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25/06/2008
Les bénéficiaires du paramilitarisme prétendent empêcher la restitution des terres des communautés du Curvarado par le biais de l’utilisation d’habitants de la région, et de diverses tactiques visant à saboter la dévolution des propriétés individuelles et collectives.

1. RÉSUMÉ

Samedi passé le 21 juin, alors que des paysanNEs du Curvarado accompagnéEs de membres de l’équipe de Justicia y Paz se rendaient à la communauté de Caño Manso, puis vers celle de Caracoli, ils et elles ont été encercléEs, menacéEs et insultéEs par une dizaine d’hommes armés de bâtons et de machettes, et ce à deux reprises entre 10h am et 4h pm. Ces derniers avec une attitude menaçante, en plus de les intimider physiquement, prenaient des photos et filmaient les membres de Justicia y Paz et les paysans de trouvant avec eux. Vers 9h30 am, sont arrivés tout près de la communauté de Caracoli, MANUEL NOYA LARA, ADAN QUINTO, JOSE PALACIOS alias «El Diablo » et deux autres présumés intégrants des structures paramilitaires aujourd’hui dénommés « Aguilas Negras » qui opèrent dans la région. Aucun d’entre eux n’est un habitant du Curvarado. Quelques minutes plus tard, ils ont participé dans l’encerclement agressif dont ont été victimes les habitants propriétaires légitimes du Curvarado et les membres de Justicia y Paz. Seulement l’un d’entre eux s’est caché, ADAN QUINTO. Le paramilitaire ou “démobilisé” ? connu comme « El dolar », qui a participé dans les structures paramilitaires des « Autodefensas Campesinas de Cordoba y Uraba » (ACCU), est arrivé dans une camionnette des entreprises de palme, puis a donné une camera vidéo a JAIME BEITAR, une personne qui n’a jamais habité le Curvarado et qui a filmé toute la journée les membres de Justicia y Paz et de la communauté. Vers 3h30 pm, lorsqu’enfin ils leur ont permis de partir, Jaime Beitar a rendu la caméra et les cassettes au paramilitaire « El Dolar ». Il est important de noter que ADAN QUINTO a été faux témoin dans plus de 5 processus judiciaires contre Justicia y Paz et a participé dans une conférence de presse orchestrée par le General JORGE MORAL RANGEL contre Justicia y Paz en 2003. QUINTO a donné sa signature à l’entreprise Maderas del Darien, de la filiale Pizano S :A, qui a permis l’appropriation illégale de bois au milieu de la présence paramilitaire dans le territoire collectif du Cacarica, au nord du Bajo Atrato Choco. Par la suite, il a signé un contrat d’Alliance Stratégique avec l’entreprise CI MULTIFRUIT LTDA, conformée par des membres de la famille de puissants paramilitaires de la région, et qui exporte les bananes avec la multinationale DEL MONTE. Parmi les agitateurs se trouvait également LUIS FELIPE MOLANO, connu comme « El Tio », un des copropriétaires illégaux de terres qui ont été destinées à l’élevage extensif dans le territoire du Curvarado. Ce dernier a exprimé : « le problème sont les personnes de Justicia y Paz et ceux des Zones Humanitaires (…) ceux de Justicia y Paz sont des communistes (…) si l’un d’entre eux vient par ici, on en fini avec lui » faisant référence aux 3 personnes de l’équipe de Justicia y Paz qui ont été encerclées et retenues… Le dimanche 22 vers 13h, une femme s’est présentée à l’église de Belen de Bajira et a affirmé qu’elle possède 2000 hectares de terres à El Guamo, communauté située au sein du territoire collectif du Curvarado. Elle a également affirmé avoir l’aval de l’Incoder et d’une compagnie laitière… Cet après-midi (lundi 23 juin), nous avons été informés par une source digne de crédibilité que dans la municipalité de Riosucio, Choco, des habitants qui ne sont pas originaires du Curvardo, motivés par les bénéficiaires du paramilitarisme, seraient en train de préparer une mobilisation pour empêcher la délimitation des terres, étape préliminaire nécessaire à la restitution des territoires collectifs aux communautés ancestrales. Une ambiance hostile persiste contre les familles du Curvarado et contre la Commision de Justicia y Paz qui a pour but d’empêcher la délimitation et la restitution des terres des communautés du Conseil Majeur du Curvarado. Après qu’il ait été démontré que les territoires du Curvarado et du Jiguamiando sont la propriété collective des afro-colombiens et métisses et qu’ils ne sont pas des entrepreneurs de la palme et de l’élevage extensif bénéficiaire du paramilitarisme, les actions illégales et d’intimidation contre les communautés s’amplifient depuis janvier passé. Si le gouvernement n’adopte pas des mesures de fond en matière préventive et de désarticulation intégrale du paramilitarisme, qui impliquerait une désarticulation des liens avec les structures de l’État, il n’y aura pas de garantie pour la restitution des terres aux communautés, pour que cesse l’expansion du projet de palme et la déforestation qui est toujours en cours. Aujourd’hui, lundi 23 juin, le fonctionnaire du Ministre de l’Intérieur qui devait se rendre à la communauté de Caracoli et de Caño Manso pour accompagner la vérification de la délimitation des terres, n’est jamais apparu. De la même manière, la Police qui devait faire acte de présence pour protéger la tenue de cette vérification n’est pas apparue non plus.

