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09/01/2022

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La Commission d’interlocution du sud de Bolivar, du centre et sud du César, du sud du Magdalena et des processus des départements de Santander, dit « CISBCSC » dénonce publiquement les menaces de mort proférées contre notre camarade TEOFILO MANUEL ACUÑA RIBON, leader social, important défenseur des droits humains, de la petite production minière indépendante, de la communauté paysanne et de son droit à la terre et à la permanence du territoire. Cette dénonciation s’adresse au public et aux autorités locales, régionales et nationales, en plus des organisations internationales de défense des droits humains et ONG nationales. 

Teófilo Manuel est porte-parole de la Commission d'interlocution du Congrès des peuples et du Coordinateur national agraire.

Depuis la Commission d'interlocution, nous avons dénoncé les violations des droits humains et les abus des groupes armés organisés qui agissent avec la connivence des autorités civiles et des membres des forces de sécurité dans le sud de Bolivar, du Centre-Sud du César, du sud du Magdalena et des Santanders. Sur ces territoires, il y a présence de conflits afin de récupérer les terres autrefois prises de force et abandonnées par les communautés paysannes. Aujourd’hui, ces lieux sont occupés par des propriétaires terriens, des élevages intensifs de bétail et des projets agro-industriels et extractifs. Ces terres d’où les communautés paysannes ont été historiquement déplacées et dépossédées, sont actuellement objet de luttes pour leur récupération, pour qu’elles puissent accueillir la vie et permettre l’occupation permanente dans des conditions de dignes.

LES FAITS :

Le vendredi 7 janvier 2022, vers 7h09, un homme arrive à la maison où vit Teófilo Manuel Acuña et dit à sa compagne « dis à ton mari de sortir ». Cette dernière répond qu'il dort et lui demande pourquoi il a besoin de lui. Il lui répète à sa compagne « dis à ton mari d’ouvrir, de sortir d'ici parce qu'ils vont le tuer. Il faut qu’il essaye de se cacher autant que possible parce qu'ils vont le tuer. Je vous préviens vous, je préviens votre partenaire ; ils vont le tuer, il va être abattu ».

Dans cette plainte, nous citons des menaces antérieures contre le camarade Teófilo Manuel Acuña Ribon :

Le samedi 9 octobre 2021, à l'appartement où vit Teófilo, situé dans la zone urbaine de la municipalité d'Aguachica (César), est arrivé un homme grand, mince, aux cheveux noirs, qui a forcé à plusieurs reprises la porte de l'entrée principale. À plusieurs reprises, des véhicules aux vitres teintées se sont approchés du lieu. Les hommes qui occupaient l’automobile ont longuement épié l’appartement. Ces inconnus qui ne sont pas du quartier ont également été aperçus debout devant et au coin de la rue, regardant vers le logis, surtout la nuit lorsque les rues sont assez désertes et le quartier sombre.

Il convient de noter que la CISBCSC a dénoncé à plusieurs reprises un certain nombre d’éléments : les violations des droits humains, les infractions du droit international humanitaire, les meurtres, les déplacements forcés, la dépossession et l'abandon forcé des terres, les disparitions forcées, les menaces ainsi que la déprédation de l'environnement dans les marais, les zones humides, les plages et les savanes communales. Aux dénonciations précédentes s’ajoutent : la présence de pelleteuses dans les exploitations minières illégales, la stigmatisation et la persécution des leaders sociaux, des défenseurs des droits humains, des communautés paysannes qui récupèrent les terres qui leur ont été confisquées, les actions des groupes illégaux, la corruption et la complicité des fonctionnaires, des juges, des procureurs et des membres des forces de sécurité au service des propriétaires terriens, des éleveurs de bétail et des projets agro-miniers qui affectent et menacent les communautés agro-minières, leur permanence sur le territoire et leurs droits.

La CISBCSC rejette et dénonce la persécution des dirigeants et des défenseurs des droits humains, du mouvement social et de ses organisations, les assassinats, les disparitions et les montages qui aboutissent à de faux positifs judiciaires, stigmatisant et judiciarisant les leaders sociaux et les défenseurs des droits humains sur le territoire.

NOUS EXIGEONS :

Dans le contexte aujourd’hui connu du pays, où des dirigeants sociaux et des défenseurs des droits humain sont assassinés et disparaissent, nous exigeons du gouvernement et des autorités qu'ils prennent des mesures immédiates pour garantir la vie des familles et des membres des organisations sociales, et en particulier celles de TEOFILO MANUEL ACUÑA RIBON et des porte-paroles de la CISBCSC et demandons de toute urgence :

- Que l’État colombien et ses institutions compétentes adoptent les mesures pertinentes pour garantir la vie et l'intégrité physique du camarade TEOFILO MANUEL ACUÑA RIBON.

- Nous exigeons que le ministère de l'Intérieur intervienne, garantisse et protège les droits des communautés paysannes et de pêcheurs, en plus de leurs dirigeant.e.s, comme TEOFILO MANUEL ACUÑA RIBON. Plus encore, que les forces de sécurité respectent et protègent les dirigeant.e.s, les communautés paysannes, et que les assassinats, les menaces, la stigmatisation, la dépossession et le déplacement forcé cessent.

- Au bureau du Procureur général d'enquêter sur les fonctionnaires qui, dans l'exercice de leurs fonctions, outrepassent et abusent de celles-ci en faveur de personnes privées et au détriment des droits des communautés paysannes.

- Le Bureau du Médiateur, dans son rôle de garant des droits humains, d'accompagner les communautés afin que leurs droits ne soient pas violés et de demander et/ou d'obliger les copies aux autorités compétentes pour enquête.

- Nous exigeons des garanties et une protection pour les communautés et la Commission d’interlocution du sud de Bolivar, du centre et du sud de César, du sud du Magdalena et des processus des départements de Santander, face aux possibles représailles qui pourraient se produire pour les dénonciations faites en réponse aux menaces contre notre porte-parole Teofilo Manuel Acuña, pour les violations des droits humains et les infractions au droit international humanitaire qui continuent de se produire dans cette région du pays.

- Nous appelons à la solidarité des organisations sociales, des droits humains et de l'environnement, nationales et internationales, pour accompagner la communauté, dénoncer les faits, les rendre visibles et diffuser cette action urgente.

Commission d'interlocution du sud de Bolivar, centre et sud de César, sud de Magdalena et processus des départements de Santander.


Le 7 janvier 2022.