Sur de Bolivar: Action conjointe de l'armée et des paramilitaires suite à l'enlevement de l'ELN

Author
PASC