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24/05/2011

Les opérations paramilitaires pour le contrôle social du territoire continuent à augmenter en intensité au Curvaradó.

Jeudi le 19 mai un groupe de paramilitaires munis d’armes longues et courtes ont pénétré dans la communauté du conseil mineur de Villa Luz, au Curvaradó. Ils ont empêché les résidents de se déplacer aux endroits où le signal téléphonique était accessible afin de pouvoir se communiquer avec l’extérieur. Quelques résidents ont réussi à déjouer l’encerclement paramilitaire et sont partis de la région, par peur de représailles pour avoir défié les ordres paramilitaires. Selon un témoin, les paramilitaires sont arrivés une journée avant l’incursion. Ils ont offert aux gens de la communauté d’acheter des vêtements civils et ont fait pression pour la vente de cellulaire qu’ils étaient prêts à payer jusqu’à 300 milles pesos colombiens, soit $150US. Ils ont affirmé que les paramilitaires ne s’en iraient pas du territoire, et que les combats avec les autres groupes paramilitaires allait s’arranger, puisque leur objectif commun consiste à définir quels seraient les projets économiques implantés sur le territoire Durant les derniers jours il y avait eu des confrontations entre les groupes paramilitaires, suite à des conflits entre les commandants quant à leur participation respective dans les projets économiques en fonction des objectifs tracés par les entrepreneurs qui les soutiennent. La raison des disputes armées entre les groupes paramilitaires s’appuyaient sur les différences quant à l’application des mécanismes visant à terroriser la population et à imposer des projets agro-industriels aux conseils mineurs qui habitent dans les Zones Humanitaires et de Biodiversité et sur les manières de se distribuer les bénéfices économiques des cultures de coca. Le 19 mai au soir, un autre groupe de paramilitaires a établit un campement temporaire dans le canal qui borde la communauté Despensa Media. Le 20 mai au matin, à moins de cinq minutes de la Zone Humanitaire El Tesoro, plus d’une vingtaine de paramilitaires munis d’armes courtes et longues, habillés de camouflage pour la plupart, tandis que d’autres étaient habillés en civils, ont occupé la propriété de la famille Yañez, du conseil mineur de la communauté. 45 minutes plus tard, deux d’entre eux, habillés en civil, ne reconnaissant pas le caractère de propriété privé de la Zone Humanitaire El Tesoro, sont entrés, cherchant à acheter du sucre, du sel et de l’huile, au commerce communautaire. Les membres du conseil mineur leur ont demandé qu’ils se retirent de la Zone. Un peu plus tard dans la matinée du 20 mai, les envahisseurs arrivés au Curvarado avec l’aide des entrepreneurs et il y a quelques semaines, se sont réunis à 20 minutes de la Zone Humanitaire de El Tesoro pour définir l’aire d’implantation de cultures de feuilles de coca. La présence de ces envahisseurs sur le territoire collectif bénéficie du soutien paramilitaire. De plus, les opérations de destruction de l’environnement et d’implantation des cultures de manière illégale dans la Zone de Biodiversité “Isaac Tuberquia”, continue sans aucune intervention de la police d’Uraba, qui s’abstient d’appliquer la décision administrative émise en janvier dernier, qui ordonne que soient délogés les envahisseurs qui occupent de manière illégale les terres des communautés. Les opérations paramilitaires se sont produites au même moment où les unités de la brigade 17 s’étaient déplacées pour des opérations de contrôle sur des points stratégiques ou alors que celles-ci venaient de se retirer. L’absence de moyens efficaces pour affronter la stratégie de contrôle paramilitaire est en partie due au fait que la Brigade 17 et la Police de l’Uraba autorisent et favorisent un environnement favorable à l’occupation illégale des terres par les entreprises, pour la culture de coca, de palme et de bananes. Le Curvaradó et le Jiguamiandó sont des territoires qui font partie d’une Réserve forestière, en conséquence de quoi les autorités environnementales devraient adopter des mesures de protection spéciale pour ces territoires, ce qui n’a encore jamais été fait. Comision Intereclesial de Justicia y Paz Bogota, D.C. le 20 mai 2011. Traduction libre du PASC