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13/01/2013

 

Dimanche 13 janvier 2013

Nous dénonçons les personnes et entités responsables pour avoir omis d'intervenir quant à la prévention ayant pu freiner les opérations paramilitaires. En dépit des informations transmises lors de la session de la Comission Interaméricaide de Droits Humains de novembre dernier et de la menace connue d'incursion paramilitaire dans le Bajo Calima, aucune action n'a été entreprise pour éviter ce qui se produit actuellement.

Une incursion paramilitaire a engendré de nouveaux déplacements forcés, la disparition d'au moins 3 personnes, l’assassinat de quelques-uns d'entre eux, des menaces, et une terreur généralisée dans les communautés afro-colombiennes et autochtones.

« El Zurdo » serait à la tête des opérations dont la mobilisation s'est orchestrée au milieu des territoires militarisés et sous les yeux des forces policières dans la région urbaine de Buenaventura et dans les Bajo Calima.

Quelques faits récents

Mercredi 2 janvier La Comission de Justicia y Paz apprend que 40 familles  quittent le village de Palestina sous des ordres paramilitaires. 5 personnes ont toutefois décidé de rester dans la zone reconnue sous la juridiction du territoire le collectif de Calima. Les paramilitaires leur interdisent toute communication téléphonique.

Depuis cette date, les paramilitaires sont toujours au village et d'autres se sont dirigés vers des secteurs voisins. Ils ont menacé de répéter des incursions similaires dans les communautés de Malaguita, Perea et Puerto Pizario où vivent des membres des communautés Nonam. Ils ont aussi mentionné qu'il allaient entrer dans la Zone Humanitaire de Santa Rosa de Guayacan puisque c'est de ces régions que proviennent les entraves qui empêchent le « progrès » et les dénonciations qui paralysent des plans de développement .

Selon des déplacés de Docoro, San Juan, plusieurs personnes sont portés disparues et parallèlement des corps ont été vu dans les fleuves Calima et San Juan.

Dans certaines parties de Buenaventura où sont réfugié.es les déplacé.es la peur des paramilitaires est constante, leur présence se fait sentir entre autres par l'imposition d'un couvre feu à partir de 17h. Les déplacé.es ont peur que leurs dénonciation engendrent des répercussions dans les communautés voisines.

Depuis novembre, l'Unité Nationale de Protection colombienne s'était engagée face à la Commission Interaméricaine de Droits Humains à fournir des mesures de protection aux communautés autochtones et noires et à garantir les opérations humanitaires de droits humains. Les faits démontrent cependant l'opposé.

 

*Jeudi 10 janvier La Commission de Justicia y Paz est informée que deux corps mutilés ont été repêchés dans les eaux du fleuve Calima.

Un poste militaire se situe à l'entrée du Bajo Calima tout près d'où les paramilitaires prennent la route qui rejoint leur point d'embarquement sur le fleuve. Les déplacements paramilitaires sur les fleuves Calima et San Juna sont fréquents mais aucun contrôle militaire semble exister.

Face à l'absence de mesures qui auraient pu éviter le déplacement forcé de membres d'une communauté afro-colombienne et les dommages irréparables à la vie et l'intégrité des habitant.es du Calima et de San Juan;

Face à l'absence de garanties rendant possible l'habitation de leur territoires, la liberté d'expression permettant de dénoncer les abus et les violacions ainsi que l'accès à l'assistance humanitaire;

Face au silence institutionnel quant à la confrontation des racines des problèmes structurels et des opérations paramilitaires qui prétendent « assurer le progrès »;

Conformément à l'article 23 de la Constitution Nationale et en vertu de vos responsabilités constitutionnelles nous formulons ces demandes :

1. Depuis novembre dernier, connaissant les informations apportées à la Commission Interaméricaine, réitérées par la suite lors d'une réunion avec le Ministre de l'Intérieur et mises par écris, quelles actions ont été faites? Quels ont été les résultats?

2. Si des actions ont été posées pour prévenir et protéger, qui en ont été les bénéficiaires?

3. Face à la poursuite des activités paramilitaires dans le Bajo Calima et dans San Juan, quelles moyens spécifiques seront adoptés? D'ici combien de temps seront-ils implantés?

4. Face au contrôle social de terreur qu'exercent les paramilitaires, quels moyens concrets seront adoptés afin de garantir le retour des familles déplacées et le maintient des familles qui sont restées sur place?

5.  Face aux menaces de mort contre les leaders et les familles Nonam de la Réserve Humanitaire bénéficiant de mesures spécifiques, quelles mesures spécifiques seront adoptés? D'ici combien de temps seront-elles implantées?

6. Connaissant la situation, quel plan de démantèlement des structures paramilitaires a été envisagé? Quelles entités étaient responsables de l'exécuter? Si tel est le cas, pourquoi ont eu lieu de nouveaux déplacements forcés, des menaces et des dommages irréparables à la vie et l'intégrité?

Avec une profonde préoccupation et indignation face à l'évidente responsabilité institutionnelle par son omission.