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28/09/2007
Curvarado- Jiguaminando À Cetino, Caño Manso, Caracoli Menaces de mort C’est à travers d’un attentat ayant touché deux témoins de l’enquête sur la mort de Orlando Valencia, soit Miguel et Walberto Hoyos (qui se remettent encore aujourd’hui à l’hôpital) que l’on a pu (re)confirmer l’inaction étatique et l’appui aux réseaux criminels de l’État colombien. Les menaces de mort, les pressions, les intimidations proférées par des impresarios et des paramilitaires ont commencé à se concrétiser, sans que ce soit systématique. Plusieurs menaces sont devenues réalité et sont allées jusqu’à s’étendre à des accompagnateur(trice)s nationaux et internationaux. Cette année, les habitant(e)s de Caracoli au Curvarado et de Canos Manso sont retournés sur leurs terres après 10 ans de déplacement forcé par des opérations paramilitaires et la Brigade 17. Au retour, ils et elles sont arrivé face à un environnement détruit où les terres communautaires avaient été convertis en monocultures de palme africaine ou en cultures extensives de bovins ou encore en laboratoires de cocaïne. Les terres avaient été occupées majoritairement par des paramilitaires pendant leur absence. Devant cette situation, imposée par le paramilitarisme, qui met en risque la survie des peuples afrocolombiens et métis ainsi que leurs droits à la résidence et à l’alimentation, on constate le manque évident d’égalité face à la loi entre les impresarios et les paysans. La paysanne Liria Rosa Garcia est revenue à Cacacoli avec sa famille en juin passé. Depuis, elle à fait l’objet d’une série de menaces d’expulsion de l’inspecteur de police Carlos Eloy Eljach qui, après vérification auprès de témoins, est un ex-paramilitaire. La ferme de Caracoli s’est transformée en quelques années pour devenir une zone d’exploitation extensive de bovins. Pour ce faire, des gens ont été déplacés de façon forcée, d’autres ont été assassinés et encore aujourd’hui plusieurs sont menacés. Il est curieux que des actions allant contre les droits humains soient appuyées par les unités policières et que ceux-ci s’adonnent à des pressions de type paramilitaire. Les habitants de Cano Manso connaissent eux aussi des situations semblables. En août dernier, 80 familles sont revenues sur leurs terres après 10 ans de déplacement. Par contre, à leur retour, leurs fermes n’existaient plus car elles avaient été repeuplées de structures paramilitaires. Les occupants, des paramilitaires démobilisés ou encore actifs, les ont intimidés et menacés de mort, ils ont même essayé de brûler le presbytère. Étrangement, on trouve aussi à quelques mètres du village des unités militaires. De plus, le mois passé des dans la Zone de Biodiversité de Cetino, des travailleurs des compagnies de palme (dont quelques uns sont des paramilitaires démobilisés) ont laissés menaces de mort écrites tel : « Dehors gringos du Uraba » et « mort aux gringos ». La référence n’est pas seulement face aux étrangers internationaux, mais s’adresse aux accompagnateurs des communautés à travers un processus d’actions légitimes et légales. La famille Renteria, ou encore des témoins comme Mario Castano, font l’objet d’hostilités et menaces sans que l’État n’ait voulu leur accorder les garanties de protection demandées. Au contraire, la logique est inverse. Le ministère public maintient des ordres de capture contre des liders du Jaguamiando et Curvarado comme Willinton Cuesta, Alejandro Martinez, Luis Ferias, Eramos Sierra, et ce soutenu par l’absence d’une saine critique. D’un côté, les criminels, les responsables des 113 meurtres, des 13 déplacements forcés, de l’appropriation de terres, profitent aujourd’hui de la liberté et de la richesse accumulée par la corruption et le blanchiment d’argent du trafic de drogue et d’armes. De l’autre côté, la Résolution 039 pour la Défense du Peuple n’est absolument pas respectée, les activités d’extraction des compagnies de palme continuent à travers une tolérance policière et militaire généralisée, et ce même dans le cas de dommages matériels, comme ce fut le cas avec Enrique Petro. On peut constater des situations complètement absurdes tel que; des fonctionnaires l’instance environnementale de Codechoco ayant plaidés en faveur des entreprises de palmes, qui accusaient la famille Renteria de « délits » et de « dommages environnementaux » pour avoir coupé des arbres de palmes, alors qu’ils essayaient de restaurer et récupérer la biodiversité perdue par la monoculture. Pendant ce temps, les « Aigles Noires » (faisant parti de cette même structure criminelle paramilitaire mais sous un autre nom) protègent les propriétés et les champs de palme d’actionnaires ayant de sérieux indices de relations avec le trafic de drogue. Bogota, D.C 20 septembre 2007 Commission Interecclésiastique de Justice et Paix