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09/05/2006
Si ce n’est pas sous le pseudonyme de «Front social pour la Paix» ou d’«Autodéfenses unies indépendantes», ou sous d’autres appellations et fausses identités, le paramilitarisme en tant que stratégie d’État se trouve en phase de reingénierie; et persiste malgré le déni du Président URIBE ou du Haut Commissaire pour la Paix LUIS CARLOS RESTREPO. L’institutionnalisation du paramilitarisme ne veut pas dire que ce mécanisme efficace de destruction et de perpétuation de l’impunité disparaisse. Depuis l’an passé, ils sont apparus dans la Rencontre Nationale des Victimes des Crimes d’État comme «Front social pour la Paix», dans leur nouvelle croisade contre «le communisme» et la négation totale des droits à la Vérité, à la Justice et à la Réparation. En ce moment, en moins de deux semaines, l’opposition politique et les défenseurs de droits humains sont témoins du développement d’une nouvelle phase de reingénierie paramilitaire. L’institutionnalisation du paramilitarisme -son démantèlement apparent- se développe dans un contexte de prise de pouvoir d’État par des structures armées masquées. Premièrement, un vidéo est apparu où CARLOS LOZANO, directeur du journal Voz, GLORIA CUARTAS, HOLMAN MORRIS, directeur de l’émission CONTRAVIA, JAVIER GIRALDO, curé et fondateur de notre Commission de Justice et Paix, sont signalés comme des objectifs militaires. Sont venues ensuite, pendant le débat électoral, des allusions insultantes à la mémoire des victimes du génocide politique de l’Union Patriotique. Plus tard, les «Autodéfenses Paysannes de la Nouvelle génération» ont proféré des menaces à l’encontre d’IVAN CEPEDA, parent proche d’une victime de l’État et à la Fondation Manuel Cepeda Vargas. Ensuite, les déclarations du Président URIBE aux militaires «mais en même temps apparaissent des provocations à la sécurité démocratique et des réponses tièdes au Terrorisme. Beaucoup de fermeté pour malmener la sécurité démocratique, faiblesse complète pour condamner le terrorisme» (…) «les paramilitaires n’ont pas accepté la paix à cause de leur générosité. Ils ne se seraient pas départis du très lucratif trafic de drogues uniquement par générosité. Ils ont accepté la paix suite à la pression militaire. À cause d’une politique de sécurité absolue, parce que la décision a été prise ici de ne pas prendre le sujet à la légère, mais de confronter les paramilitaires militairement.» Maintenant, ce sont les menaces à l’Association Collective d’Avocats « José Alvear Restrepo ». À Atrato, par exemple, la population indigène est en état de siège par des structures de type paramilitaire; ils sont forcés de participer à la démobilisation dans un des derniers spectacles montés à se dérouler au Choco. Mais ils ne participent qu’en tant que spectateurs : les 38 membres de cette communauté autochtone doivent quitter leur territoire, s’habiller en militaires, porter des armes, et les échanger contre de l’argent pour s’être «démobilisés» : ils se déplacent, perdent leur territoire, et leur moyen de subsistance, puisque ces territoires appartiendront dorénavant à l’industrie agricole et l’exploitation des minerais. C’est une réalité, même si le Haut Commissionné pour la Paix, LUIS CARLOS RESTREPO, insiste à affirmer que le paramilitarisme n’y est plus et même s’il ne reconnaît pas sa restructuration militaire dans le développement de la sécurité «démocratique» et de l’État Communautaire.

La restructuration comprend: - 1- Institutionnalisation paramilitaire consacré dans la légalisation de ses 30 400 effectifs, dont la majorité, 29 000, jouissent maintenant de pleins droits et libertés. - 2- Légalisation de l’impunité de leurs crimes grâce à la loi d’impunité mal baptisée «de justice et paix», et le simulacre de processus pénaux pour 1000 de leurs membres. - 3- Légitimation du discours de deux acteurs illégaux en confrontation pour le trafic de drogues : les «autodéfenses» et les guérillas. - 4- Institutionnalisation politique avec la participation directe et une influence sur le pouvoir législatif pour assurer la légalisation de leurs fortunes, la légalisation de leurs propriétés et la circulation de leurs ressources dans une logique de projets d’investissement pour les entreprises et les infrastructures. - 5- Renouvellement des stratégies militaires masquées aux nouveaux noms des dirigeants. - 6- Reconstruction des stratégies de contrôle et de répression qui combinent les menaces apparemment anonymes et les crimes obscurs; et le développement de nouvelles tactiques de contrôle dans le domaine rural. - 7- Nouvelles formes du phénomène paramilitaire dans le domaine institutionnel validées par les pratiques discursives du gouvernement et le lien entre les civils engagés dans des actions militaires. - 8- Renversement des concepts des droits à la Verité, à la Justice et à la Réparation à travers la COMMISSION NATIONALE DE RECONCILIATION, qui exclut les victimes, nie la responsabilité de l’État dans le développement de la stratégie criminelle paramilitaire. Tout démontre qu’on prétend faire taire les profondes remises en question de la politique de sécurité et État communautaire, à ceux qui remettent en question la légitimité de la Commission Nationale de Réconciliation et Réparation. Nous sommes solidaires avec le Collectif d’Avocats et les organisations des droits humains qui partagent la conviction éthique des victimes d’affirmer leur droit à la Vérité, à la Justice, à la Réparation intégrale et aux Territoires avec Vie et Dignité. Nous joignons leur dénonciation publique internationale

