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27/10/2011

Plus de 300 fusils destinés aux paramilitaires sont entrés dans le Curvarado dans un camion qui a transité par Pavarando, lieu où se trouve un barrage policier. Selon l'information reçue, les armes serviront à renforcer les opérations de contrôle territorial et seront réparties à de jeunes recrues provenant de divers villages de l'axe bananier.

Les paramilitaires, depuis avril passé, sont entrés dans le Jiguamiandó, en passant à travers 4 barrages policiers et militaires. Ils y ont semé des plants de coca et installé des laboratoires de cocaine. Environ 300 paramilitaires se mobilisent depuis cette date entre Pavarando et Belen de Bajira au Curvarado et 200 autres se maintiennent dans le Jiguamiandó.

Dans le cadre de cette même stratégie de contrôle, des jeunes ont été menacés de mort à Llano Rico parce qu'ils consommaient de la drogue. De plus, les territoires de Pavarando (réserve autochtone) et Apartadocito (Territoire collectif) ont aussi été militarisés et ont y retrouve des dizaines d'hectares de coca semés par les paramilitaires.
Également à Camelias, au Curvarado, l'occupation illégale du territoire collectif par des habitants de d'autres régions emmenés sur place par les compagnies bananières et de palme, continue sur des terres qui font parti d'une Zone de Biodiversité. Les envahisseurs détruisent les récoltes et la réserve naturelle.
L'opération paramilitaire s'intensifie donc dans les territoire collectifs du Jiguamiandó et du Curvarado sans l'adoption d'aucune mesure efficace de prévention des dommages qui seraient irréparables pour la population afro métisse et autochtone de la part du gouvernement colombien.

Bogotá, D.C. 26 Octobre 2011
COMISIÓN INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ

Hier des paramilitaires ont intimidé des habitants du conseil communautaire à Vigia de Curvarado. Les paramilitaires les accusent de dénoncer leurs opérations de trafic de drogue et les abus qu'ils commettent contre la population du Curvarado et du Jiguamiandó. Les paramilitaires affirment qu'ils connaissent tous les allers et venus des habitants dans le territoire et qu'ils reçoivent leur information de hauts gradés ce qui leur permet aussi d'être informés lorsqu'il y a des dénonciations.

Les fausses accusations, l'intimidation et les menaces contre les membres des conseils communautaires ont généré une forte inquiétude, obligeant certains déplacements temporaires des membres de la communauté. Selon un habitant de la région, le contrôle paramilitaire est tel depuis avril dernier, que ceux qui dénoncent leurs opérations illégales se sont sont vu obligé de protéger leur vie en se rendant dans d'autres région du pays.

Les paramilitaires ont fait savoir aux habitants que leur présence avait pour but d'affronter la guérilla. Ils ont aussi affirmer travailler de concert avec la brigade 17 de l'Armée nationale et la police de Uraba. Selon leurs dires, ces troupes paramilitaires sont présentes pour assurer le progrès et le développement de la région à travers le commerce de palme, l'élevage extensif et les plantations de coca.

Des sources officielles indiquent que des opérations aériennes ont permis d'identifier des lots de plants de coca sur près de 50 hectares.

Dans le Curvaradó, à Caracolí, les occupants de mauvaise foi continuent les agressions et intimidations contre les membres du conseil communautaire. Les dommages aux les récoltes persistent, tout comme la destruction des clôtures qui ont pour but de protéger les espaces maraîchers de la Zone Humanitaire du piétinement des troupeaux bovins des envahisseurs. « Une nouvelle récolte de riz a été détruite, ils veulent nous épuiser en s'attaquant à notre alimentation, nous espérons toujours que l'État réponde » affirme un des membres de la zone humanitaire.

D'autre part, l'occupation de mauvaise foi à Camelias, Curvarado continue. Les envahisseurs affirment qu'ils y resteront et cultiveront la terre. « Personne n'arrivera à les faire sortir puisqu'ils ont l'appui des entreprises de banane ».

Malgré la reconnaissance par certains secteurs du gouvernement de l’existence d'une occupation de mauvaise foi depuis 1996 ainsi que de celle débuté en 2010 à Camelias, aucun moyen efficace n'a été adopté pour effectuer une restitution formelle des terres.

La restitution annoncée par le gouvernement ne reconnaît pas les facteurs de risques structurels comme la réingénérie paramilitaire, les plantations de coca, les laboratoires de transformation, la réactivation des plantations de palme africaine, le maintient de l'élevage extensif dans des territoires collectif, etc.

Les opérations paramilitaires et la formation de groupes armés privés liés aux entreprises prennent place aux yeux de la brigade 17 de l'Armée nationale et la police de Uraba, ces derniers ayant aussi commis de graves abus et violacions contre la population civile.

Bogotá, D.C. 21 octobre 2011

Comisión Intereclesial de Justicia y Paz