II. SOLLICITUDES

- A la Vice-présidence de la Republique, Francisco Santos, Fax 5659797 y 3345077 3138528526 / Emails: fsantos@presidencia.gov.co, revgon@procuraduria.gov.co, comunicacionesvp@presidencia.gov.co et au Ministère de l’Intérieur, Fabio Valencia Cossio, Fax (+57) 444 31 00 : • Adopter immédiatement les mesures pertinentes afin que se réalise l’engagement de la délimitation des parcelles de terres, avec la garantie préventive de la présence de la Police nationale durant tout le trajet dans le Curvarado. - Au Procurador General de la Nación, EDGARDO MAYA VILLAZON, Fax 3429723 / Email : secretariageneral@procuraduria.gov.co : • Intervention immédiate, destitution et sanction disciplinaire sur le « personero municipal » de Riosucio, DARIO BLANDON CAICEDO. • Réunion urgente à votre bureau avec la Junta Directiva du Conseil Majeur du Curvarado, qui a demandé votre INTERVENTION afin que se réalisent les sanctions nécessaires et la restitution de la propriété collective. - Au Fiscal General de la Nación, MARIO IGUARAN ARANA: • Adopter les décisions de fond dans le cadre du processus judiciaire en cours No 3856, contre les entrepreneurs de palme et leurs collaborateurs. La dilatation de prise de décision permet la mise en œuvre de nouveau délit de la part de ceux-ci contre les afro-colombiens et les défenseurs de droits humains. • L’identification pleine des personnes connue comme « El Dólar » et « El Diablo », et les relier au processus pénaux existants, puisqu’ils ont participé et connu à fond les structures paramilitaires qui ont effectué le déplacement forcé, l’usurpation de terres et qui aujourd’hui participent, aux côtés de autorités gouvernementales locales, dans des actions illégales contre les droits des afro-colombiens. • Ouvrir une investigation sur JAIME BEITAR, ADAN QUINTO, NEMESIO CUESTA, GRACIANO BLANDON, personnes qui ne sont pas de la région du Curvarado et qui ont participé à l’encerclement dont ont été victimes des membres des communautés du Curvarado et de Justicia y Paz, leur niant le droit à la libre circulation, en plus de les avoir harcelés et insultes de manière agressive. • Informer sur l’état du processus judiciaire contre MANUEL MOYA LARA pour fraude, puisque c’est grâce à sa signature et supplantation illégale du conseil majeur légitime du Curvarado que les entreprises de palme et d’élevage ont pu obtenir un faux permis environnemental leur ayant permis de réclamer des droits sur les terres de propriété collective du Curvarado.


BOGOTA, D.C. 23 DE JUNIO DE 2008 COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ

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