Bogotá, 9 mai 2006 COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ


L’organisation «Collectif d’Avocats Jose Alvear Restrepo», organisation non gouvernementale de défense des droits humains dénonce, devant l’opinion publique nationale et internationale, de nouvelles actions de menace à son endroit :

FAITS: 1. Le 8 mai, à 12.59, le courriel institutionnel de cette organisation a reçu le message suivant, en provenance de l’adresse de courriel électronique colombialibre2006_2010 @yahoo.es, appartenant à Alberto Gabriel Palomino (sic) sous le titre «assez de mensonges masqués» 2. Le dit courriel a été envoyé avec copie à d’autres organisations, dont l’Organisation Nationale Indigène, l’Institut Latino-américain de Services Alternatives, la Centrale Unitaire des Travailleurs, et la Plateforme colombienne de Droits Humains, démocratie et développement. «ON OBSERVE AVEC UNE PRÉOCCUPATION GRANDISSANTE QUE VOUS VOUS PRÉSENTIEZ POUR PROTÉGER DES AGITATEURS QUI SE DISENT LEADERS SOCIAUX SOUS LA PROTECTION SUPPOSÉE DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE. ON NE PEUT PAS ACCORDER DE LA CRÉDIBILITÉ À LA DÉFENSE SUPPOSÉE DES DROITS HUMAINS QUE VOUS DITES ENGAGER QUAND ON SAIT QUE 70% DE LA POPULATION CROIT QUE VOUS FAVORISEZ LES INTÉRÊTS DE L’INSURGENCE DÉGUISÉE COMME DES LEADERS. DEPUIS QU’ON A DÉCIDÉ D’ APPUYER LE PRÉSIDENT ALVARO URIBE VELEZ DANS SA POLITIQUE DE SÉCURITÉ, ON N’A FAIT QUE CROIRE QUE SEUL LA MAIN DE FER ET L’USAGE DE LA FORCE PEUVENT ARRIVER À SOUMETTRE LES ENNEMIS DE LA DÉMOCRATIE AUTHENTIQUE. ON VOUS INFORME AINSI, COLLECTIF ALVEAR RESTREPO, QUE DANS L’ÉVENTUALITÉ OU VOUS NE VOUS PLIEREZ PAS AU SYSTÈME GOUVERNEMENTAL DÉMOCRATIQUEMENT ÉLU PAR 40 MILLIONS DE COLOMBIENS, VOUS N’AUREZ PAS D’ESPACE DE PARTICIPATION NI CREDIBILITÉ QUELCONQUE FACE À NOTRE GOUVERNEMENT SOUVERAIN, ET DANS CE SENS NOUS FERONS VOIR À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE QUE VOUS N’ÊTES QUE DES DÉFENSEURS DE TERRORISTES, QUI ENCOURAGENT LE TERRORISME À GRANDE ÉCHELLE DANS NOTRE PAYS QUI NE VEUT PLUS DE VOUS OU DES FARC OU DE L’ELN OU DE TOUT CE QUI À LA GAUCHE, DU CHAVISME AU SOCIALISME, OU COMMUNISME DÉGUISÉ. NOUS LUTTONS À CÔTÉ DU PRÉSIDENT ET NOUS MONTRONS QUE LES AUTODÉFENSES UNIES DE LA COLOMBIE ONT ÉTÉ NOTRE POINT DE DÉPART ET ONT ACCOMPLI UN CYCLE AU SERVICE DU PEUPLE ET EN FAVEUR DU PEUPLE. QU’UNE FOIS ACCOMPLIS LES PROCESSUS DE DÉMOBILISATION NOUS SOMMES LE PRÉSENT ET LE FUTUR DE L’ÉTAT COLOMBIEN, DE SA SÉCURITÉ ET SA SOCIÉTÉ. NOUS SOMMES ACTIVEMENT PRÉSENTS DANS 21 RÉGIONS RURALES ET URBAINES, NOUS AGISSONS SOUS DES MULTIPLES FORMES DE RASSEMBLEMENT, NOUS AVONS UNE TABLE DE TRAVAIL DE DIRECTION NATIONALE. NOUS SOMMES ICI POUR DONNER LA MAIN À L’AUTHENTIQUE DROITE DÉMOCRATIQUE ET À TOUS CEUX QUI S’UNIRONT À NOUS EN RECONNAISSANT LA SEULE VOIE POUR SAUVER NOTRE PAYS. MONSIEURS DU COLLECTIF ALVEAR RESTREPO, CECI CONSTITUE UNE INVITATION POUR QUE VOUS VOUS JOIGNIEZ À LA CROISADE CONTRE LE TERRORISME OU POUR QUE VOUS VOUS EXPOSIEZ AUX CONSÉQUENCES QUE TOUT LE POIDS DE NOTRE PRÉSENCE RÉPRESENTE POUR CHACUN DE VOS MEMBRES. NOUS SOMMES DU CÔTÉ DES MÊMES FORCES ARMÉES ÉTATIQUES QUI NOUS APPUIENT TOUJOURS DANS UNE GRANDE PREUVE DE SOUVERAINETÉ. CECI EST AUSSI UN AVIS POUR TOUS LES PARTIES QUI RECOIVENT COPIE DE NOTRE AVIS: SI VOUS NE VOUS CONFORMEZ PAS À CETTE RÉALITÉ IL VAUDRA MIEUX QUE VOUS FOUTIEZ LE CAMP AVEC VOS IDÉES HUMANITAIRES AILLEURS QUE DANS NOTRE CHER TERRITOIRE COLOMBIEN. PEUT ÊTRE QUE LES MM. CASTRO, CHAVEZ, MORALES OU LULA VOUS ACCUEUILLERONT. CECI CONSTITUE UN PREMIER AVIS. ARRÊTEZ AUSSI D’AIDER LES PETITS LEADERS DE PACOTILLE, NE PERDEZ PAS VOTRE TEMPS AVEC VOS LETTRES PLEURNICHARDES ENVOYÉES AU PRÉSIDENT QUI EST DÉJÀ ASSEZ OCCUPÉ À RÉSOUDRE LES VRAIS PROBLÈMES DE L’ÉTAT. VIVE L’AUTHENTIQUE RÉBELLION ÉTATIQUE ET LA DROITE DÉMOCRATIQUE. MORT AUX SOCIALISTES AGENOUILLÉS VIVE ALVARO URIBE VELEZ 2006-2010 ET ENCORE !!!!!!!!!!!!!! COLOMBIE, À TOUJOURS LIBÉRÉE DE LA GAUCHE.

