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06/11/2013

Le 2 novembre 2013 à Villavivencio a été arrêté notre compagnon Dario Cardenas, vice-président de l'USO-META (Union syndicale ouvrière - Meta). Le mandat d'arrêt émis par la Cour supérieure de Villavivencio l'accuse d'entrave à la circulation sur la voie publique, d'incendie criminel et de destruction de la propriété.

Cet événement s'insère dans une stratégie de persécution du syndicat, soutenue par les compagnies pétrolières établies dans la région. Elle implique des attaques diffamatoires contre les représentants syndicaux locaux qui se font accuser de crimes commis pendant des manifestations pour la défense des droits des travailleurs.

Le 9 octobre dernier, nous avons fait une déclaration publique afin de dénoncer une brochure diffamatoire contre l'USO. Celle-ci affirmait que l'Union essayait de gagner de l'argent en faisant de la sous-traitance. Pourtant notre syndicat n'a jamais bénéficié de telles pratiques, en fait, c'est lui-même qui les dénonçait. Il demandait au gouvernement d'agir contre la corruption générée par la sous-traitance d'entreprises qui, afin de pouvoir manipuler les représentants locaux et obtenir leur collaboration, fournissent de la main-d'œuvre aux compagnies pétrolières.

Il est évident qu'il s'agit là d'une stratégie menée à la fois par le gouvernement, les agences de sécurité gouvernementales et les compagnies pétrolières, la Pacific Rubiales Energy en particulier, afin de prévenir à tout prix l'organisation syndicale dans le secteur pétrolier du Département du Meta, la région ayant la plus grande production pétrolière au pays. Cette nouvelle attaque du gouvernement contre le syndicalisme vient confirmer le principe de base selon lequel tout représentant syndical doit être éliminé : s'il n'est pas assassiné par les forces paramilitaires ou militaires, il doit être accusé de quelque chose et être jeté en prison. Nous nous retrouvons au milieu d'une alliance perverse entre le patronat, des fonctionnaires judiciaires et les forces de l'ordre qui s'unissent pour faire obstruction aux libertés syndicales et pour criminaliser les activités des organisations de travailleurs et travailleuses.

C'est ce qui explique d'abord la Loi sur la sécurité citoyenne (Ley de Seguridad Ciudadana – Ley1423/2011), qui criminalise la mobilisation sociale, puis celle proposée par le ministre de la défense, Juan Carlos Pinzon, dépassant l'autorité du ministre de la Justice et utilisant le prétexte de ''criminalité et terrorisme'' pour établir une nouvelle peine visant à limiter la protestation sociale. Ces mauvaises intentions s'ajoutent à une campagne de propagande, de diffamation et de menaces contre les représentants syndicaux et leurs familles.

L'USO dénonce l'arrestation de Dario Cardenas Pachon, vice-président de l'USO et fait appel aux organismes nationaux et internationaux afin de mettre fin à la persécution de notre syndicat, de permettre que justice soit faite et de faire respecter les droits syndicaux mondialement reconnus.


Samedi le 2 novembre 2013

UNION SINDICAL OBRERA – USO –
Junta Directiva Nacional y Comisión de Derechos Humanos y Paz

Bogota, Colombie