Skip to main content
15/02/2010
DIOMEDES MENESES CARVAJALINO est un prisonnier politique âgé de 27 ans, détenu dans le quartier trois de la prison de Palogordo (Zone rurale de la municipalité de Girón – Santander); il se déplace en chaise roulante en raison de sa paraplégie due aux tortures infligées par des fonctionnaires du Gaula de la Police nationale, à l'occasion de faits intervenus le 25 mai 2002; actuellement, il est sur le point de perdre le pied gauche parce que l'Institut national pénitentiaire –INPEC- a négligé de soigner une blessure gagnée par une infection sévère. Il y a un an, alors qu'il se rendait au parloir des avocats, il s'est fait une petite blessure qui n'a pas été traitée comme elle l'aurait dû, en dépit des demandes formulées par DIOMEDES. Ce n'est qu'en octobre 2009 que l'on s'est aperçu que la blessure avait été infestée par une bactérie pseudomone (bactérie agressive qui s'attaque aux personnes dont les défenses sont affaiblies); l'administration de 27 ampoules de gentamicine n'a pas permis de l'éliminer; par la suite, le dispensaire s'est contenté de soigner la blessure à l'isodine alors qu'elle était toujours infectée et dégageait une forte odeur. Les 30 novembre et 1er décembre 2009, tant Diomedes que 18 autres prisonniers politiques du quartier trois de la prison de Girón ont mené une grève de la faim pour exiger des soins médicaux urgents. Diomedes a été sorti de la prison le 1er décembre 2009 à 16h et conduit à l'hôpital universitaire de Bucaramanga, uniquement pour faire cesser la grève de la faim, car on l'a gardé là-bas jusqu'au 3 décembre sans lui prodiguer aucun soin, puis on l'a ramené à la prison dans le même état. Ensuite, DIOMEDES MENESES a été traité au dispensaire de la prison avec des ampoules de céphalexine, qui ont provoqué une forte réaction allergique; le 8 décembre 2009, il a été envoyé chez l'infectiologue qui l'a informé qu'une partie de l'os du talon était touchée par l'infection, ce qui nécessitait une intervention chirurgicale spécialisée immédiate. Pendant près de 15 jours du mois de janvier 2010, le prisonnier politique est resté dans la zone sanitaire sans bénéficier d'aucun soin médical et à ce jour, il ne reçoit pas le traitement requis; la blessure, toujours infectée, s'élargit et s'approfondit, le pied gauche est fortement enflammé et prend une couleur quasi noire, et on peut voir l'os à l'oeil nu. DIOMEDES MENESES CARVAJALINO a été condamné par l'Administration de la Justice à 17 ans de prison, ce qui signifie qu'en plus de son invalidité, il se trouve absolument sans défense et à la merci totale de l'État colombien, ce qui signifie à son tour que celui-ci a contracté l'obligation de veiller sur sa vie, sa santé et son intégrité physique et psychique. DIOMEDES MENESES a survécu à un crime de guerre perpétré par l'État colombien. L'état calamiteux de sa santé est dû au fait que le 25 mai 2002, blessé, il a reçu un coup de fusil à bout portant dans l'estomac, coup qui a touché sa moelle épinière; on lui a arraché un oeil avec un poignard, on l'a égorgé et le donnant pour mort, on l'a fait passer pour un guérillero mort au combat. Après avoir survécu, il a été emprisonné et condamné pour rébellion et autres, obligé de supporter dans cet état la prison où il faisait l'objet en permanence de persécution et de manque de soins de la part de fonctionnaires de l'INPEC, tant à la prison modèle de Bucaramanga qu'à la prison Girón, où il se trouve depuis le 4 septembre 2008. La situation de Diomedes s'aggrave avec le temps; les médecins déclarent qu'il existe quatre instructions médicales de renvoi vers des spécialistes à Bucaramanga, et que ce sont les autorités de la prison qui refusent de l'y conduire et en viennent à dire que l'INPEC national justifie l'absence de soins par le fait que cette année, il n'y a pas de budget pour cela. Tant les uns que les autres se renvoient la responsabilité et personne ne fait rien. * Encore une fois, nous tenons l'État colombien pour responsable non seulement du respect des droits humains du prisonnier politique DIOMEDES MENESES CARVAJAINO, mais aussi des violences systématiques dont il fait l'objet du fait du refus de lui prodiguer un traitement digne, en raison des actions et des omissions relatées ci-dessus. * Nous dénonçons l'EPS CAPRECOM, qui n'a pas respecté son obligation de protéger et de garantir le droit à la santé de la population privée de liberté. * Nous faisons appel à la solidarité des personnes et des organisations de défense des droits humains, nous nous prononçons contre le non-respect, par l'État, des obligations strictes qui naissent de la relation spéciale de sujétion dans laquelle se trouve DIOMEDES MENESES CARVAJALINO. Comité de solidarité avec les prisonniers politiques FCSPP Plus d'information sur Diomedes, son témoignage audio en espagnol ou un [audio documentaire-> http://parolecitoyenne.org/la-colombie-de-l-interieur] réalisé par le PASC.