ANTECÉDENTS: Les déclarations, menaces et harcèlements à l’endroit du Collectif d’Avocats Jose Alvear Restrepo ont augmenté suite aux déclarations du Président de la République ALVARO URIBE VELEZ, dans ses discours publics du mois de septembre 2003 et février 2004 où il a attaqué les organisations de droits humains, particulièrement le Collectif d’Avocats, face auxquels le Président n’a pas présenté des excuses malgré les demandes des organisations internationales. Depuis, plusieurs hauts fonctionnaires ont pointé le Collectif d’Avocats en pleine impunité, comme on l’a signalé à l’occasion. Le Collectif d’Avocats signale la responsabilité exclusive de l’État de toute attaque possible envers eux.

DEMANDES:

En conséquence, on demande à la communauté nationale et internationale de s’adresser aux autorités colombiennes pour exiger que: - 1. soit garantie l’Intégrité physique et psychologique de tous les membres de cette organisation non gouvernementale. - 2. soit garanti le plein exercice de la défense des droits humains, sans que cette entreprise soit cause de persécution. - 3. soient enquêtés, jugés et sanctionnés avec la juste rigueur légale tous les responsables des actes de persécution çi-haut mentionnés. - 4. soit garanti le démantèlement immédiat et effectif des organisations paramilitaires, étant donné que le processus qui les encadre actuellement ne se traduit pas par un réel démantèlement.

Corporación Colectivo de Abogados "José Alvear Restrepo" E-mail: colect@etb.net.co/colect@colectivodeabogados.org