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25/10/2005
Le nouveau rapport de l’INCODER (Institut chargé de la propriété de la terre colombien) concernant les cultures de palme dans les territoires collectifs du Curvarado et du Jiguamiando ne laisse aucun doute sur l’objectif de la loi de l’impunité, mal nommé Justice et Paix, ainsi que de la loi de la terre, et des forêts entre autres. Ce rapport, dont le contenu n’a été connu par les afro-descendants que par le biais d’un article dans le quotidien El Tiempo, est le résultat de la contestation des entreprises de palme des conclusions du premier. Le premier qui avait d’ailleurs servit en mars passé de preuve devant la court interaméricaine de droits humains de la volonté politique du gouvernement colombien à reconnaître les droits fondamentaux des afrodescendants. Le quotidien El Tiempo qualifie d’inversé ce nouveau rapport dans lequel on reconnait que 10 000 hectares jusque la considérés comme Territoire collectif serait possédés par les entreprises de palme. Il n’est en aucun cas tenue compte des 13 déplacements forcés, de la destruction de 14 villages, des 110 crimes contre l’humanité dont sont responsables les paramilitaires en évidente collaboration par action ou omission de la brigade 17 de l’armée régulière. On ne tient pas non plus compte du récent assassinat d’Orlando Valencia ou de la destruction de plusieurs Zones Humanitaires. Le rapport tait la violence commise par l’État et le bloque Elmer Cardenas de la stratégie paramilitaire pour s’approprier les terres, ignore la réalité des pressions, du chantage, de la corruption de fonctionnaires et d’institutions publiques déployées pour légaliser l’occupation illégale des terres par les entreprises de palme. Elle ignore également les liens de ces dernières avec les organisations paramilitaires possédant des terres agro-industriel et d’élevage extensif. (…) Les menaces de morts contre celles et ceux qui réclament la reconnaissance de leurs terres dans le Curvarado et les habitant-e-s des Zones Humanitaires persistent pour qu ‘ils et elles cessent de réclamer leurs droits face aux trompeuses entreprises de palme et à la pression paramilitaire. C’est la preuve de l’inexistence de la soi-disant démobilisation des paramilitaires. Aujourd’hui dans le bas Atrato (Choco), la conivence entre groupes paramilitaires, d’agents du gouvernement et de la police pour protéger l’illégalité des grands propriétaires et des entreprises est évidente. Le harcèlement, les menaces de mort, les filatures, les pressions armées se poursuivent contre celles et ceux qui tentent d’accompagner les Zones Humanitaire, PASC Canada, JUSTICIA Y PAZ, ou celles et ceux qui témoignent de la situation du Bajo Atrato, Alianza, Christian Aid, Red Ecumenica. Pendant que le Bloque bananero se démobilise, d’autres continuent d’exercer la violence aux cotés des institutions, ce qui perpétue l’absence de garanties en matière d’action humanitaire. Le mépris à l’égard des rapports du haut commissaire aux droits humains des Nations Unies et des résolutions de la Cour interaméricaine de droits humains est symptomatique de l’état de la situation. Pour les afrodescendants du Curvarado, du Jiguamiando, du Cacarica, de Salaqui et de Truando, il est difficile de croire à la politique de sécurité démocratique ou que la démobilisation conduit à la paix et encore moins que des lois comme celle de « Justice et Paix » ou loi des forêts respectent leurs droits et rendent possible la démocratie. Dans le Bas Atrato la réalité c’est l’absence d’État de droit au profit d’un État de fait, l’institutionnalisation du paramilitarisme en est la preuve. Un État dont le progrès et le développement s’élabore en détruisant des vies humaines dans le sang, l’impunité et le mensonge et la destruction d’un système biodiversifié au profit de monocultures et ce avec l’appui financier de quelques pays du nord. (…) Finalement comme l’exprime les afro descendants : « Cette palme est maudite, elle est signe de mort. Ils veulent nous déraciner mais nous ne le ferons plus, nous sommes néEs ici, nous mourrons ici, par les balles des assassins ou par la faim généré par la culture de palme, mais nous ne partirons plus à courir ».

Commission de Justicia y Paz

Premier rapport de l’Incoder 14 mars 2005 - 101 057 hectares sont reconnus à 1 125 familles du Curvarado et du Jiguamiando - 93% des plantations de palme dans la région, 3 834 hectares sur un total de 4 183, sont illégales car plantées sur les territoires collectifs des communautés noires. - 142 propriétés privées, représentant 13 952 hectares ont été exclues des territoires collectifs

Nouveau rapport de l’Incoder après appel des entreprises de palme 19 octobre 2005 - 10 162 hectares contenues dans 39 propriétés sont reconnus privés et seront exclue du territoire collectif - 51%, soit 1 978 hectares de 3841 des plantations de palme sont sur des propriétés privées - 732 propriétés se prétendent privés de celle-ci 131 ont été reconnues comme tel et les autres sont encore à l’étude.
Author
Justicia y paz