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14/02/2007
Nous présentons ici un texte signé par diverses organisations communautaires, sociales, d’enquête, de paix et de droits humains devant le climat de « légitimation » des nouvelles tactiques paramilitaires qui nient les possibilités réelles d’affirmation du droit des victimes à la vérité, la justice et la réparation intégrale.
La tension reste haute encore aujourd'hui pour les militantEs en Colombie alors que l'on voit les menaces s'accumuler et que celles-ci coïncident avec des accusations du Président Alvaro Urive Vélez contre des organisations sociales, politiques, de défense des droits humains, etc. Deux jours après que le président Alvaro Uribe Vélez ait accusé certains politiciens anciennement membre du M-19 de "terroristes déguisés en civil", des organisations sociales, syndicales, universitaires et alternatives ont reçu une nouvelle menace signée par certains groupes paramilitaires s'identifiant à la Nouvelle génération ‘Aguilas Negras’ (Aigles noirs) par la voie électronique. Le Président a fait ces allusions injurieuses dans un discours prononcé au conseil communautaire de Tierra Alta, Cordoba. Par la suite, il ratifiera ses avertissements dans plusieurs entrevues accordées à différents médias. Il est bon ici de mentionner que même le chef paramilitaire Salvatore Mancuso a admis que "(…) le réarmement des forces d'autodéfenses est une dure réalité dont il faut se garder de minimiser (…)", il fit cette affirmation dans un communiqué datant du 5 février 2007 émis depuis la prison de Itagui où il est prisonnier. Il est certain que, sur le plan politique officiel, on ne parle pas explicitement d'un réarmement des organisations paramilitaires, il est plutôt question d'un processus de "négociation" et de "démobilisation" qui vise un démantèlement réel des structures du paramilitarisme, par contre, jusqu'ici, elles sont encore très intactes. Le Movimiento Nacional de Víctimas de Crímenes de Estado (Mouvement national des victimes de crimes d'État) et maintes autres organisations dénoncent ouvertement le maintient de l'impunité camouflée derrière le "processus de négociation" et demandent une enquête sur la responsabilité de politicienNEs des partis traditionnels, de fonctionnaires publiques et de corporations économiques par la Commission des crimes contre l'humanité. C'est précisément vers ces organisations qu'était dirigée la menace électronique en question. De plus, cette menace arrive quelques jours après que le Sénateur de la République Gustavo Petro ait annoncé la tenue d'un débat au Congrès sur les liens entre des politicienNEs, des entrepreneur(euse)s et le paramilitarisme d'Antioquia. Santiago Uribe, le frère du Président de la République, à lui-même fait l'objet d'enquête pénale pour d'éventuels liens avec les paramilitaires, plus particulièrement il est suspecté de faire parti du groupe “Los doce Apóstoles” (Les douze Apôtres). On peut rajouter à tout cela, les assassinats de dirigeants syndicaux, de diverses associations de victimes, de représentants de déplacés en plus de divers attentas tel des incendies, des vols de bases de données et de photographies ainsi que plusieurs menaces directes. Jusqu'ici, des pétitions ont été envoyées à plusieurs reprises afin de solliciter des moyens de sécurité efficaces au Bureau des Droits Humains du Ministère de l'Intérieur et de la Justice, mais encore aujourd'hui ces appels sont sans réponses.

Nous faisons un appel à la communauté nationale et internationale, afin qu'elles s'adressent aux autorités colombienne et qu'elles exigent de celles-ci : 1. Que se garantisse l'intégrité physique et psychologique de tous et toutes, entre autre les membres faisant parti d'organisations sociales, universitaires, syndicales, autochtones, et de défense des droits humains à qui a été adressée la menace électronique en question. 2. Que se garantissent le libre exercice de la défense des droits humains, la liberté d'expression, la liberté de pensée et la liberté de participation politique sans que ce soit cause de persécution. 3. Qu'on enquête, juge et sanctionne, avec la rigueur légale correspondante, les responsables des actes de persécution ici dénoncés. 4. Que se garantisse le démantèlement immédiat et effectif des structures militaires, politiques et économiques du paramilitarisme, puisqu'on assiste à l'institutionnalisation et à la réingénérie de celles-ci. 5. Que se garantisse l'accomplissement des droits des personnes victimes de graves violations des droits humains et que l'on respecte leurs organisations.

Ainsi, nous responsabilisons directement le gouvernement national de quelconque acte allant à l'encontre les membres des organisations ayant reçu la menace électronique et nous exigeons des garanties effectives pour aller de l'avant dans la lutte contre l'impunité, pour la vérité, la justice et la réparation.

Movimiento Nacional de Víctimas de Crímenes de Estado Colectivo de Abogados “José Alvear Restrepo” Coordinación Colombia Europa Estados Unidos Comisión Colombiana de Juristas Colectivo de Abogados “Luis Carlos Pérez” Fundación Manuel Cepeda Vargas Fundación Comité de Solidaridad con los Presos Políticos Comité Permanente por los Derechos Humanos Asociación Nacional de Ayuda Solidaria- ANDAS - Asociación para la Promoción Social Alternativa, MINGA Sindicato de Trabajadores y Empleados Universitarios de Colombia – Sintraunicol – Asociación de Profesores Universitarios- ASPU- Federación Nacional Sindical Unitaria Agropecuaria – Fensuagro – Organización Nacional Indígena de Colombia –ONIC- Asociación Comunidad Motilón Barí de Colombia Comunidad Indígena Kankuama desplazada en Bogotá Instituto de Servicios Legales Alternativos – ILSA- Corporación para la Defensa y Promoción de los Derechos Humanos “Reiniciar” Corporación Yira Castro Justicia y Vida Asamblea Permanente de la Sociedad Civil por la Paz Frente Social y Político Periódico VOZ Prensa Rural Consultoría para los Derechos Humanos y el Desplazamiento –CODHES-
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MOVICE